Bourse de Casablanca : Une année 2017 sous de bons auspices
Les analystes de CDMC, tout comme ceux d’Upline Securities, sont optimistes pour cette année en cours. Ils s’attendent à ce qu’elle soit celle de la confirmation de la reprise.
Les analystes sont optimistes pour cette année 2017. Avec une croissance annuelle de plus de 30%, le marché boursier rompt avec une «tradition» de baisse et de morosité. Les analystes de Crédit du Maroc Capital (CDMC) estiment que «pour l’année 2017, la Bourse de Casablanca devrait maintenir son incursion dans le territoire positif». Un avis partagé par les analystes d’Upline Securities qui pensent que «l’année 2017 devrait être une année de confirmation de la reprise».
Des pronostics favorables
À l’origine de cet optimisme, plusieurs facteurs. Les analystes de CDMC avancent dans une note diffusée lundi dernier, l’amélioration attendue de la croissance économique nationale en 2017, à +3,5% après un niveau de +1,5% en 2016, l’afflux des résultats annuels des sociétés cotées, au titre de l’exercice 2016 donnant une image sur la santé financière ainsi que les perspectives d’évolution des sociétés du Masi et l’entrée en vigueur de la loi n°19-14, relative à la Bourse des valeurs, aux sociétés de Bourse et aux conseillers en investissement financier visant à moderniser le cadre législatif régissant la BVC et ce, à travers la mise en place de nouveaux marchés notamment le marché principal et le marché alternatif dédié aux PME, la cotation des entreprises étrangères et l’encadrement de l’activité des conseillers en investissement financier et l’élargissement des activités des sociétés de Bourse.
Résultats et taux obligataires pour Upline
Pour leur part, les analystes d’Upline soulignent deux principaux éléments qui plaident en faveur de cette hypothèse de reprise. Il s’agit, selon la note d’Upline, des prévisions de la hausse des bénéfices au terme de l’année 2016. «Une anticipation qui devrait à la fois rendre les multiples de valorisation attractifs et améliorer le potentiel d’upside». Le deuxième élément est le maintien des taux obligataires à des niveaux bas. «Une situation qui devrait pousser les investisseurs à renforcer leur poche actions, dans une optique d’amélioration du rendement moyen de leur portefeuille», précisent les analystes. À l’image des analystes de CDMC, ceux d’Upline mettent aussi en relief le changement de tour de table de la société gestionnaire de la Bourse de Casablanca. Ce changement devrait donner, sur le moyen terme, un nouveau souffle au marché boursier marocain, estiment les analystes, grâce notamment à «l’implication des principaux acteurs du marché financier (banques, assurances, sociétés de Bourse, CDG et CFC) dans la définition et la mise en œuvre de la stratégie de développement du marché des capitaux». Par ailleurs, les analystes d’Upline rappellent que «la réussite des introductions en Bourse effectuées ces deux dernières années -Total Maroc, Afma et Marsa Maroc- devrait contribuer, d’une part, à rétablir graduellement la confiance des investisseurs en Bourse et encourager, d’autre part, les entreprises à intégrer le marché des capitaux dans leur choix du mode de financement, notamment à travers des introductions ou des émissions obligataires».
Des perspectives sectorielles disparates
Par secteur, les analystes d’Upline Securities passent en revue les six secteurs les plus importants du marché. Le constat est que les pronostics ne sont pas positifs pour tous. Ainsi au moment où les analystes se montrent confiants pour les banques, les assurances, la distribution (automobile tout comme la grande et moyenne distribution) ou encore pour les mines, ils le sont moins pour le BTP et l’immobilier. Dans le détail, les analystes soulignent que la rentabilité du secteur bancaire en 2016 pourrait être impactée par les contrôles fiscaux ou encore la parité livre égyptienne dirham qui se fixe à 0,6 actuellement; contre 1,1 prévue par Attijariwafa bank, qui tablait sur des retombées positives de son acquisition de Barclays Bank Egypt. Néanmoins, les perspectives de performances du secteur restent orientées à la hausse.
Le secteur d’assurance, pour sa part, devrait profiter principalement de la bonne orientation de l’activité vie et non vie et de la performance exceptionnelle du marché action en 2016. Le secteur minier devrait par ailleurs afficher une légère reprise profitant de la forte reprise des prix des métaux précieux et de base au second semestre de 2016, d’un effet volume émanant de Managem et d’un effet parité grâce à l’appréciation du dollar face aux autres devises. Le secteur de distribution, quant à lui, devrait continuer sur sa bonne lancée et clôturer l’année sur une hausse.
Le BTP, par contre, a été sous le signe de la poursuite de l’atonie et l’année 2017 risque de l’être aussi en raison des carnets de commande, à un niveau en deçà de leur niveau normatif et la dégradation des délais de paiement affectant la situation de trésorerie des entreprises. En revanche, les perspectives pour la branche travaux publics semblent plutôt bien aspectées dans le sillage de la poursuite de la politique des grands chantiers d’infrastructures lancés par l’État. Pour l’immobilier, les analystes soulignent qu’au second semestre de 2016, il se peut que les mises en chantier et la production ne soient pas au rendez-vous et que le secteur clôture l’année sur une baisse.