Deux nouveaux clusters labellisés
Ils portent le nombre de clusters labellisés à 11 à fin 2016, pour un objectif de 20 clusters visés à l’horizon 2020. Le ministère de tutelle compte mettre les bouchées doubles lors de la prochaine fournée prévue au 1er trimestre de 2017.
L’axe 2 du Plan Maroc Innovation s’enrichit de deux nouveaux clusters. Il s’agit précisément du Casablanca Home Textile Cluster (CHTC) et du Cluster industriel pour les services environnementaux (CISE), respectivement installés dans l’enceinte de l’École supérieure de l’industrie du textile-habillement (ESITH) à Casablanca et à la Délégation du Secrétariat d’État à l’Environnement à Ben Slimane. Labellisés en mi-novembre, après la réadaptation des contrats-programmes, les nouveaux venus portent le nombre de clusters à 11 à fin 2016, pour un objectif de 20 clusters visés à l’horizon 2020 par le ministère de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique (MICIEN).
En attendant le premier trimestre 2017, où le MICIEN entend mettre les bouchées doubles pour labelliser le maximum possible, quels atouts de ces deux clusters ont pu séduire les membres du Comité de labellisation, sur un total de 5 postulants au départ ? Le CHTC, dénommé en français Cluster casablancais du textile de maison, troisième du genre dans le secteur de l’industrie de l’habillement, a gagné la subvention annuelle de 2 MDH du ministère, sur 3 ans pour deux principales raisons. La première, c’est que, s’il est bien soutenu, cet outil pourra aider les industriels du textile de maison à reconquérir les importantes parts qu’ils ont perdues sur le marché local face à la concurrence turque et chinoise.
À ce niveau, le challenge va consister à produire en quantité, en qualité à un niveau de prix défiant toute concurrence. Par ailleurs, grâce aux futurs résultats de recherches appliquées menées au sein du cluster, les industriels marocains pourront développer des produits de moyen et haut de gamme pour s’attaquer enfin aux marchés extérieurs. Ici, le défi sera de doter le cluster de ressources humaines très qualifiées et d’équipements hautement performants. «Pour convaincre les différents acteurs qui devront travailler en synergie sur ces deux axes d’orientation stratégique, le staff dirigeant du CHTC a prévu d’organiser une réunion de sensibilisation ce jeudi 8 décembre à son siège à l’ESITH, en présence d’un représentant de Maroc Export», annonce Mohamed Joumani, vice-président du CHTC. Quant au CISE, Cluster industriel pour les services environnementaux, il a séduit les membres du Comité de labellisation du MICIEN pour les grands pas qu’il a déjà franchis en si peu de temps et surtout pour sa vision d’économie circulaire particulièrement structurante pour l’industrie marocaine. En effet, dans sa mission visant à favoriser le développement du secteur industriel des services environnementaux, le CISE, qui a été créé en octobre 2015, a plusieurs réalisations à son actif.
Le cluster compte 11 startups dans son incubateur vert où il soutient la création d’entreprises vertes. Réparties dans les différentes régions du Maroc, elles emploient en moyenne deux personnes chacune. Trois d’entre elles sont spécialisées dans la transformation de déchets en bioéthanol (combustible à base d’alcool surfin dénaturé de qualité supérieure) et biodiesel (une alternative au carburant pour moteur diesel classique). L’un recycle les déchets de poisson en cuir, grâce à une recette de grand-mère qui n’utilise aucun produit chimique et qui est actuellement à l’étude pour son industrialisation. Un autre transforme le grignon d’olive en charbon actif. Sans oublier celui qui collecte des bouteilles en plastique et des canettes de soda pour les transformer en granulats qu’il revend aux industriels intéressés ; celui qui utilise le reste des plantes de safran pour élaborer des produits cosmétiques, etc… Les 22 membres de ces startups ont tous bénéficié de formations sur les thèmes de l’élaboration de business model et la production durable sur plusieurs modules en trois mois (janvier, février et mars 2016). Le CISE a des partenaires internationaux, notamment des institutions d’enseignement supérieur et de recherche, comme Virginiatech, University of South Carolina, Aalborg University of Denmark et Northwest Environmental Business Council.
Avec le Cluster électronique, mécatronique et mécanique du Maroc (CE3M), il est en train de mettre en place une infrastructure de solutions digitales destinée à concrétiser sa vision d’économie circulaire. Selon Selma Elouardighi, directrice du CISE : «Grâce à la subvention du ministère, nous pourrons enfin recruter deux à trois collaborateurs qui se chargeront de remonter les besoins des industriels en matière d’écologisation de leurs processus industriels. Partant, nous pourrons créer plus de startups dédiées qui répondent à des besoins réels exprimés et dynamiser davantage notre incubateur».