Maroc

Les Beatles du luth

3 luths et 3 belles âmes qui ont voyagé et qui ont vécu, voilà comment il est possible de résumer la formation Oud Caravan, qui a séduit par une concert en toute intimité à Dar Souiri, samedi dernier, dans le cadre du Festival des andalousies atlantiques d’Essaouira. Son leader, Karim Kadiri, raconte la genèse d’un groupe qui fait voyager.

Il est de ces sons qui marquent, qui embarquent tout de suite, qui ensorcèlent même. Ce samedi à Dar Souiri à Essaouira, les andalousies atlantiques ont vécu un moment intemporel, tel un arrêt sur image où la musique va chercher au plus profond de soi pour faire ressortir les plus belles images. Avec le trio de luths, Oud Caravane, 3 musiciens dans le vent proposent des sonorités à la fois étudiées et libres. Quand l’un à la virtuosité et s’occupe d’embarquer le public dans des solos improbables, l’autre prend le relais avec son doigté incroyable et sa technique pour faire sonner son 3oud tel un sitar avant de laisser le troisième groover avec le 3e luth.

Oud Caravane est un trio composé de Nasser Houari, Nabil Khalidi et Karim Kadiri. Trois ouds dans le vent sublimés par les percussions d’Omar Omari. En parfaite symbiose, le groupe a enchanté Essaouira avec un concert intime et sincère, un des moments forts du Festival des andalousies atlantiques. «Le groupe est né lorsqu’une agence m’a contacté pour une soirée à Marrakech. Elle avait besoin de quelque chose d’original et pas bruyant, comme 3 ouds par exemple. J’ai alors contacté Nabil Khalidi qui a tout de suite dit oui, vu que ça promettait d’être un jeu artistique et nouveau plutôt que de la musique traditionnelle ou conventionnelle. J’ai ensuite appelé Nasser qui ne connaissait Nabil que de nom et de réputation pour l’avoir vu à la télé. lui aussi était partant. À l’issue de la soirée, nous nous sommes dit pourquoi pas créer un groupe et faire ça plus souvent», explique Karim Kadiri qui, à force de persévérance, a réussi à rassembler les musiciens et à faire concorder des emplois du temps chargés pour finalement créer le son unique qu’est celui du groupe aujourd’hui.

«Après beaucoup de travail pour d’abord définir ce que seraient nos apports respectifs, nous en sommes arrivés à plus ou moins comprendre nos rôles individuels dans cette configuration. Dans un même morceau, nous jouons des phrases bien distinctes, qui nous l’espérons, se complètent harmonieusement», continue le musicien qui est familier avec le côté funk groove du luth vu ses différentes formations au fil du temps, dont Moudswing. «Chacun de nous apporte sa composition et ensemble, nous décidons si le morceau est adapté. Une fois sélectionnée, la composition est soumise à nos idées en termes d’arrangement ; autrement dit, qui jouera quoi». Il est donc tout à fait naturel que l’album composé s’intitule «Safar» (Voyage) puisque le trio fait voyager à travers des sons d’ailleurs, que chacun puise dans son univers, dans son vécu, dans son subconscient et de grandes inspirations parmi lesquelles se trouve l’une d’entre elle qu’ils ont en commun : le virtuose décédé cette année, Saïd Chrabi, à qui les musiciens dédient un morceau. «Safar est le «short» pour un morceau dans le CD, qui est dédié au grand Saïd Chraibi qui était un ami, un sommet du oud et une inspiration pour moi-même ainsi que pour des millions d’autres oudistes et mélomanes dans le monde. Le morceau en question est intitulé «Safar Saïd» et fut composé en son honneur bien avant son décès», continue Karim Kadiri qui, en parallèle, continue avec sa formation M’oud Swing en sortant un nouvel opus jazz-world music où le luth est roi, sublimé par du piano, de la contrebasse, du saxophone, de la batterie et de la percussion.



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