Le Food Expo n’a pas tenu toutes ses promesses
La 2e édition du Morocco Food Expo, organisée du 8 au 10 décembre à Casablanca, a laissé un goût amer auprès des entreprises participantes, spécialement les industriels venants d’Inde. Reportage dans les allées du salon.
4500, c’est le nombre de visiteurs pour le Food Expo 2017. Un chiffre certes en hausse par rapport à la précédente édition, où 3.400 personnes ont fait le déplacement à l’OFEC de Casablanca pour visiter les stands des entreprises de l’agro-industrie venant surtout de la Turquie. Des exposants, rencontrés par les Inspirations ÉCO, déplorent l’absence de visiteurs professionnels et de rencontres BtoB. Pourtant, pour cette deuxième édition, l’entreprise organisatrice de cet événement venant de Turquie a troqué l’Office des changes pour l’OFEC afin de drainer plus de monde. Les organisateurs ont aussi misé sur la présence de l’Inde pour offrir de nouvelles opportunités d’affaires aux participants et entreprises marocaines. Ce pari n’a pas été couronné de succès, à en croire des entreprises présentes à ce salon.
Bilan mitigé
Dimanche 10 décembre, il est midi à l’OFEC. Les visiteurs ne se bousculent pas pour assister aux deux salons prévus ce week-end, le Food Expo et le Salon international de la beauté, du bien-être et de l’hygiène. Dans les allées, les stands des 45 entreprises venant d’Inde ne connaissent pas de réel engouement, les séances de cooking non plus. «Nous sommes floués. Ce salon ne nous a pas permis de réaliser un seul contact positif», résume S.M. Grover, directeur de l’entreprise éponyme, spécialisée dans le jus concentré. Et son confrère industriel de renchérir: «le salon passe inaperçu, aucune communication de masse n’a été réalisée dans la ville pour faire connaître le salon auprès des opérateurs de la place». Les entreprises mécontentes reprochent aux organisateurs d’avoir mêlé agro-industrie et cosmétique. «Les visiteurs venaient pour des dégustations alors que nous sommes venus de loin pour des rencontres BtoB», proteste un homme d’affaires indien.
Les 105 exposants venant de Turquie, d’Inde, d’Égypte ou encore de Chine aspiraient, à travers leur participation marocaine, à cibler «un marché intérieur en plein essor», tout en visant à terme «le marché africain». Les organisateurs misaient aussi sur la demande interne dans les secteurs de l’hôtellerie et de l’agro-industrie. Résultat du déplacement: les exposants rencontrés sont restés frustrés par rapport au bilan de leur prospection marocaine. Les opérateurs indiens ont fait savoir leur mécontentement auprès de l’ambassade de leur pays à Rabat. «SE L’ambassadrice de l’Inde a organisé une rencontre avec une vingtaine d’opérateurs marocains pour sauver les meubles», ajoute-t-il. Du côté des organisateurs, on montre un satisfecit modéré. «Les deux premiers jours du salon, nous avons reçu un nombre important de visiteurs, avec des prospects professionnels», répond Nihan Hosben, directrice marketing d’Elan Expo, entreprise organisatrice de salon. Le bilan de la participation indienne compte aussi quelques contacts fructueux. C’est le cas de l’entreprise d’exportation d’épices BlueBell Exim, présente au Maroc depuis quatre ans. L’équipe de cette compagnie dispose d’un carnet de clients à Casablanca et Tanger. «Nous exportons une variété d’épices pour des grossistes installés au Maroc», affirme Kishan Kalal, Senior Manager à l’export chez Bluebell Exim. «Nos produits trouvent une demande continue sur le marché marocain, et ce salon nous a permis de développer des contacts avec de nouveaux prospects», estime-t-il. Malgré cette première expérience peu concluante, les entreprises indiennes participantes continuent à croire en le potentiel du marché marocain. «Le marché marocain représente de réelles opportunités de croissance pour nos entreprises. Nous comptons y revenir mieux outillés et mieux informés pour nouer des contacts d’affaires avec les opérateurs marocains».