L’ONCF, locomotive de l’Afrique dans la mobilité durable
Un comité scientifique, créé à son initiative, s’est engagé à placer la mobilité durable dans l’agenda de la COP22. Pour se préparer à l’échéance toute proche, celui-ci a organisé les premières assises de la mobilité durable pour rédiger un manifeste qu’il va remettre aux négociateurs de la conférence. Les détails
L’ONCF sort l’artillerie lourde pour la COP 22 ! Après avoir fait son bilan carbone et lancé le Train du climat qui sillonnera 12 villes marocaines du 20 octobre au 18 novembre, le spécialiste du transport ferroviaire a mobilisé un collège de partenaires locaux, internationaux et africains pour constituer un comité scientifique qui s’est engagé à placer la mobilité durable dans l’agenda de la COP22. Pour se préparer à la conférence des Nations Unies sur le climat dont l’échéance est toute proche, ce comité a organisé en grande pompe les premières assises de la mobilité durable, hier jeudi 3 novembre à Casablanca.
L’événement a notamment eu lieu en présence de Mohamed Boussaïd, ministre de l’Économie et des finances également ministre de l’Équipement, du transport et de la logistique par intérim ; Hakima El Haite, ministre déléguée auprès du ministre de l’Énergie, des mines, de l’eau et de l’environnement chargée de l’Environnement ; Mustapha Bakkoury, président de la région Casablanca-Settat ; Khalid Safir, wali de la région Casablanca-Settat, Abdelaziz El Omari, maire de Casablanca ; Mohamed Rabie Khlie, président de l’Union internationale des chemins de fer (UIC) et directeur général de l’ONCF ainsi que d’une forte délégation d’experts et d’acteurs du secteur du transport et de la logistique en provenance de pays africains.
Son objectif principal est de positionner le sujet de la mobilité durable et son financement au cœur des actions prioritaires des politiques d’adaptation au changement climatique au Maroc et en Afrique. Aussi, ces assises, axées sur le thème «enjeux climatiques : quels systèmes de transport pour demain ?», devaient déboucher sur des propositions concrètes du comité d’organisation. Propositions que ce dernier a finalement choisi de regrouper dans un manifeste qui sera remis aux négociateurs de la COP22 qui seront à leur tour chargés de faire le lobbying nécessaire afin que ce titre de mobilité durable puisse figurer sur la liste des actions approuvées pour l’Afrique et finançables par les fonds disponibles et à venir. Pour parvenir à ses fins, le Comité d’organisation a structuré les assises en quatre panels qui devaient répondre à quatre objectifs distincts. Premièrement rassembler les décideurs politiques, les associations de défense des consommateurs, les médias et experts internationaux pour partager ensemble les meilleures pratiques et solutions permettant de répondre à une demande croissante de mobilité et aux engagements nationaux de réduction des émissions de dioxyde de carbone.
Ensuite, débattre sur les problématiques de la mobilité durable, notamment ses défis et ses évolutions en cours, précisément en Afrique, en vue de promouvoir les politiques de mobilité durable à travers des échanges scientifiques, techniques, économiques et sociaux concernant les systèmes de fret et de déplacements urbains et périurbains. Concentrer l’attention des experts sur les efforts à consentir pour, à la fois, faire émerger des transports adaptés et résilients qui soient en plus des projets aptes à répondre aux enjeux de mobilité et d’accessibilité durable aux financements climat. Enfin, l’ensemble des réflexions devaient permettre d’aboutir à la rédaction d’un manifeste à soumettre aux négociateurs de la COP22, notamment pour les pousser à favoriser l’éligibilité des projets de mobilité bas carbone aux financements du Fonds climat prévu à l’horizon 2020. Les fonds verts connaissent une rapide expansion. Ils ont triplé depuis 2012 et sont évalués actuellement à 42 milliards de dollars (environ 420 MMDH).
Le seul marché chinois pourrait représenter près de 250 milliards de dollars (environ 2.500 MMDH) à l’horizon 2020. Ces «greenbonds», largement concentrés dans le secteur énergétique et la construction, se développent et pourront soutenir d’autres activités, notamment les transports. Un secteur qui est responsable de 25% des rejets mondiaux de gaz à effets de serre (GES), consomme environ 30% de l’énergie au niveau mondial et absorbe les 2/3 des produits pétroliers. Cette situation pourrait continuer à s’aggraver davantage avec l’évolution prévisible de la mobilité des personnes et des biens qui progresseraient respectivement de 80% et 50% d’ici 2050 si des mesures de grande envergure ne sont pas prises.
Bilan carbone de l’ONCF en 2015
En 2015, le groupe ONCF a établi son premier bilan carbone dont l’objectif est simple : pouvoir établir un point zéro de son impact environnemental sur le changement climatique, hiérarchiser ensuite les postes selon leurs prépondérances afin de concentrer ses efforts là où les actions sont le plus nécessaires pour réduire les émissions. Ce bilan carbone est un outil incontournable pour instituer une dynamique d’actions concrètes et continues d’amélioration de l’office. En 2015, l’activité du groupe ONCF a entraîné l’émission de 469.343 tonnes équivalent CO2.