Entreprenariat social : Guermello débarque avec ses micro-franchises
Le projet a permis l’insertion de 73 auto-entrepreneurs en 3 mois. Un chiffre que l’initiateur compte doubler d’ici la fin de l’année.
Trois mois après son lancement, il vient de décrocher le prix de l’innovation sociale décerné par Attijariwafa Bank (AWB) en marge du forum Afrique Développement, tenu le 16 mars, à Casablanca (cf:www.leseco.ma). Le projet Guermello initié par Hammad Kassal séduit, en effet, par son caractère à la fois innovant et surtout pragmatique.
Le génie de cet économiste et ancien vice-président de la CGEM a d’abord été de créer un concept permettant de valoriser les produits du terroir marocain tout en donnant l’opportunité à des jeunes sans emplois de devenir des auto-entrepreneurs. «Plus précisément, Guermello consiste à permettre coopératives féminines productrices d’huile d’argan, de cactus ou d’olives, de tapenades ou de fruits secs d’écouler leurs produits sur les marchés auxquels elles n’ont pas accès», explique Kassal. Première étape du processus, Taza Valley l’entreprise de l’initiateur spécialisé dans les produits de terroir depuis 50 ans se charge de leur transformation en produits finis avec des normes de sécurité et d’hygiène en vigueur. Ensuite intervient Guermello qui assure le rôle de franchiseur auprès des fondations et associations de développement social qui recruteront les candidates à la franchise, c’est –à-dire de futures auto-entrepreneurs.
Ces dernières seront par la suite formées et accompagnées par Guermello. «Nous leur fournissons les équipement pour la vente, notamment des tricycles et triporteurs et assurons l’animation qui va avec», poursuit Kassal. Un rôle d’agrégateur et d’accompagnateur qui permet en même temps d’assurer la traçabilité des produits et le respect des normes d’hygiène et de qualité tout en permettant aux auto-entrepreneurs de proposer des pris compétitifs. Le projet suscite l’intérêt à la fois auprès des populations cibles et les associations et collectivités locales. «Nous comptons déjà 73 points de ventes et nous sommes en négociation avec plusieurs mairies», se réjouit Kassal. À noter que chaque points de vente est tenu par 2 personnes ce qui représente environ 150 emplois directs. Un chiffre que l’initiateur compte porter à 300 d’ici fin 2017 en multipliant le nombre de franchises par 2. En plus de l’insertion et de la création d’emploi et de revenus à la fois pour les auto-entrepreneurs et les coopératives feminines, le projet facilitera le passage de l’informel à formel et l’activité sera modernisée.