«La place du Maroc dans ma culture est très forte»

Tel un rayon de soleil à Agadir, Amir déambule avec son sourire contagieux dans les couloirs et dans les backstages du Concert pour la Tolérance comme s’il était à la maison. Et pour cause, le chanteur franco-israélien est d’origine marocaine. Revenir au Maroc pour y chanter l’amour et la paix, est d’autant plus émouvant pour lui. Portrait d’un enfant du pays.

Il sait mélanger les sonorités pop électro sans être ringard ou trop commercial. Il a cette âme d’antan qu’il modernise pour devenir un musicien dans l’ère du temps ! Il avait fait l’unanimité à l’émission de The Voice France en 2013 en interprétant avec beaucoup d’émotion «Candle in the wind» d’Elthon John. Jenifer avait fait de lui un des finalistes de l’émission et à sa sortie, toutes les portes se sont ouvertes. Amir, musicien accompli, chanteur crooner à la voix soul et solaire avait déjà un début de carrière, en Israël où il est retourné vivre avec ses parents à l’âge de huit ans. Après une émission équivalente de «Nouvelle Star» et un album où il a notamment repris «J’te le dis quand même», de Patrick Bruel en hébreu, Amir Haddad n’oublie pas la France et revient pour y faire carrière. Une carrière musicale qu’il n’a jamais mise en suspens, même avec les appréhensions de sa famille. «J’ai grandi dans une famille où on parlait de musique comme un hobby et non comme un métier.

J’ai dû combattre cela avec beaucoup de persévérance ! J’ai fais des études pour satisfaire mes parents. Une fois terminées, je me suis focalisé sur la passion», confie celui qui a représenté la France dans le dernier Eurovision. Trois ans, seulement après l’émission qui l’a révélé, Amir est comme un poisson dans l’eau dans le monde du showbusiness : «J’aime travailler, j’aime ce métier et je fais de mon mieux pour délivrer toujours et encore. Je commence une tournée dans toute la France. J’ai hâte de voir tous ces gens en face, qui ont cru en moi. Toutes ces années d’intermédiaire, de studio, on va enfin les rencontrer en live ! C’est incroyable de vivre ça». Positif, il avoue être ravi de venir défendre des valeurs proches de ses chansons et de son univers musical, à Agadir. Depuis toujours, il a voulu être quelqu’un qui transmet des messages d’optimise et de positivité. À travers ses chansons, comme «J’ai cherché» ou encore «On dirait», cela se ressent très fort. Tous ses titres ont ces valeurs de partage et de paix en eux. Le Concert pour la Tolérance semble lui correspondre parfaitement. «C’est fortement symbolique.

On a envie en ce moment, on en a même besoin, de parler de tolérance, de parler de ce sujet là qui aujourd’hui est une énorme nécessité pour le monde, parce que l’on vit des moments difficiles. Et c’est en cette période, qu’il est important de rappeler ces valeurs, que cela prend tout son ampleur. Moi ça me fait plaisir, on me demande de venir chanter pour cette cause. Non seulement la cause est belle mais je fais ce que j’aime. Et j’espère que cela va faire réfléchir les gens qui regardent, qui écoutent parque nous, en tant qu’artistes, on a une chance inouïe de nous adresser à une masse de gens. De nous dire que le monde peut être meilleur. Que chacun, à son échelle, a le pouvoir d’améliorer ce monde». Avec une tête bien faite, Amir est un crooner qui ne se prend pas au sérieux. Jovial et plein d’entrain, il rayonne sur scène. En plus des valeurs défendues par l’événement, le musicien est ravi de revenir aux racines et à l’héritage d’une mère marocaine. «C’est ma deuxième fois au Maroc, mais la place du Maroc dans ma culture est très forte.

J’ai fais un henné pour mon mariage, on mange de la nourriture marocaine toutes les semaines et puis ma mère parle la langue, on a beaucoup d’expressions qui reviennent et c’est toujours un plaisir de revenir à la source. Quand je suis ici et que j’envoie des photos à ma famille, mes parents sont très émus. Ma mère vient souvent au Maroc. Être là que pour quelques jours, c’est trop court. C’est frustrant. J’ai envie de revenir ici…». Une confidence : pour sa tournée, le chanteur aimerait ajouter le Maroc à son calendrier. À la bonne heure…