Concert pour la tolérance d’Agadir : La paix chantée en «cœur»

Agadir a donné rendez-vous aux belles valeurs du vivre ensemble, samedi 22 octobre ! Le 11e Concert pour la tolérance a réuni 200.000 spectateurs séduits par des artistes français et marocains de talent.
Quand la musique prend le pouvoir afin de faire passer les bons messages, cela donne forcément un rendez-vous qui marque. Tel a été le cas de la onzième édition du Concert pour la tolérance d’Agadir, le 22 octobre dernier. Un concert-émission qui a gagné en maturité et qui a appris de ses erreurs de jeunesse. Le week-end dernier, dans la perle du sud, seule la musique comptait ! Des artistes marocains et français, ont chanté la paix et la richesse de la différence. C’est un Douzi en forme qui a foulé la scène «gadirie» face à un public en délire avant de laisser la place à son confrère et ami : Abdelfattah Grini qui a charmé par son naturel et son originalité ! Ont suivi l’authentique Black M qui a mis tout le monde d’accord avec son tube «Sur la route», les solaires Fréro Delavega, tout droit sortis d’un feu de camp, rappelant au public les joies de la plage et du soleil avec leurs chansons qui apaisent : «Le chant des sirènes», «Mon petit pays» ou encore «Ton visage».
Le duo qui semble avoir trouvé la recette miracle de la célébrité après leur sortie prématurée de l’émission «The Voice» ont chanté aux côtés de leurs ex-collègues : Amir, heureux de venir chanter au Maroc, terre de ses ancêtres et le plus français des italiens: Claudio Capéo. La belle Julie Zenatti, toujours fidèle à elle-même revient avec son septième album un an et demi seulement après son dernier opus «Blanc» composé de duos avec de grandes dames. Elle interprétera «Au café des délices» de Patrick Bruel au plus grand bonheur de l’audience tandis que Tal, Zaho, Soprano, Souf ou encore Ridsa enflamment la scène avec leurs tubes ! La Troupe de Notre dame de Paris rappelle combien «Belle» est ancrée dans notre mémoire collective avant de clôturer la soirée avec le sculpteur devenu DJ : Richard Orlinski ! Une onzième édition réussie qui a su respecter le public, les artistes, les journalistes et qui a réussi à créer une pause dans le temps, où seule la musique importait.
Jack Lang
Président de l’Institut du monde arabe
«Le Maroc est un pays carrefour !»
Les Inspirations ÉCO: Que représente pour vous le Concert pour la tolérance ?
Jack Lang : C’est un événement merveilleux ! Réunir les artistes et le public autour de ce thème de la diversité, du respect des cultures, pour moi, c’est extraordinaire. C’est le combat que je mène partout. Il faut que cette idée de respect des croyances, des diversités, soit très profondément ancrée dans l’histoire et dans le présent du Maroc. La Constitution marocaine et son préambule notamment revendique la diversité des héritages culturels et intellectuels du Maroc : héritage africain, méditerranéen, musulman, arabe, berbère et héritage hébraïque ! Le Maroc est un pays carrefour ! Peu de pays, comme le Maroc, incarnent cette diversité de respect et de tolérance.
La culture a-t-elle ce pouvoir de combattre l’obscurantisme ?
Il est certain que c’est un remède thérapeutique contre l’intolérance, le fanatisme, l’obscurantisme, le terrorisme aussi. Si des terroristes s’attaquent à des lieux de culture, c’est parce qu’on ne peut pas accepter que des individus, des êtres humains, pensent, réfléchissent, se passionnent pour la musique, les arts. En fêtant la tolérance, nous plaçons une barrière au fanatisme !
Vous qui êtes un amoureux du Maroc, avez-vous une ville de prédilection ?
Je ne peux pas choisir une ville. Je vais de temps à autre à Marrakech, je connais bien Rabat, Casablanca. Je ne veux pas établir de hiérarchie. Le secret du Maroc, c’est que chaque ville, chaque village a sa singularité, son originalité. Tous les 10-15 km, on rencontre une nouvelle culture, de nouvelles traditions. Tout cela forme un extraordinaire entremêlement qui rend ce Maroc un pays d’exception, un pays exemplaire…