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Banque mondiale : 350 millions de dollars pour les PME

La Banque mondiale vient d’annoncer l’octroi d’un prêt de 350 millions de dollars visant à améliorer l’accès des petites et jeunes entreprises à des financements et à soutenir le développement du marché financier marocain. Le programme vise également à renforcer la pérennité financière de la Caisse de retraite de la fonction publique, qui pourra ainsi rester un important investisseur institutionnel.

350 millions de dollars, c’est le montant que vient d’allouer la Banque mondiale pour appuyer des réformes dans le secteur de l’intermédiation financière au Maroc. Il s’agit du deuxième prêt à l’appui de politiques de développement axées sur le marché des capitaux et le financement des petites et moyennes entreprises. Ce prêt vise à étendre les mécanismes de garantie publique des prêts. Il contribuera aussi à une meilleure information sur la solvabilité des nouveaux emprunteurs, ce qui facilitera les décisions de prêt ainsi que l’émergence de nouveaux prestataires de services de paiement. «À long terme, les ménages et les petites entreprises qui n’ont pour l’instant qu’un accès limité ou aucun accès au système financier formel, verront leur situation financière s’améliorer», promet l’institution de Bretton Woods.

Protection des investisseurs marocains
Ce prêt intervient à l’heure où le secteur financier est confronté à de nouveaux risques liés à la croissance économique et à la diversification des entreprises marocaines vers l’Afrique. Pour répondre à ces défis, le prêt approuvé mardi dernier donnera à la Banque centrale du Maroc les moyens de surveiller de plus près l’activité des banques et tout particulièrement celles qui font partie de grands conglomérats financiers d’importance systémique. Concrètement, le prêt permettra aux petites et moyennes entreprises (PME) d’accéder à de nouvelles sources de financement et d’améliorer le cadre de la supervision bancaire. Il favorisera aussi le développement du marché des capitaux en élargissant la gamme des instruments disponibles et en renforçant la protection des investisseurs marocains. Grâce à ce programme, les petites entreprises et plus généralement, l’économie réelle, disposeront in fine de nouvelles solutions de financement.

L’autre grand chantier visé par l’octroi de ce prêt étant la stabilisation des comptes de la Caisse marocaine des retraites. L’âge de départ à la retraite est progressivement différé et les cotisations sont augmentées. C’est la première étape d’une vaste réforme qui a pour objectif d’assainir le système de financement des retraites. Cette réforme a pour effet immédiat de relever le montant de la pension minimale afin d’améliorer le revenu des retraités les plus pauvres et d’augmenter la pension de réversion versée aux veuves. Toutes ces mesures avaient été promises par l’État aux fonctionnaires. Dans ce sens, le prêt de la Banque mondiale contribuera à la pérennité financière de la Caisse de retraite de la fonction publique, qui pourra ainsi rester un important investisseur institutionnel.

Maintien du niveau de consommation
Par ailleurs, la Banque mondiale affirme que les ménages à bas revenus devraient particulièrement bénéficier des réformes financées par le nouveau prêt. L’amélioration de l’accès des PME au financement créera des opportunités et des emplois. Le relèvement des pensions évitera une chute brutale du revenu des catégories sociales les plus défavorisées et les aidera à maintenir leur niveau de consommation. Les réformes permettront également aux femmes entrepreneurs de disposer de nouvelles sources de financement et instaureront de nouveaux systèmes de paiement électronique, ce qui lèvera nombre d’obstacles qui ont abouti à l’exclusion économique des femmes. «Ce programme dotera le système financier marocain d’instruments qui l’aideront à allouer les ressources là où elles seront les plus productives, le tout garantissant la stabilité financière. C’est d’autant plus important que le Maroc devient un moteur du développement économique de l’Afrique», souligne à ce titre Gabriel Sensenbrenner, économiste principal spécialisé dans le secteur financier et chef d’équipe du projet à la Banque mondiale.

Pour rappel, ce nouveau prêt complète une opération de la Banque mondiale approuvée en mars dernier, qui encourage le financement sur fonds propres pour les jeunes entreprises innovantes et à forte croissance au Maroc. Il est également en phase avec la stratégie du groupe de la Banque mondiale, qui vise à promouvoir des solutions axées sur les marchés de capitaux afin de lever des fonds auprès du secteur privé pour financer des projets d’infrastructures dans ses pays clients. 



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