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“La COP22 est une étape importante pour le continent”

Niouga Ambroise Ouedraogo : Ministre de l’Eau et de l’assainissement du Burkina Faso

Les pays africains nourrissent de grands espoirs dans la COP22 pour le financement des projets destinés à la lutte contre les effets du changement climatique. Une ambition soulignée par Niouga Ambroise Ouedraogo, ministre de l’Eau et de l’assainissement du Burkina Faso.

Quelles sont les ambitions des pays africains pour la COP22 ?
De manière générale, les pays africains veulent faire entendre leur voix. Il s’agit d’une voix unanime qui pose des problèmes communs. Certes chaque pays a ses spécificités, mais globalement l’Afrique a un souci commun  au niveau tant des changements climatiques que de leurs effets néfastes. Dans le domaine de l’eau, un appel a été ficelé et nous ferons en sorte qu’il soit accepté dans ses différents volets notamment la question des financements et l’amélioration des capacités d’intervention des acteurs. La COP22 est une étape importante pour l’Afrique.

Quels sont les projets prioritaires en Afrique ?
Je dirais qu’en Afrique, tout est prioritaire. Mais, on peut lister certaines priorités à commencer par la nécessité d’élaborer des projets et des programmes opérationnels qui portent sur les infrastructures qui pourront toucher notamment la gestion intégrée des ressources en eau qu’elles soient transfrontalières ou nationales afin de préserver et la quantité et l’accès équitable ainsi que la qualité. Un des projets attendus porte sur tous les mécanismes d’accessibilité et d’équité envers les pays vulnérables.

L’eau est, donc, une grande priorité pour l’Afrique …
L’eau englobe plusieurs volets dont l’assainissement, la santé, l’éducation, l’énergie, la sécurité alimentaire… Certains pays africains ont beaucoup d’eau, mais ne valorisent pas cette ressource. D’autres pays souffrent du stress hydrique. Ils devraient pouvoir bénéficier de la solidarité des pays voisins. Quelques pays ont une répartition spatiale inéquitable en eau en raison d’une pluviométrie mal répartie dans le temps et dans l’espace.

Comment évaluez-vous le positionnement des pays africains durant toutes les étapes de négociations internationales ?
Les dossiers sont défendus soit par pays soit par région. Il faut que cette approche fragmentaire soit remplacée par une autre privilégiant la présentation des dossiers communs.

Quel regard portez-vous sur  le partenariat Sud-Sud ?
Ce partenariat est incontournable et nécessaire. Nous partageons le même espace géographique  et les cultures se recoupent suffisamment. C’est un acquis pour pouvoir aller de l’avant.

Comment l’expérience marocaine pourrait être bénéfique pour les pays africains ?
Elle l’est déjà. En tant que responsable au Burkina Faso, je suis le mieux placé pour le confirmer. Il s’agit à titre d’exemple les pluies provoquées pratiquées depuis longtemps par le Maroc. Le Burkina a reçu un appui important pour la mise en place de ce mécanisme pour pouvoir juguler les poches de sécheresse. C’est un projet concret. A cela s’ajoute la formation aussi bien des étudiants que  des cadres grâce au flux constant entre le Maroc et le Burkina et d’autres pays. Bon nombre d’initiatives lancées par le Maroc sont très bénéfiques. Beaucoup d’entreprises marocaines œuvrent en Afrique.

Croyez-vous que le financement sera au rendez-vous ?
Nous l’espérons. Sans financement, nos projets resteront des miroirs  aux alouettes. Les partenaires annoncent des financements et allouent des ressources à l’atténuation et à l’adaptation. Mais, nous demandons la simplification de l’accès au financement pour les pays d’Afrique.

Les politiques publiques  des pays doivent-elles être adaptées aux besoins climatiques ?
Les projets ne sont pas isolés. Ils doivent s’inscrire dans une politique nationale avec des objectifs stratégiques sinon ils n’auront pas une valeur ajoutée. Ainsi, la plupart des pays sont incités à élaborer des visions et à déterminer des objectifs et des politiques nationales.  



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