Éco-Business

Financement, le nerf de la guerre

En vertu de l’Accord de Paris, les pays développés doivent mobiliser des financements pour aider les pays vulnérables. Les engagements financiers doivent être révisés périodiquement à la hausse. Le montant de 100 milliards de dollars promis chaque année aux pays du Sud pour affronter le changement climatique devra être revalorisé avant 2025.

Le financement est un élément-clef dans la lutte contre les changements climatiques. L’Accord de Paris confirme l’obligation des pays développés de soutenir financièrement les pays en développement. La décision qui accompagne l’accord précise que la cible des 100 milliards de dollars est un plancher pour l’engagement des pays développés jusqu’en 2025, date à laquelle un nouvel objectif chiffré devra être fixé. Les pays développés sont ainsi appelés à amplifier leur aide financière en suivant une feuille de route concrète afin d’atteindre l’objectif des 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020, tout en augmentant sensiblement le financement de l’adaptation par rapport aux niveaux actuels. La fixation de ce montant a été décidée par les pays industrialisés à la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques de Copenhague en 2009. Les financements doivent être issus de plusieurs sources tant publiques que privées, mais l’accord de Paris souligne le «rôle notable que jouent les fonds publics». Il est également prévu le recours à des sources alternatives, ainsi que l’accroissement des contributions provenant des sources existantes et des flux en provenance du secteur privé. Les dons et les prêts assortis de conditions très libérales s’avèrent nécessaires pour les efforts d’adaptation dans les pays en développement les plus vulnérables, dont notamment les petits États insulaires en développement et les pays d’Afrique. Un équilibre est à mettre en place entre le financement de l’adaptation et l’atténuation. Ce point est considéré comme essentiel par les États les plus vulnérables.

Le financement des projets dédiés au climat est une nécessité, notamment à travers le soutien des efforts des pays en développement pour assurer la transition vers des systèmes de production et de consommation énergétiques écologiquement viables. Sur la question des pertes et dommages (financement des dégâts des événements météorologiques extrêmes), les pays développés ont refusé d’être considérés comme responsables afin d’éviter d’entrer dans une logique de réparations. Ils ont néanmoins reconnu la nécessité de les réduire au minimum. Plusieurs pays ainsi que des banques multilatérales de développement ont fait des annonces d’engagements financiers pour le climat dans le cadre de la mobilisation conjointe de 100 milliards de dollars par an. Il s’agit, à titre d’exemple, de l’Allemagne qui s’est engagée à doubler sa contribution au financement climatique international pour atteindre 4 milliards d’euros d’ici 2020 sur la base des chiffres de 2014. Le Royaume-Uni a annoncé en septembre 2015 la mobilisation de 5,8 milliards de livres provenant du budget existant et officiel de 0,7% pour l’aide au développement au Fonds climatique international entre avril 2016 et mars 2021, dont 1,76 milliard £ au moins en 2020. Pour sa part, la France augmentera d’ici 2020 son effort de financement climat annuel de 3 milliards à 5 milliards d’euros.

Fonds vert pour le climat
Le Fonds vert pour le climat est un organisme financier de l’Organisation des Nations unies, rattaché à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Il vise la réalisation des transferts de fonds des pays les plus développés à destination des pays les plus vulnérables en vue de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, s’adapter aux changements climatiques et soutenir leur transition vers un développement à faibles émissions de gaz à effet de serre. Une partie seulement des 100 milliards a vocation à transiter par ledit fonds vert. Les premiers projets financés ont été sélectionnés en novembre 2015 : trois en Afrique, trois dans la région Asie-Pacifique et deux en Amérique latine. Un budget de 168 millions de dollars sera affecté à la lutte contre le dérèglement climatique. 


Dates-clés du Fonds vert pour le climat

2009. COP15 Copenhague: volonté politique de la création d’un fonds vert

2010. COP16 création officielle du fonds vert

2014. Capitalisation initiale de 10,2 milliards de dollars (La France y participe à près de 1 milliard de dollars)

Nov. 2015. Approbation de 8 premiers projets par le Conseil dudit fonds vert



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