CarrièreMaroc

Témoignages : La diversification expliquée par les experts

Quels sont les moyens mis en œuvre par votre établissement pour soutenir les écosystèmes industriels nationaux ?

Amine Bensaid, président de l’Université Mundiapolis

Tout d’abord à travers la formation de jeunes professionnels et jeunes cadres disposant de compétences techniques et humaines et capables d’offrir une valeur ajoutée à leur entreprise et de soulager leur supérieur. Nous sommes l’une des rares universités au Maroc à proposer 38 filières toutes accréditées et réparties en 5 pôles d’enseignement : Sciences de la santé, Ingénierie, Business School, Sciences politiques, sociales et juridiques et formation exécutive. Notre ambition est que notre valeur ajoutée, au-delà de garantir les compétences techniques, se situe au niveau du mindset et le comportement de nos étudiants et lauréats, pour être des champions de la performance dans leur entreprise et pour booster leur épanouissement et leur réussite personnels. Nous nous sommes également positionnés sur des secteurs industriels clés pour l’économie du Maroc, tels que l’aéronautique. Il faut rappeler que ce secteur a permis et permet la création de plus de 10.000 emplois chaque année au Maroc, près de 120 entreprises de toutes tailles de rang 1 et 2 ont vu le jour et le chiffre d’affaires généré par l’aéronautique représente près d’1 milliard de dollars ! Là encore, les besoins en compétences techniques et RH sont très fortes. Notre expertise en ingénierie et management aéronautique associée à notre situation géographique au cœur du plus grand hub régional aéronautique (à l’aéropôle Mohammed V) nous positionne naturellement comme le pôle d’excellence auprès des nouveaux acteurs internationaux tels que Bombardier, Leoni, Safran mais également auprès des institutionnels comme le Gimas (Groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales). D’ailleurs, nous avons récemment signé des conventions de partenariat avec deux acteurs clés de l’aéronautique, Bombardier et le Gimas afin d’assurer la formation initiale et continue aux métiers de l’ingénierie aéronautique. Nous sommes actuellement en cours de lancement d’un laboratoire d’employabilité avec nos partenaires, Bombardier et Gimas. Ce laboratoire permettra la formation aux métiers en gestion aérospatiale (CAMD) dans les domaines de l’ingénierie de conception, de production, de qualité et d’industrialisation. Des équipes mixtes d’ingénieurs et de professeurs mettent leurs expertises respectives en commun pour concevoir et déployer ce laboratoire.

Yasmine Benamour, administrateur directeur général de HEM

Un établissement d’enseignement supérieur ne peut soutenir les écosystèmes industriels nationaux qu’en lui fournissant les profils adéquats correspondant à ses besoins. Aujourd’hui, le Groupe HEM est capable d’offrir deux types de profils : 1) Des managers, BAC+5 destinés à être des cadres supérieurs. Les entreprises apprécient généralement les HEMistes pour leurs compétences professionnalisées mais également pour leur culture générale, leur personnalité et leur aisance de communication (aussi bien écrite qu’orale) ; 2) Des cadres intermédiaires, BAC+3. Effectivement, l’an dernier fut une année de lancement pour le nouveau-né de notre groupe à Tanger : «Med métiers, l’Institut supérieur des métiers industriels». C’est un de nos projets de développement phare mené avec IFC – Banque mondiale dans le cadre de notre plan triennal 2015-2017. Il s’agit là d’un nouveau modèle d’institut privé, professionnalisant, jumelant qualité et juste prix et visant la formation d’un middle management en phase avec les besoins économiques de notre pays. Il s’adresse à des catégories économiquement plus faibles et couvre, en plus d’un coût des études relativement modéré, un système complémentaire de crédit-études. «Med métiers» est complètement distinct de HEM la «Grande école» mais en est complémentaire.

Khalid Sendide, assistant vice-président for Academic Affairs à Al Akhawayn

À l’Universtié Al Akhawayn, la création de nouvelles filières a toujours été une réflexion profonde et stratégique en réponse à des besoins nationaux bien fondés plutôt que transitoires. Tout en admettant qu’il est relativement facile d’ouvrir une nouvelle filière, il faut reconnaître que sa réussite émane de l’employabilité et du succès de ses lauréats, c’est dans cette optique que nous prenons tous les soins et considérations nécessaires avant de lancer de nouvelles filières, la pérennité et l’objectivité de ces formations restant au centre de nos considérations.

