Les 464 regards de Mohamed Bennis

Le photographe Mohamed Bennis expose du 15 au 29 mars à la Galerie Nadar de Casablanca. Le jeune plasticien présente «464» regards de la vie. Coulisses.
Les murs d’une des plus anciennes et mythiques galeries du Maroc porteront les espoirs d’un jeune créateur. Du 15 au 29 mars, Mohamed Bennis expose à la Galerie Nadar, une galerie inaugurée par Leïla Faraoui en 1974, œuvre, depuis lors, pour la promotion de l’art et de la création artistique au Maroc. La galerie reçoit les œuvres de ce jeune Marocain qui a franchi le pas entre une passion individuelle de longue date pour la photographie et une exposition pour la toute première fois au grand public.
À l’occasion de cet évènement, des portraits et des récits, venant d’ici et d’ailleurs, seront retranscrits à travers 464 regards à croiser lors de l’exposition. Du Niger au Maroc, en passant par le Laos, le Cambodge et le Viêtnam, les émotions transmises par les photographies sont au rendez-vous, et l’humanité commune palpable derrière toute barrière de langue ou de nation. 464 regards, c’est donc autant d’histoires, de vécus, de prises de position, et d’humanités dévoilées. La particularité des personnes photographiées est le rapport qu’elles ont face à la caméra : alors que les clics et les flashs auraient pu constituer des éléments intrusifs ou impudiques, les caractères rencontrés ont fait le choix d’en faire une scène à eux seuls, un microphone, une minute de parole. L’exposition 464 souhaite restituer chacune de ces allocutions photographiques. Le choix du noir et blanc a été retenu pour libérer l’espace, et concentrer l’attention sur les portraits à l’honneur et les innombrables émotions qu’ils transmettent. Néanmoins, comme un rempart à l’individualisme et en hommage aux émotions communes de parcours singuliers, des couleurs, inhérentes aux moments photographiés, ont été préservées pour servir de trait d’union à des récits parfois si différents, et liés à la fois. Des couleurs comme une incitation à la douceur, à la chaleur et à la joie, dans un appel commun à l’espoir et à la vie. Des rues du Caire à celles de Paris, de Casablanca, ou de Taipei où il a vécu, Mohamed Bennis a invité l’Autre à ce qu’il lui confie, qu’il lui raconte, en espérant soulager, d’une manière ou d’une autre. Il a d’abord étudié l’entreprenariat social, comme un vecteur lui permettant d’être proche et près des gens, et le qualifiant pour les aider. Il s’est ensuite engagé dans les ressources humaines, pas seulement comme métier, mais pour, toujours, continuer d’écouter, parler, comprendre, et accompagner. Dans cette aspiration, c’est néanmoins l’appareil photo qui a sans doute constitué son meilleur allié, sa meilleure excuse, pour interpeller et interroger. Il a ainsi posé son objectif, au hasard, sous couvert de la curiosité de l’étranger ou du badaud, en invitant timidement, mais curieusement chacun à prendre la parole, transformant toute prise en une invitation à la conversation et l’échange.