Les Cahiers des ÉCO

Les faits marquants de 2017

 

Si l’année 2016 a connu plusieurs soubresauts, l’année 2017 a été sans saveur au niveau du marché financier. L’encephalogramme a été presque plat pour le Masi qui d’ailleurs clôture l’année sur une petite hausse d’à peine 6% (contre + de 30% à fin décembre 2016). Seuls quelques évènements ont animé le marché financier et boursier cette année. 

Bank Al-Maghrib octroie 8 avis positifs pour le lancement des banques participatives
Depuis quelques mois, les banques participatives sont enfin opérationnelles au Maroc. Les premiers établissements ont pu accueillir les clients et ouvrir des comptes. Avec le lancement récemment de Bti Bank (filiale de BMCE Bank of Africa), le Maroc compte actuellement 6 banques et fenêtres participatives. Umnia Bank (filiale de CIH Bank) a ouvert le bal des ouvertures cet été, suivies des autres groupes bancaires dont Bank Assafa (filiale d’Attijariafa Bank), Bank Al Yousr (filiale du groupe Banque Centrale Populaire), Al Akhdar Bank (filiale du Crédit Agricole du Maroc) et Dar Al Amane (fenêtre du Groupe Société Générale). Les autres marques (Arreda de Crédit du Maroc et Nejma de la BMCI) devraient voir le jour en 2018. Malgré le lancement des activités des banques participatives en juillet dernier, l’écosystème n’est pas encore complet limitant l’activité de ces nouveaux établissements bancaires. En effet, si la mise en place de l’assurance Takaful est attendue pour l’été 2018, les sukuk, quant à eux, ont encore quelques mois devant eux pour démarrer.

Le passage d’un régime de change fixe à un régime de change flexible attendu.  
Le Maroc a toujours adopté un régime de change fixe où Bank Al-Maghrib fixe le cours de change qui est actuellement rattaché à l’euro (60%) et au dollar (40%). Sauf que le pays se prépare actuellement pour la mise en place du nouveau régime de change- résultat d’une réforme importante initiée par Bank Al-Maghrib avec l’accompagnement du FMI-. Ce régime de change flexible sera basé sur l’offre et la demande pour la fixation du cours de change, et non pas par la banque centrale faisant ainsi disparaître toute marge de sécurité. Ce qui a accentué les spéculations contre le dirham. En effet, des volumes record de devises ont été consommés en quelques semaines sur le marché de change. Ces opérations de couverture ont représenté une moyenne quotidienne de 1,2 MMDH. De ce fait, les transactions enregistrées ont contribué significativement à l’effritement des réserves de change d’un montant total de 40 MMDH en l’espace d’un mois entre mai et juin derniers. Ce qui a provoqué la colère d’Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al Maghrib qui a diligenté une enquête auprès de l’Office des Changes. Enquête toujours en cours. Mais cela ne devrait pas entraver le lancement de la flexibilisation du dirham. Si tous les dispositifs techniques (Bank Al Maghrib) et réglementaire (Office des Changes) sont prêts, le régime de  change flexible n’attend que le feu vert du gouvernement.

La Bourse de Casablanca revoit sa grille tarifaire
La Bourse de Casablanca rationnalise son système tarifaire en optant pour une grille plus équitable afin de s’aligner sur les best practices appliquées par des bourses comparables de la zone MENA et en Afrique. Ce réaménagement, le premier depuis plus de 10 ans et applicable à partir du 1er janvier 2018, vise à rationaliser le système tarifaire de la Bourse de Casablanca. La nouvelle tarification des commissions de séjour sera ainsi corrélée à la capitalisation boursière annuelle moyenne des entreprises au lieu du capital social comme il s’était calculé auparavant. Pour ce faire, un benchmark a été effectué sur 16 bourses comparables. Celui-ci a révélé qu’il était nécessaire d’élargir l’assiette des services facturés dont la base de calcul des commissions de séjour. Celle-ci devra, par exemple, atteindre 120.000 DH par an pour les plus grandes capitalisations, contre 15.000 DH actuellement. Une hausse significative mais qui reste toujours à la portée de cette catégorie d’entreprises. Cette augmentation permettra également de réduire les frais de séjour des PME qui seront de 2.400 DH actuellement, contre 5.000 DH auparavant. Suivant les premières simulations, les frais de séjour vont baisser pour 60% des entreprises du 3e et 2e compartiments, alors qu’ils augmenteront pour 9% des plus grandes capitalisations. Or, ces frais de séjour rapportaient à peine 1,2 MDH à la Bourse de Casablanca, ce qui équivaut à 3,5% de ses revenus. Aussi et dans le but d’assurer aux opérateurs du marché une offre de services de qualité et en continuel développement, la Bourse de Casablanca s’est engagée dans une dynamique de mise aux normes aux standards internationaux.