Aziz Fassouane, directeur de L’ENCG-Settat Université Hassan 1er
Dans le cadre du Plan d’accélération industrielle, le ministère de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique, a mis en place une nouvelle stratégie industrielle au Maroc. L’Objectif est de créer des emplois durables d’ici 2020 et augmenter la part de l’industrie dans le PIB. L’un des plus importants axes de cette stratégie consiste à créer des écosystèmes industriels. La mise en place de ces stratégies et leur réussite doivent être assurées par des cadres marocains compétents. C’est notre mission à l’ENCG de Settat de préparer de futurs managers dans le domaine des finances, de l’audit, de la gestion, du marketing, de la logistique, de la gestion de projets et des ressources humaines pour accompagner la mise en place de ses écosystèmes. Il faut mettre en place une veille stratégique pour diversifier nos programmes pédagogiques et anticiper les besoins en termes de ressources humaines et compétences pour les adapter aux besoins du marché du travail. Pour cela, il faut renforcer et diversifier notre offre de formation.

Mohamed Knidiri, président académique de l’Université privée de Marrakech (UPM)

Vous touchez là la vocation clairement affichée et exprimée de l’Université privée de Marrakech depuis son lancement: accompagner les grands chantiers de développement sectoriels au Maroc et en Afrique. Énergies renouvelables, aéronautique, informatique, industrie pharmaceutique, électronique et systèmes embarqués, construction, offshoring… tous ces écosystèmes industriels nationaux correspondent à un programme (au moins) de formation à l’UPM avec, à la clé, des diplômes Ingénieur ou Master, équivalant aux diplômes d’État. Parmi les moyens mis en place, il y a ceux dédiés à la mise en application pratique des connaissances. Cela passe entre autres par les travaux pratiques et dirigés en laboratoires pour tous nos étudiants dans les filières scientifiques. Nous disposons de laboratoires modernes d’électronique, d’informatique, d’électricité, de réseaux, d’énergies renouvelables ou encore de génie civil. Nos étudiants dans les filières en lien avec l’agro-industrie ou la santé disposent quant à eux de laboratoires de biologie, microbiologie, biologie cellulaire, chimie, biochimie… L’Université privée de Marrakech dispose d’un très haut niveau d’équipement qui permet donc aux étudiants de compléter leur savoir théorique par des applications pratiques poussées. Cela passe aussi par la formation en alternance que nous avons mise en place dans certains programmes comme le management hôtelier ou l’ingénierie de la santé, ou bien encore par les études de cas qui permettent de travailler sur des problématiques tirées de la réalité de l’entreprise. Le lancement du Plan d’accélération industrielle conforte et renforce donc notre vision et la ligne directrice que nous appliquons et qui consiste à former des jeunes qui vont pouvoir s’intégrer rapidement et de manière efficiente sur le marché de l’emploi et contribuer, par leur savoir et leurs compétences, au développement de notre économie.

Mohamed Derrabi, directeur général de Toulouse Business School (TBS)

TBS Casablanca aspire à accompagner le développement et la croissance des secteurs porteurs au Maroc notamment former des gestionnaires de qualité pour les industries en émergence au Maroc, notamment l’aéronautique et l’automobile. TBS dispose de plus de 100 ans dans le domaine de la formation pour ces secteurs car la ville de Toulouse est aussi la ville industrielle par excellence en France avec la présence d’Airbus, Safran et Thales. Une donnée assez intéressante est le pourcentage des lauréats de TBS en programme grande école qui travaillent dans l’industrie : 22%, qui est le plus élevé en France par rapport aux autres écoles de commerce. Les filières à ce jour les plus convoitées sont le marketing, la logistique, la finance, les ressources humaines et le droit des affaires. Le management stratégique pour les cadres exécutifs est très demandé également. TBS Casablanca compte développer des partenariats privilégiés avec des institutions marocaines afin de s’intégrer dans le paysage national du Maroc. Elle est disposée aussi à faire partager son expérience d’accréditation internationales et d’assurance qualité avec des homologues au Maroc. TBS travaille déjà pour information avec des institutions marocaines, en l’occurrence l’ISCAE, et l’EMSI et Al Akhawayn University.

