Commune de Rabat : Un budget 2017 en faible progression
Par rapport à 2016, l’amélioration des recettes est à peine de 10%, sachant que le conseil attend depuis 3 ans la dotation des 50 MDH promise par le ministère des Finances. Des amendements au règlement intérieur permettent de rationaliser le travail des commissions thématiques. La FGD a désormais son groupe.
Le Conseil de la ville de Rabat s’est réuni lundi dernier en session extraordinaire, un jour avant la date réglementaire, pour discuter et approuver le budget 2017. Ainsi, les tentatives de report n’ont pas eu raison de la détermination des conseillers de mener à bien cet exercice crucial de gestion de la chose publique. En termes de performance des ressources qui constituent le corps du budget, l’on constate une petite amélioration, passant de 926 MDH en 2016 à 945 MDH prévus pour l’année 2017.
Dans cette configuration budgétaire, il faut compter environ 68 MDH au titre des recettes exceptionnelles ou douteuses. Dans cette rubrique, cela fait trois ans que le conseil de la ville attend une enveloppe de 50 MDH promise par le ministère des Finances, explique Lahcen Elomrani, premier vice-président de la mairie de Rabat. Bien qu’elle ne soit pas acquise, elle est tout de même comptabilisée dans la rubrique «recettes douteuses». Quant aux recettes exceptionnelles, l’année 2016 a connu une affectation de 15 MDH émanant du ministère de l’Intérieur. Toutefois, ce budget reste insuffisant au vu des prérogatives élargies du conseil de la capitale. Près de la moitié du budget, à savoir 450 MDH, est happée pas la masse salariale.
En effet, le conseil souffre d’une inflation des fonctionnaires dont le nombre s’élève à 4.700. C’est d’autant plus contre-productif que le maire de la ville, Mohamed Sadiki, a voulu initier un redéploiement des effectifs, idée qui s’est heurtée à une farouche résistance. Si l’on ajoute à cette dépense celles allouées aux arrondissements en dotation (92,7 MDH), les allocations aux sociétés délégataires de collecte des déchets ménagers (250 MDH) et les 60 MDH qui vont à l’éclairage public, l’on constate que 90% du budget vont dans les dépenses obligatoires. Une capacité financière minime se destine aux projets d’investissement que la ville voudrait bien mettre en œuvre. C’est la raison pour laquelle le rôle de la mairie vient en appoint aux projets lancés dans le cadre de «Rabat, ville lumière, capitale marocaine de la culture 2014-2018». Rappelons que le budget alloué à ce mégaprojet, qui vise le développement du tissu urbain de la capitale, est de 9,425 MMDH.
Durant cette session extraordinaire, sont également intervenus trois principaux amendements au règlement intérieur du conseil visant une meilleure efficacité de ses travaux. Après la pratique d’une année, souligne Elomrani, quelques insuffisances ont été constatées. L’on ne pouvait pas réunir plus d’une commission à chaque fois. Toutefois, certains sujets sont transversaux et font intervenir plus d’une commission thématique. Le premier amendement a donc remédié à cette insuffisance en permettant désormais de provoquer des réunions où plusieurs commissions peuvent être représentées. Deuxième insuffisance: dès que la session est ouverte, les commissions cessaient de travailler. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, car les commissions peuvent se réunir parallèlement à l’ouverture de la session pour gagner en temps et en efficacité. Troisième insuffisance, une commission ne pouvait se réunir si son président et vice-président étaient absents. Désormais, un amendement stipule qu’en cas d’absence, un des vice-présidents du maire peut présider la réunion d’une commission. Tous ces amendements vont dans le sens de la rationalisation du travail des instances communales pour une meilleure efficience. Autres nouveauté majeure, la constitution d’un groupe au sein du conseil de la ville ne nécessite désormais que 4 membres au lieu de 8. Cet amendement avait pour objectif premier, selon Elomrani, de permettre aux 4 conseillers de la Fédération de gauche de s’organiser en groupe. Pour lui, quand bien même nos référentiels politiques peuvent être différents, les conseillers de la FGD apportent une réelle valeur ajoutée au débat communal.