Addoha boucle son Plan Génération Cash et se prépare pour son nouveau plan d’action
La dernière publication concernant le plan génération cash (PGC) du groupe immobilier Addoha a été effectuée en octobre dernier. L’opérateur a annoncé un endettement net estimé à 5,9 MMDH, en baisse de 3,4 MMDH depuis le démarrage du PGC. Le Gearing atteint un niveau confortable de 31,5%. Par ailleurs, depuis le lancement du PGC, le stock initial de produits finis qui s’établissait à 15.000 unités a été réduit de plus de 9.300 unités. Le Groupe Addoha est parvenu à réaliser plus de 23,6  MMDH de cash collecté sur la période du PGC, dont 15,1 MMDH sur le segment Economique et Moyen standing. Les pré-ventes du segment Économique et Moyen-standing s’établissent à 10.048 unités. Le segment Haut Standing enregistre des pré-ventes de 1.333 unités, grâce à un positionnement orienté vers la demande locale et à une innovation dans le concept produit en adéquation avec le budget des acquéreurs. Parallèlement, le Groupe prépare le démarrage d’une nouvelle étape et sécurise son activité future à travers la consolidation de sa réserve foncière. Les nouvelles acquisitions de foncier portent sur des terrains à Casablanca destinés au segment Economique et Moyen standing.

Barclay’s Egypt passe sous le giron d’Attijariwafa Bank
Le groupe a réussi à faire dissiper les inquiétudes des analystes lors de l’acquisition de Barclays Egypt, compte tenu de la dépréciation de la livre égyptienne et d’actifs douteux détenus par la nouvelle filiale. Aujourd’hui, Attijariwafa bank affiche de solides performances grâce au redressement de l’activité bancaire et aux bonnes réalisations d’AWB Egypt. Au final, l’intégration d’AWB Egypt dans le périmètre de consolidation du groupe a contribué à hauteur de 111 MDH au RNPG à fin juin 2017, soit 2 mois seulement après l’acquisition. Il s’agit de son plus grand investissement à l’étranger.

Casablanca Finance City franchit le cap des 125 sociétés
7 ans après son lancement officiel, Casablanca Finance City, a réussi à réunir un important écosystème d’entreprises de renom. En effet, elles sont plus de 120 à avoir opté pour la place financière de Casablanca pour installer leur sièges continentaux. Pour rappel, Casablanca Finance City a réussi en seulement quelques années à devenir le 1er centre financier du continent et le 30ème au niveau mondial. La place financière casablancaise, a été reconnue encore une fois en 2017 en tant que premier hub économique et financier sur le continent africain (Global Financial Centres index), est en passe de devenir le nouvel eldorado des affaires, après avoir réussi à réunir un écosystème non négligeable de géants mondiaux et d’entreprises de renom. À cela s’ajoute, la zone offshore de Tanger est également passée sous la tutelle de Casablanca Finance City.

Ministère-OC-BAM-AMMC : Tirs groupés contre le Bitcoin au Maroc
Suite à certaines informations annonçant l’acceptation au Maroc du Bitcoin comme mode de paiement pour l’achat de produits et services, le ministère de l’Economie et des Finances, Bank Al-Maghrib (BAM) et l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) mettent en garde le public quant à l’utilisation de cet instrument comme moyen de paiement. Ces annonces sont de nature à semer la confusion dans l’esprit du public, en faisant croire que cette monnaie virtuelle est reconnue par les autorités monétaires. ‘‘La monnaie virtuelle ou crypto-monnaie est une unité de compte décentralisée, créée non pas par un Etat ou une Union monétaire mais par un groupe de personnes (physiques ou morales)’’, indique un communiqué conjoint. La monnaie virtuelle s’échange uniquement en ligne et par conséquent n’existe pas sous forme de pièces ou de billets. S’agissant d’une activité non régulée, le ministère, BAM et l’AMMC attirent donc l’attention du public sur les risques associés à l’utilisation des monnaies virtuelles (absence de protection du consommateur, volatilité du cours de change, utilisation à des fins illicites, nonrespect des réglementations…).



Gouvernance des EEP : une réforme en profondeur se prépare


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