Les Inspirations ÉCO : En quoi votre approche est-elle différente de celles des autres établissements ?

Amine Bensaid, président de l’Université Mundiapolis

Je dirai que notre réelle particularité réside dans une relation intime avec les industriels, née d’une conviction profonde que l’intérêt de nos étudiants et lauréats se confond avec l’intérêt de l’entreprise et l’employeur. Cette relation privilégiée s’est traduite en une pédagogie et en un modèle quelque peu uniques, à mi-chemin entre le modèle français (basé sur la spécialisation) et le modèle américain (recherchant d’abord la créativité et la liberté d’esprit, et fondé sur le comportement au service de la performance collective). Concrètement, à travers cette approche nous visons à transmettre à nos étudiants de solides compétences techniques doublées d’un sens de la créativité, d’un esprit d’initiative et d’une liberté de penser dynamisée par une vocation et orientée pour contribuer à une performance d’équipe. Nous puisons également beaucoup dans notre internationalité, et notre offre académique différenciée et multiculturelle, adaptée aux besoins et attentes de l’entreprise, laquelle se trouve face à une concurrence internationale ou qui se développe à l’international. Là aussi, nous tenons à ce que nos lauréats soient des champions…C’est une stratégie que nous avons bâtie solidement sur des acquis réalisés sur plusieurs années. Notre récente initiative stratégique dans ce sens s’est construite sur 18 mois ; elle a culminé à la création de Honoris United Universities, dont l’Université Mundiapolis est membre fondateur. Notre idée est toute simple : nous avons bien constaté que différents pays ainsi que les plus grandes multinationales incluent désormais l’Afrique en tant que nouvelle composante importante dans leur stratégie. Nous sommes convaincus que nous avons une précieuse valeur ajoutée à offrir et de grandes opportunités à saisir pour nos étudiants et nos entreprises partenaires. Nous avons décidé de puiser dans notre know-how, notre approche distinctive et notre réseau pour que nos lauréats soient les mieux positionnés qui s’offrent dans ce contexte international. Nous leur assurerons les compétences techniques aux standards internationaux, ainsi qu’une mobilité internationale, une agilité culturelle et une intelligence collaborative. Grâce à notre travail dans Honoris United Universities, nos étudiants seront excellemment outillés pour réussir dans le cadre de ce développement international. Nous mutualisons nos efforts de formation avec les 7 autres institutions membres (réparties dans 9 pays et 30 villes en Afrique). Ce sont des perspectives nouvelles qui s’offrent à nos étudiants et à notre corps professoral, qui pourront bénéficier de nouveaux programmes de collaboration, de formation et de recherche avec d’autres institutions membres. Nous disposons aussi de nombreux partenariats avec plusieurs institutions d’enseignement supérieur en Europe (Staffordshire University en Angleterre et de nouvelles conventions avec IAE de Grenoble, Université Savoie Mont-Blanc…), aux États-Unis (Auburn University) et en Tunisie (Université centrale). Ces partenariats permettent d’accélérer la mobilité internationale de nos étudiants et enseignants.

Khalid Sendide, assistant vice-président for Academic Affairs à Al Akhawayn

Étant donné l’importance qu’accorde l’Université Al Akhawayn à l’employabilité de ses lauréats, nous avons toujours prêté une attention centrale à cette composante, l’association des lauréats de l’université, les employeurs effectifs et les employeurs potentiels sont toujours consultés et le sont en continu pour revoir et raffiner les formations existantes, et besoin y aurait-il d’en créer de nouvelles que nous en créerions de nouvelles. Considérant l’importance de cette action dans l’évaluation de nos programmes et offres, nous nous référons à des structures spécialisées et indépendantes pour les études d’employabilité de nos lauréats en vue d’une optimisation permanente de l’adéquation formation-employabilité.

