Sebta veut en finir avec la contrebande
Au moment où les élus locaux demandent au gouvernement de Sebta des améliorations aux frontières pour éviter les bousculades mortelles, ce dernier affiche ouvertement son souhait d’en finir avec le commerce illicite.
Le commerce transfrontalier et la situation des porteurs marocains sont les thèmes les plus débattus à l’Assemblée locale de l’enclave. Suite à une proposition formulée par le groupe de l’opposition au Parlement de Sebta, le Parti populaire, aux commandes du gouvernement du préside, a fait porter le chapeau de la dégradante situation aux frontières, au Maroc. De fait, les élus locaux se sont penchés sur une proposition, ayant pour finalité le décongestionnement du trafic. Les élus de l’opposition ont proposé au gouvernement local de transférer les entrepôts dédiés au commerce atypique, vers une esplanade proche des installations portuaires. Exaspérés que le débat se transforme en une plaidoirie contre la gestion du gouvernement, les élus locaux du Parti populaire ont vite rebondi pour accuser le Maroc de tous les maux dont souffre l’enclave.
Pour justifier son niet, le gouvernement local a estimé que ce déménagement transférera le trafic des porteurs vers le centre-ville de l’enclave. Un fait qui dérange les autorités sebties qui veulent, coûte que coûte, cacher cette misère qui écorne l’image de la ville, en confinant les entrepôts près des frontières. L’opposition, formée par les socialistes et une formation proche de la communauté musulmane, a estimé que le gouvernement ne bouge pas le petit doigt pour réguler «le nauséabond commerce de la contrebande qui asservit des femmes en quête de moyens de subsistance». L’opposition sebtie estime que la situation est alarmante et que la ville ne tiendra pas le coup deux ans de plus, dans ces mêmes conditions. Or, pour Emilio Carreira, le porte-parole du groupe populaire, le problème des frontières affecte «deux gouvernements et non un seul», a-t-il lancé, en référence aux autorités marocaines. «Un pays moderne ne permettrait pas que ses concitoyens soient obligés de porter des fardeaux comme des bêtes de somme», a-t-il souligné. Carreira a accusé des entrepreneurs marocains de recourir à des prête-noms à Sebta, afin de pouvoir mener leur activité illégale et tirer un juteux profit de ce fructueux commerce qu’est la contrebande.
L’élu local a estimé que cette activité illégale n’est plus ce qu’elle était dans le passé. Outre le fait qu’elle nuit aux intérêts du Maroc et de Sebta, a-t-il précisé, la contrebande «détruit l’économie, l’environnement et porte atteinte à l’éthique». Le porte-parole a fini par admettre que le gouvernement sebti n’est plus intéressé par la continuité de ce commerce. À présent, la priorité des autorités de Sebta est de promouvoir le business des franchises et du commerce de détail local, a ajouté l’élu de droite. Qu’adviendra-t-il alors des 5.000 porteurs marocains quand ce commerce disparaîtra ?