Les filières de formation ne sont plus aussi rigides qu’avant. Dynamique industrielle et internationalisation obligent, les instituts épousent le moule de l’évolution en s’ouvrant à leurs partenaires étrangers, et en s’inspirant de ce qui a réussi pour eux.
L’adaptation des formations proposées aux réalités des mutations que connaissent les secteurs porteurs est devenue aujourd’hui une variable avec laquelle le secteur de l’enseignement supérieur compte continuellement. L’impératif de maintenir la tangente quant à l’adéquation des formations pilotées avec les exigences des employeurs en termes de profils et de compétences a connu plusieurs cycles d’évolution en très peu de temps. Comme si les repositionnements stratégiques suivaient de très près les évolutions qui connaissent les secteurs qui emploient, en l’occurrence les nouveaux métiers mondiaux, et qui sont constamment à la recherche de profils capable de prendre en main les défis que les industriels s’imposent, évoluer en tenant compte des enjeux majeurs et apporter des réponses appropriées aux principales problématiques qui se posent à leurs employeurs. Une comparaison primaire des actions adoptées par l’ensemble des écoles et universités met clairement en évidence qu’elles ont toutes un objectif commun : transformer les lauréats en spécialistes de leurs domaines d’étude, dotés d’outils techniques aiguisés et de compétences intellectuelles caractéristiques des managers les plus accomplis. Aujourd’hui, l’adéquation entre les qualifications théoriques et techniques des lauréats à la demande du marché de l’emploi a été relocalisée en amont des cycles d’études, dans le but de créer des profils professionnels taillés pour s’adapter aux particularités des nouveaux métiers mondiaux.
Dans la foulée, les universités et les écoles de formation se sont imposé l’effort de la veille sectorielle. Les établissements les plus aptes à assumer ce genre de démarches adaptent continuellement leurs programmes, mis désormais au diapason des évolutions sectorielles constatées. Des mutations inédites dans l’histoire des réformes de l’éducation dans notre pays, favorisées d’ailleurs par une conjoncture mondiale devenue rigide et austère à la fructification des anciens modèles de développement économique des suites des crises financières répétées qui impose de nouvelles manières d’imaginer et d’approcher les composantes les plus sensibles des métiers complexes. C’est la raison pour laquelle les universités et écoles marocaines et étrangères présentes au Maroc ont fait le choix de s’internationaliser pour mieux répondre à la mise en forme opérée au niveau des procédés industriels, aux exigences de qualité et à la standardisation imposée par l’unification des normes et procédures. Et c’est justement cette évolution qui a poussé ces instituts de formation à intégrer dans leurs cursus des programmes pédagogiques nouveaux, couvrant des filières qui n’étaient que peu populaires au Maroc du fait de la nature du tissus économique et de ses composantes homogènes et inchangées depuis des décennies.
C’est ainsi qu’une veille sectorielle s’est spontanément mise en place au sein des établissements les plus aptes à assumer ce genre de formations. Partant de ce constat, les grandes écoles et instituts d’études supérieures en sont venus à programmer les composantes de leurs divers cycles en étroite collaboration avec les professionnels. Et ils avaient bien raison de le faire puisque l’attrait que le royaume connait depuis quelques années en matière d’investissements directs étrangers (IDE), ainsi que les performances des nouveaux métiers mondiaux, prouvent que le paysage économique marocain est bien en phase de mutation. Cette mutation se traduit par le nombre de groupes industriels d’envergure internationale qui s’intéressent à la dynamique soutenue du développement industriel national, notamment dans les secteurs des énergies renouvelables, de l’automobile et de l’aéronautique, et qui s’invitent en masse pour y investir, attirés par le potentiel du marché marocain, considéré comme la porte incontournable du marché africain. Cependant, et comme l’impose toute industrialisation, les ambitions se doivent d’être accompagnées des moyens de leur réalisation en matière d’infrastructure, de logistique, d’accompagnement stratégique, de support financier et d’offre en compétences humaines. Et, justement, les moyens liés aux ambitions font eux-mêmes l’objet d’une concentration des efforts pour en faire des filières complètes, à jour des dernières astuces et savoirs pédagogiques et alignées sur ce qui se fait de mieux à l’étranger. L’objectif à terme est de dissoudre le clivage qui sépare aujourd’hui les connaissances et aptitudes portées par les lauréats marocains de ceux portés par leurs homologues étrangers, et hisser l’étudiant marocain au rang de spécialiste international dans son domaine, capable de s’intégrer n’importe où dans le monde et de briller de sa compétence.