Mohamed Knidiri, président académique de l’Université privée de Marrakech (UPM)

Notre approche réside dans le fait que nous plaçons l’entreprise au cœur de la formation en formant les compétences dont elle a besoin aujourd’hui et dont elle aura besoin demain. La vision anticipatrice est importante et nous ne pouvons l’avoir qu’en travaillant et en développant des partenariats avec les entreprises. Celles-ci participent ainsi à l’élaboration des programmes, à la transmission du savoir à travers les professionnels qui interviennent dans les cours. Notre approche réside également dans l’acquisition d’une expérience professionnelle solide que nous exigeons de tous nos étudiants. Ces derniers concluent chaque année de leur cursus avec un stage dont la durée augmente au fur et à mesure de leur avancée dans le programme. Un lauréat UPM cumule ainsi entre un an et demi à 2 ans d’expérience professionnelle avant même l’obtention de son diplôme. C’est un atout non négligeable pour les entreprises et un sérieux atout différenciant pour les lauréats de l’Université privée de Marrakech. Nous avons également fait le choix d’un encadrement et d’un suivi permanent de nos étudiants. Cela passe notamment par la mise en place d’un corps professoral permanent disposant des plus hautes qualifications académiques et, très souvent également, d’une expérience internationale. Les professeurs sont également le moteur de la recherche à l’UPM. Cette dernière repose sur les liens étroits entre l’enseignement, la recherche de pointe dans les secteurs identifiés comme porteurs au Maroc et en Afrique et les relations avec les entreprises.

Yasmine Benamour, administrateur directeur général de HEM

Les caractéristiques distinctives de HEM reposent sur trois piliers forts, trois piliers présents à HEM depuis sa création il y a près de 30 ans : 1) un modèle basé sur le système Grande école avec une sélection à l’entrée (concours écrit et oral, à dates fixes, contenu clair et prévu bien à l’avance, conditions d’accès bien précises et affichées à l’avance, corrections à l’aveugle), une prépa intégrée, un encadrement très rapproché des étudiants et des cours en petits groupes. 2) un modèle pédagogique évolutif, construit dans le temps, adapté au Maroc et basé sur un équilibre entre compétences techniques et développement personnel de l’étudiant. 3) une dimension internationale affirmée à travers des partenariats prestigieux. Mais, en réalité, si je devais résumer, je dirais que le plus important des points de différenciation de HEM n’est pas forcément palpable dans une belle brochure et c’est son «état d’esprit». Celui-ci englobe des convictions et des valeurs très fortes, un grand sens de l’éthique, beaucoup de sérieux et de transparence, un esprit d’innovation et de remise en cause permanent qui exige beaucoup d’humilité et un esprit de citoyenneté extrêmement présent. Tout cela est ancré dans l’ADN de notre institution et l’avantage, c’est que cela est difficilement copiable…En témoigne le fait que HEM est bien souvent classée Business School privée numéro 1 au Maroc.

Mohamed Derrabi, directeur général de Toulouse Business School (TBS)

Grâce à nos accréditations internationales, dont nous sommes très fiers, car c’est un travail colossal pour les avoir et surtout les maintenir, nous offrons à nos lauréats la clé de leur réussite professionnelle et aussi académique. En effet, quand vous annoncerez que vous êtes lauréat d’une école triplement accréditée, vous n’aurez plus besoin d’argumenter à votre futur employeur la qualité de votre formation et la qualité de votre école, l’insertion professionnelle est donc facilitée. La renommée et la qualité académique de TBS sont mises au profit des étudiants du Maroc et de la région africaine. Rappelons que cette grande école de management fait partie des 1% dans le monde à avoir la triple accréditation internationale : EQUIS, AMBA et AACSB. TBS est présente à Toulouse, Barcelone, Paris, Londres et désormais à Casablanca. Selon les programmes, les étudiants partent sur un ou plusieurs campus de TBS pour suivre des formations en français ou en anglais. Le campus de Casablanca accueille des étudiants de Toulouse, Barcelone et Paris. Nous devons former des «international managers» qui intègrent les dimensions liées au multiculturalisme, à l’ouverture internationale, à la capacité à travailler dans l’environnement des entreprises multinationales, à la capacité à gérer des projets transnationaux, etc. Ceci n’est possible que si la formation elle-même offre une exposition à l’international avec l’opportunité de vivre, d’étudier et faire des stages à l’international.

