La BID veut donner forme aux idées novatrices
La Banque islamique de développement lance une plateforme numérique dédiée à la science, la technologie et l’innovation, dotée d’un mécanisme financier de 500 millions de dollars. L’idée est de créer un large réseau entre les startups et les PME avec toutes les parties prenantes (gouvernements, ONG, investisseurs, chercheurs…).
Bonne nouvelle pour les porteurs de projets innovants. La Banque islamique pour le développement lance un écosystème d’innovation en vue de contribuer à la stimulation du progrès économique et social dans les pays en développement. La BID qui est en train de communiquer sur son nouveau projet au Maroc, compte soutenir l’innovation, la science et la technologie qui sont la clé de la promotion de la croissance économique. Cet organisme financier a créé la première plateforme numérique du genre baptisée «Engage» en vue de relier les innovations aux opportunités du marché et aux financements et contribuer, entre autres, à l’accélération de l’éradication de la faim ; à la prise en charge satisfaisante de la santé et du bien-être ; à l’accès à une éducation de qualité, à l’eau potable et à l’assainissement ; au développement de l’énergie propre ; à la promotion de l’industrie et de l’innovation…L’idée est de s’inspirer des objectifs de développement durable pour développer des solutions novatrices aux problèmes qui se posent dans les pays en voie de développement. Aujourd’hui plus que jamais, l’accélération du rythme s’impose pour réduire la fracture entre pays riches et pauvres. Il suffit de s’entraider financièrement et techniquement et de savoir saisir les opportunités de développement que connaît le monde en vue d’affronter les grands défis économiques, sociaux et sanitaires.
À travers «Engage», la BID entend accélérer le progrès socio-économique des pays en développement. Il s’agira concrètement d’un nouveau système d’innovation mondial pour les communautés en développement. La nouvelle plateforme numérique permettra l’interaction et l’établissement de relations en ligne avec un réseau étendu regroupant l’ensemble des acteurs dans les quatre coins du monde comme les organisations non gouvernementales, les décideurs gouvernementaux, les chercheurs, les scientifiques et le secteur privé. On s’attend à la présentation d’idées originales et innovantes en matière de développement durable dans les pays membres de la Banque islamique de développement. Trois grands services sont offerts par cette plateforme : mise en relation, transfert de technologie et appel à projets innovants. Via «Engage», des services d’encadrement adaptés seront dédiés aux innovateurs, PME, sociétés du secteur privé ainsi que pouvoirs publics. Les projets doivent être ficelés conformément aux normes internationales. Afin de relever ce pari, des experts vont épauler les porteurs de projets. Sur le volet financier, l’accès au financement, qui est le maillon faible pour les startups et les PME, devra être facilité par le fonds spécial «Transform» doté d’un montant de 500 millions de dollars. Ce fonds qui sera formellement lancé en avril 2018, vise à fournir des capitaux d’amorçage aux innovateurs, startups et PME «pour leur permettre de peaufiner leurs idées et de mettre au point un projet d’entreprise solide». Le fonds «Transform» pourra même financer la commercialisation de la technologie développée grâce à des partenariats durables entre chercheurs et entrepreneurs et au renforcement des capacités. En somme, il s’agit de donner forme aux idées novatrices pour stimuler le développement économique et social. Ainsi, c’est une opportunité de taille pour les jeunes innovateurs marocains qui se plaignent de la faiblesse d’accompagnement technique ainsi que des difficultés d’accès au financement. Une telle initiative permettra d’épauler les jeunes créatifs qui sont nombreux, mais n’arrivent pas à concrétiser leurs idées innovantes pour plusieurs raisons dont les difficultés techniques ainsi que la problématique du financement. Le Maroc est appelé à rattraper le retard accusé dans ce domaine. Il faut dire que les efforts déployés en la matière sont encore jugés insuffisants. Nombreuses sont les startups qui naissent et meurent au cours des premières années de leur création. Une situation que le gouvernement tente d’améliorer. À ce titre, rappelons le lancement, en octobre 2017, du Fonds Innov Invest qui offre des opportunités concrètes en termes d’appui et de financement dédiées aux startups et porteurs de projets innovants.
Cette structure est dotée d’un montant de 700 MDH pour les cinq prochaines années dont 300 MDH provenant de la Caisse centrale de garantie (CCG) via «Innov Invest». Beaucoup d’espoirs sont nourris dans ce fonds qui était attendu depuis de longues années. Par ailleurs, le soutien de l’innovation ne passe pas uniquement par le financement. Il est aussi tributaire de l’université qui a un rôle on ne peut plus primordial à jouer dans le développement de la recherche scientifique et de l’innovation. C’est d’ailleurs pour cette raison que la nouvelle initiative de la Banque islamique de développement est aussi ouverte aux chercheurs universitaires. L’université doit être considérée comme un acteur majeur dans le développement économique en lui permettant d’accompagner le secteur privé dans la concrétisation de ses objectifs et de ce fait dans son développement.