Maroc

Fès : Bâtiments abandonnés… jusqu’à quand ?

Une trentaine de maisons construites durant les années 1930, abandonnées par les Français après l’Indépendance, sont aujourd’hui dans un état de délabrement très avancé. Elles sont désormais le théâtre d’actes criminels, ou utilisées pour la prostitution…

Laissez à l’abandon n’importe quel lieu, celui-ci deviendra glauque, rassemblera des SDF et deviendra le théâtre d’actes criminels (kidnapping, agression, prostitution, etc.). À Fès, les problèmes liés au phénomène des maisons abandonnées sont de plus en plus importants, et les autorités de la ville n’ont pas encore réussi à trouver les solutions pour y remédier. Suite à une enquête menée par les Inspirations Éco, nous avons recensé près de 30 maisons abandonnées situées en centre-ville. La plupart de ces maisons ont été construites durant la période du Protectorat. En quête de statistiques et de données au sein des directions concernées dans la région Fès-Meknès, notre recherche s’est révélée infructueuse.

D’après la Direction régionale de l’habitat et de la politique de Fès-Meknès, «Suite à une question adressée, au sein du Parlement, à notre ministre, nous avons effectué une enquête sur les maisons menaçant ruine dans l’ancienne médina, mais aucune enquête n’a été élaborée sur les maisons abandonnées en centre-ville», précise un responsable au sein de cette direction. Conscient de l’importance de cette problématique, le vice-conservateur de l’Agence nationale de la conservation foncière, du cadastre et de la cartographie à Fès souligne à son tour qu’«Il y a des lots qui sont en ruine depuis les années 1930, soit abandonnés, soit occupés par des personnes qui n’en sont pas les propriétaires. Malheureusement, ne nous pouvons pas intervenir dans ce cas».

Les services de la commune de Fès nous ont expliqué que la procédure permettant d’agir dans ces lots est très compliquée, étant donné qu’il s’agit d’une propriété privée. Notons qu’un décret communal permet de notifier le propriétaire de la maison en question de sa démolition en cas de menace de ruine. La commune, accompagnée des autorités locales, pourra par la suite procéder à ladite démolition. C’est le propriétaire qui prendra en charge les frais de cette opération. «Cette procédure est très compliquée, puisque la commune doit d’abord effectuer une recherche sur le nom du propriétaire de la maison et son adresse pour le notifier. S’il s’agit d’une maison fermée, la commune doit obtenir une autorisation du procureur du roi pour entamer la démolition», nous précise El Harti, vice-maire de la commune de Fès. En attendant de trouver une solution au problème, ces maisons continueront d’ajouter aux déboires des habitants, liés entre autres à l’insécurité qui, malheureusement, ternit la réputation de la ville de Fès. 



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