Aziz Fassouane, directeur deL’ENCG-Settat, Université Hassan 1er

L’ENCG de Settat de l’Université Hassan premier est un établissement public de l’enseignement supérieur à accès régulé et les places disponibles chaque année pour l’inscription des nouveaux bacheliers sont fixes par notre ministère de tutelle dans le cadre du réseau des ENCG du Maroc. L’accès à l’ENCG de Settat se fait sur une sélection assez rigoureuse basée sur les notes du baccalauréat et le concours national. L’ENCG de Settat possède 25 ans d’expérience dans le domaine de la formation en gestion et commerce et les programmes pédagogiques sont accrédités et évalués par la Commission d’évaluation au niveau du ministère tous les 4 ans. La formation est sanctionnée par un diplôme d’État. L’étudiant est notre centre d’intérêt, il jouit d’un excellent encadrement pédagogique assuré par nos enseignants chercheurs et des professionnels du milieu socioéconomique. Il est impliqué dans toutes les activités de l’école à travers les manifestations organisées dans le cadre des activités para-universitaires. L’école a développé des partenariats avec des établissements à l’étranger pour encourager la mobilité des étudiants au niveau international. Chaque année entre 50 et 60 étudiants partent en Belgique, en France ou aux États-Unis pour parfaire leur formation.

L’employabilité de vos lauréats étant votre priorité, vos programmes sont-ils malléables à souhait ?

Yasmine Benamour, administrateur directeur général de HEM
Effectivement, l’employabilité est la finalité de tout établissement. Nous restons très proches du monde de l’entreprise et de ses besoins. Préalablement à la création d’un programme de formation et outre le travail de veille que nous opérons continuellement, nous faisons appel à des personnes du milieu professionnel pour construire le programme en question de façon adéquate ; nous faisons ensuite appel pour les niveaux Master tout particulièrement à des professionnels du monde de l’entreprise pour enseigner, faire des séminaires très pratiques ou assister à nos jurys et grands oraux ; leurs retours sont également, dans ces cas, très intéressants et utiles ; enfin, nous réexaminons très régulièrement nos programmes existants à l’aune des besoins et des évolutions du monde économique par le biais de réunions avec ces mêmes professionnels. Nos programmes sont donc malléables dans le sens de l’adaptation aux besoins métiers. Ceci étant, il y a des fondamentaux que nous conservons dans tous les cas, particulièrement ceux liés aux langues, au développement personnel de l’étudiant et à la culture générale.

Amine Bensaïd, président de l’Université Mundiapolis
Effectivement, l’employabilité de nos étudiants est au cœur de nos priorités stratégiques. Pour l’ensemble de nos filières, le taux d’employabilité de nos étudiants est de 91% et il est à noter que 50% d’entre eux trouvent un emploi dans les 3 mois de leur diplomation. Grâce à notre programme Mundiatawjih, nos parcours de double diplomation internationale et nos partenariats, nous avons réussi à développer une offre de formation qui répond aux attentes et aux besoins du marché de l’emploi et donc des entreprises dans les secteurs économiques que nous couvrons. Pour arriver à de tels résultats, nous sommes sans cesse à l’écoute de nos entreprises partenaires. Celles-ci sont associées en amont pour co-définir, dans les programmes académiques, les compétences métiers attendues en fin de cursus et en aval pour favoriser la mobilité de nos étudiants à travers des stages. C’est ainsi que nous arrivons à offrir des formations personnalisées et en adéquation avec les compétences-métiers recherchées par les entreprises, et que nous arrivons à améliorer l’employabilité de nos étudiants. Enfin, nous développons régulièrement de nouveaux programmes en puisant dans une intelligence collaborative avec nos partenaires en entreprises et nos partenaires parmi les institutions académiques internationales. C’est une autre manière pour nous de coller au mieux aux besoins de l’entreprise. Par exemple, une des nouveautés de cette rentrée est la création de 4 nouvelles filières «en alternance» entre l’université et l’entreprise. Durant un semestre d’alternance, l’étudiant passe les 2/3 de son temps en entreprise.

