Nawal Soufi, la madone des réfugiés
«Lady SOS»
Depuis, le numéro de Nawal Soufi circule sur les réseaux sociaux de Libye, de Syrie, d’Égypte, de Turquie… Pour les milliers de migrants qui essayent de traverser la Méditerranée chaque année, elle est devenue la personne à appeler en cas d’urgence. Sa maîtrise de la langue arabe lui permet d’être un intermédiaire entre les réfugiés et les garde-côtes, qui eux ne la possèdent pas. Eux-mêmes partent chaque jour en mer secourir les bateaux pleins à craquer de migrants, qui fuient des pays en guerre ou espèrent simplement une vie meilleure en Europe.
Nawal Soufi, devenue «Lady SOS», ne s’éloigne jamais de son téléphone, lequel peut sonner jusqu’à dix fois par jour (et nuit). Pour cette femme qui a grandi avec son engagement pour les réfugiés, le destin -ou le hasard- lui a ouvert une voie à laquelle elle n’imagine pas se refuser aujourd’hui. Elle continue de dédier sa vie aux naufragés qui l’appellent, depuis 4 ans, bien qu’elle soit engagée dans des causes sociales depuis ses 14 ans.
«Combien êtes-vous?», «Combien de femmes, et combien d’enfants?», «Le bateau, est-il en métal ou en bois?», «Une idée de votre position?». Généralement, l’interlocuteur au bout du fil panique, est terrifié, parfois blessé ou affaibli. Nawal a appris à garder son sang-froid, à prévenir les bonnes personnes, à aider son correspondant à se servir de leur téléphones pour trouver des coordonnées satellites.
L’efficacité du travail de Lady SOS avec les garde-côtes ne peut qu’être reconnue par les autorités, même si ses activités restent légalement discutables. Quelques plaintes ont été déposés à son égard, l’accusant de soutenir l’immigration illégale jusqu’en Europe, sans suite toutefois. Concernant les messages destinés aux réfugiés sur sa page Facebook et les relations qu’elle tisse avec eux, les autorités ferment les yeux… Il s’agirait de ne pas empêcher l’ange des réfugiés de sauver d’autres vies.