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La pauvreté a augmenté dans le monde arabe

Par rapport à il y a 20 ans, les pays arabes sont aux prises avec des enjeux extrêmes liés aux guerres et à l’extrémisme qui exacerbent la pauvreté. Le forum arabe de Rabat est l’occasion d’échanger les expériences pour mieux se préparer à l’implémentation des objectifs 2030 des Nations Unies.

Comment réussir un développement durable dans la région arabe dans un contexte de crise marqué par les guerres et l’extrémisme ? Cela relève de la gageure de penser qu’un tel objectif est réalisable à court ou à moyen terme. À quelques exceptions, dont le Maroc fait partie aux côtés des pays du Conseil de coopération du Golfe et la Jordanie, la plupart des pays arabes se trouvent aux prises avec des enjeux presque insurmontables. Hier à Rabat, l’édition 2017 du Forum arabe pour le développement arabe, qui se tient chaque année depuis 2013, s’est justement focalisée sur les moyens susceptibles de créer une dynamique pour renverser la vapeur. Sous le thème, «Éradication de la pauvreté et promotion de la prospérité dans une région arabe en mutation», cette agora est l’une des rares occasions où les experts arabes peuvent échanger sur des problématiques qui les concernent invariablement presque au même degré. Comment remettre en marche l’ascenseur social et retrouver une dignité bafouée par les guerres et les tensions, tels sont les objectifs majeurs de cette rencontre de haut niveau. Celle-ci est l’espace d’échange indiqué des best practices pour la mise en œuvre de l’agenda 2030, défini par l’Organisation des Nations Unies.

Plus de pauvreté que par le passé
Dans son intervention, Saad Eddine El Othmani a expliqué que la pauvreté dans la région a augmenté par rapport à il y a vingt ans, avec son lot de souffrances. Le chef de gouvernement a mis en avant les facteurs liés au grand nombre des réfugiés ainsi qu’au terrorisme et à l’insécurité. «Il ne peut y avoir de développement sans un seuil minimum de qualité de vie basée sur des services d’éducation, de santé et d’accessibilité qui sont les soubassements pour faire baisser la pauvreté», a-t-il souligné.

El Othmani a tout de même conditionné la réalisation de ces objectifs au niveau de la coopération et de l’échange d’expériences entre pays arabes, sans copiage respectant les spécifiées de chaque pays. Pour lui, le Maroc a mis l’accent sur le facteur humain pour y arriver, en mettant en place des stratégies sectorielles intégrées. Nada Al Ajizi, directrice du développement durable et de la coopération internationale au sein de la Ligue arabe, a rejoint le chef de gouvernement dans son raisonnement en insistant sur les besoins de base pour déclencher une dynamique vertueuse de lutte contre la pauvreté.

Pour elle, outre l’impératif de coopérer entre eux pour aboutir à un développement durable et inclusif, les pays arabes doivent aussi s’ouvrir sur la société mondiale et être plus dynamiques au sein de la Ligue arabe. Cette dernière est justement en train de finaliser le plan de développement durable des pays arabes et les processus de son application.

Triptyque important
Trois objectifs principaux ressortent dans ce plan, à savoir une gestion durable des ressources, une économie verte et enfin l’échange d’expériences. Toutes ces thématiques seront débattues à Rabat et ensuite au Caire, lors de la Semaine arabe du développement durable, qui aura lieu du 14 au 17 mai à la capitale égyptienne.

En effet, comme l’a si bien dit Khaoula Matar, responsable à la Commission économique et sociale des Nations Unies pour l’Asie de l’Est (Escwa), les mécanismes de mise en œuvre de ce plan sont autant importants que les objectifs du plan en soi. Après un an et demi de maturation de cette feuille de route arabe, il est temps de faire une halte d’évaluation pour mieux relancer le processus des objectifs 2030. 


Mécanisme régional pour le développement

Le Forum arabe pour le développement durable est le principal mécanisme régional pour soutenir l’application et le suivi du plan de développement 2030. Il est le porte-voix des pays arabes dans les instances internationales, principalement les Nations Unies. L’étape de Rabat est la quatrième après Amman (2014 et 2016) et   Manama (2015). Le rôle du forum a été réaffirmé à travers la déclaration de Doha en décembre 2016 qui l’a érigé en rendez-vous incontournable pour les gouvernements arabes et les ministères concernés par le développement durable dans les pays arabes. Dans un contexte où plusieurs sujets sensibles séparent le monde arabe, ce forum est une chance pour jeter les ponts et créer un maillage vertueux à même d’ouvrir les pays arabes sur leurs expériences respectives en matière de développement et de lutte contre la pauvreté. 



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