Mohamed Derrabi, directeur général de Toulouse Business School (TBS)
Les besoins en compétences des entreprises évoluent en permanence et conduisent à l’adaptation régulière des programmes de formation existants ou à la création de nouveaux modules pédagogiques. À la demande des entreprises ou sollicités par nos enseignants-chercheurs, responsables de programmes et/ou d’options professionnelles, Toulouse Business School offre la possibilité aux employeurs d’être associés à l’élaboration de modules de formation. Faire partager aux étudiants son expérience ou sa pratique professionnelle constitue un complément efficace aux apports académiques dispensés dans nos programmes pédagogiques. Ces interventions permettent notamment d’apporter, au plus près des évolutions des métiers, des savoir-faire et des fonctions exercées en entreprise, une approche différente ou complémentaire des pratiques managériales. Nous pouvons même envisager des partenariats pour initier des programmes dans un domaine porteur, la rédaction d’études de cas, la réalisation de process workshop…Nous organisons également des forums de recrutement, des ateliers métiers entre jeunes diplômés en activité et étudiants. Enfin, chaque étudiant du groupe, tout campus confondus, a accès à l’intranet de l’école qui recense, chaque année, plus de 8.000 offres d’emplois et 20.000 offres de stages. En résumé, pour un accès plus facile à l’emploi et à une évolution de carrière prometteuse, nous mettons en place un équilibre bien étudié entre les cours donnés par les enseignants chercheurs visant la préparation de l’esprit conceptuel et analytique de même que chez l’étudiant ainsi que la démarche de structuration et de résolution de problèmes ; les cours pratiques donnés par des professionnels visant la préparation des étudiants aux pratiques et à la technicité de leurs métiers ; des stages et des missions en entreprises visant à préparer les étudiants au monde de l’entreprise ; les séjours à l’international pour favoriser l’ouverture d’esprit et d’autonomie dans les autres campus de Toulouse, Barcelone et Paris, ou encore dans l’une de nos universités partenaires. Résultat : les taux d’insertion professionnelle des lauréats de TBS sont de 98% dans les 6 mois après l’obtention du diplôme.

Aziz Fassouane, directeur de L’ENCG-Settat Université Hassan 1er Settat
Actuellement, le taux d’insertion de nos lauréats est très satisfaisant puisqu’il avoisine les 100%. mais il faut rester vigilant car la concurrence est de plus en plus importante du fait de la mondialisation, l’installation de plusieurs business School étrangères au Maroc, la reconnaissance des universités privées par le ministère de tutelle. Pour renforcer l’employabilité de nos étudiants, nous impliquons des professionnels dans l’enseignement de nos filières pour leur inculquer les pratiques opérationnelles en complément de leurs connaissances académiques. Nous organisons plusieurs rencontres et séminaires avec les professionnels dans plusieurs domaines comme la finance, l’audit et le contrôle de gestion, le marketing, les RH et la logistique. Certains de nos étudiants effectuent une partie de leurs études à l’étranger dans le cadre de la mobilité internationale dans le but de connaître d’autres approches pédagogiques, renforcer leur diversité culturelle et apprendre à travailler dans un environnement différent de celui qu’ils connaissent. L’ENCG de Settat a aussi plusieurs partenaires qui accueillent nos étudiants pour effecteur des stages et faciliter leur insertion professionnelle par la suite, mais il faudrait prendre d’autres mesures pour augmenter l’employabilité des jeunes diplômés. Je cite deux exemples. Le premier est l’introduction de l’année césure comme cela se fait dans les grandes écoles de commerce à l’étranger. Cette formule permet à l’étudiant d’interrompre ses études pendant un an pour effectuer un stage en entreprise, partir à l’étranger ou mener à bien un projet plus personnel. La très grande majorité des écoles de commerce en France et quelques écoles d’ingénieurs proposent «une pause» avant la dernière année d’études. Certaines ont même rendu cette année césure obligatoire. Elle a ainsi un rôle essentiel : confirmer ou infirmer les choix de l’étudiant. «L’autre exemple qui mérite d’être souligné, ce sont les actions menées dans les pays qui présentent de «bons résultats» quant à l’insertion des jeunes diplômés : l’Allemagne, l’Autriche, la Suisse et le Danemark. Tous «bénéficient d’un système efficace d’apprentissage organisé en alternance – système dual. Véritable sésame pour trouver un emploi, l’alternance permet à l’étudiant non seulement d’acquérir une expérience importante en fin de cursus, mais aussi d’avoir le statut de salarié et d’être en conséquence rémunéré pendant sa formation. La mise en place de ce système à un coût et nécessite la mobilisation des forces vives de la société, l’État, le patronat et les universités.

Khalid Sendide, assistant vice-président for Academic Affairs à Al Akhawayn
Notre dernière étude du marché de l’emploi et des orientations nationales et internationales nous a effectivement permis de revoir et de réviser nos offres et de les adapter aux orientations nationales, mais aussi régionales, pour les métiers porteurs d’aujourd’hui et du futur. C’est ainsi que pour nos programmes existants, nous avons opté pour des thématiques et des formations secondaires personnalisées (iMinor) qui permettront désormais à nos étudiants de s’ouvrir à des dizaines de domaines d’expertise offerts soit par l’Université, soit par nos partenaires aux USA ou d’autres pays d’Europe et d’Asie. Pour ce qui est des nouveaux programmes, nous avons en effet lancé de nouveaux programmes de masters exécutifs en «Big Data Analytics» en «Comparative Business Law» (droit comparé des affaires) et en «Human Resource Development» dont les structure et qualité sont uniques à notre université et dont les besoins s’imposent. Ils viennent ainsi complémenter nos programmes existants.

Mohamed Knidiri, président académique de l’Université privée de Marrakech (UPM)
Aucun programme ne peut être malléable à souhait pour un établissement comme le nôtre. Ceci dans la mesure où, pour ce qui nous concerne, tous nos programmes sont accrédités et bénéficient de l’équivalence des diplômes avec ceux de l’État depuis la reconnaissance obtenue par l’UPM. Nous avons toujours veillé à nous conformer aux directives de notre ministère de tutelle. Nous avons appliqué toute la rigueur nécessaire dans la mise en place de nos programmes et avons toujours veillé, bien avant même le dossier de la reconnaissance, à faire accréditer nos formations par le ministère de l’Enseignement supérieur. Cela a toujours été notre exigence et condition préalable à l’ouverture de tous nos programmes. Les programmes sont donc mis à jour chaque fois que nous sommes appelés à déposer le dossier de renouvellement de l’accréditation pour chacun d’eux. Ce sont des intervalles suffisamment proches pour nous permettre de dire que les programmes sont mis à jour assez rapidement pour que nos lauréats puissent en tirer tous les bénéfices souhaités.

Chaque établissement tire sa fierté de ses lauréats. Comment percevez-vous les vôtres ?

Mohamed Derrabi, directeur général de Toulouse Business School (TBS)
La plus grande fierté de Toulouse Business School au Maroc est son réseau d’Alumni qui compte près de 2.500 diplômés en activités au Maroc, parmi lesquels nous retrouvons des personnes de notoriété publique et ayant des parcours brillants ; des PDG de grandes sociétés de la place, des entrepreneurs, des directeurs, etc. Autant de personnes qui contribuent au rayonnement de Toulouse Business School sur le continent africain. Notre Career Starter est un dispositif d’insertion professionnelle propre à TBS pour la recherche des stages et d’emplois de nos étudiants. Il inclut des séances de formation, des travaux personnalisés, des entretiens individuels et des sessions de speed coaching. Nous nous appuyons aussi sur notre réseau d’anciens étudiants pour les solliciter sur des retours d’expériences et pour des propositions de stages ou d’emplois. L’évolution professionnelle de nos diplômés est la preuve de la qualité de nos programmes et de la reconnaissance par les entreprises marocaines des compétences acquises par nos lauréats à travers ces derniers.

Yasmine Benamour, administrateur directeur général de HEM
Nous sommes, en effet, très fiers de nos lauréats. Notre enquête relative à la promotion 2015 révèle un excellent taux d’insertion dans le monde du travail : plus de 85% de nos diplômés trouvent un emploi moins de 6 mois après leur diplômation et près de 20% intègrent le marché du travail avant même l’obtention de leur diplôme grâce au stage de fin d’études notamment. Il à noter que la relation est parfois tendue avec certains étudiants pendant le cursus car les étudiants découvrent, au tout début, le système d’enseignement supérieur, apprennent à travailler autrement, craignent les examens, redoutent l’échec, voient leur personnalité évoluer, se rebellent parfois, contestent le règlement interne de l’école, etc. Ce qui est tout à fait normal. Mais une fois diplômés, ils comprennent le pourquoi de chaque chose et l’attachement à HEM est bien là. J’ajouterai toutefois que l’essentiel est qu’ils soient fiers d’eux-mêmes et de ce qu’ils sont devenus après HEM et que l’entreprise soit fière d’eux à son tour.

Aziz Fassouane, directeur de L’ENCG-Settat, Université Hassan 1er
Nous recrutons les meilleurs bacheliers du Maroc et la sélectivité à l’entrée est transparente et rigoureuse. De ce fait, nous avons des étudiants sérieux motives et assidus qui s’impliquent dans la vie de l’école et ils sont bien encadrés par leurs enseignants-chercheurs et le staff administratif. Le taux d’échec ou l’abandon sont vraiment négligeables, le taux de réussite est très élevé et l’insertion professionnelle avoisine les 100%. Le témoignage de nos partenaires et des entreprises qui recrutent nos lauréats est assez satisfaisant quant à la qualité de nos formations.

Amine Bensaid, président de l’Université Mundiapolis
Je suis bien évidemment extrêmement fier de nos étudiants et lauréats, de leurs accomplissements au sein de l’université et dans leur parcours professionnel. Au-delà du très bon taux global d’employabilité qui est très précieux pour nous et nos étudiants, voici quelques accomplissements de nos étudiants cette année : 67% des lauréats de notre école d’ingénieurs cette année ont décroché un poste dans des multinationales dans la foulée de leur PFE et grâce à leur performance de stage ; 10 des 16 Marocains certifiés dans SolidWorks sont étudiants dans l’école d’ingénieurs de l’Université Mundiapolis. SolidWorks est leader mondial dans la conception 3D, le maquettisme numérique 3D et les solutions pour la gestion du cycle de vie d’un produit (PLM). SolidWorks est utilisé intensément par les PME technologiques dans l’industrie aéronautique ; pour la 2e année consécutive, une équipe Systèmes embarqués de notre école d’ingénieurs à la finale mondiale de laNxP-Cup en Allemagne. NxPCup est une compétition mondiale dans le domaine des systèmes embarqués. 3 équipes du Maghreb au maximum se qualifient pour la finale ; c’est une équipe d’étudiants de notre école d’ingénieurs qui ont remporté le premier prix du #Global_Ai_Hackathon, la première série mondiale de hackathons autour de l’Intelligence artificielle organisée par Konkasser Analytics.

Mohamed Knidiri, président académique de l’Université privée de Marrakech (UPM)
Les lauréats sont clairement une fierté mais aussi un atout important pour toute université ou école. Leur réussite professionnelle est en quelques sortes le prolongement de celle de leur école, du système d’enseignement mis en place et de l’adéquation des programmes avec le marché de l’emploi. Nous percevons les lauréats de l’UPM comme de jeunes professionnels à la tête bien faite, arrivant sur le marché de l’emploi avec des connaissances à jour et déjà une expérience professionnelle appréciée et reconnue par les entreprises. Nous les considérons également comme de futurs entrepreneurs dans la mesure où ils choisiront de concrétiser l’envie d’entreprendre que nous aurons cherché à développer chez eux au cours de leurs années à l’UPM. Aujourd’hui, 6,5% de nos lauréats choisissent de monter leur propre entreprise et nous avons pour ambition de renforcer ces chiffres. Nous les impliquons dans le partage d’expériences avec les étudiants. Ils racontent leurs différents parcours, les difficultés rencontrées et les challenges relevés. Ils constituent également un réseau d’employeurs sur lequel nous nous reposons. Nous souhaitons aller encore plus loin dès cette année avec la mise en place d’un système de mentorat pour les nouveaux bacheliers qui démarrent cette année à l’UPM. Nous avons également décidé et acté la mise en place de notre incubateur d’entreprises pour accompagner de manière encore plus poussée nos lauréats à concrétiser leurs projets entrepreneuriaux. Enfin, parmi les projets qui seront concrétisés cette année, réside celui de la mise en place d’un site web dédié qui leur permettra de «réseauter» entre eux, d’accéder aux offres de nos partenaires, aux modules ou programmes de formations que nous mettons en place pour les professionnels.

Khalid Sendide, assistant vice-président for Academic Affairs à Al Akhawayn
Depuis ses débuts, l’université s’est engagée dans une perspective internationale et le partenariat effectif avec des organismes internationaux, académiques et non académiques, a toujours occupé une position centrale dans cette orientation. En effet, nous entreprenons des partenariats d’échange d’étudiants avec plus de 300 universités internationales, dont la majorité se trouve aux USA. Nous nouons aussi des partenariats de recherche avec des organismes et centres de recherche dans les différents domaines d’expertise à intérêt commun. Ce cumul d’expériences se répercute positivement sur le profil de nos lauréats, ce qui en fait des candidats particulièrement appréciés des recruteurs.    l



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