«Notre résultat a renoué avec le positif en septembre»

Les Inspirations ÉCO : En termes d’activité et de résultats, quelles sont vos perspectives pour le reste de l’année ?
Benoît Vaillant : Pour le reste de l’année, l’ensemble des indicateurs sont au vert, et les perspectives sont bonnes. En effet, notre résultat a renoué avec le positif en septembre; ainsi, nous avons des espérances qui tendent plutôt vers une multiplication par deux des résultats courants de fin juin, ce qui nous rend assez confiants quant aux attentes des agrégats financiers de fin d’année.
Vous avez indiqué, dans un communiqué publié à l’issue des résultats semestriels, que vous attendez des rentrées importantes de cash-flow. Toutefois, qu’en est-il de l’état de la trésorerie nette ?
On a engagé, durant le troisième trimestre de 2015, un programme de travail que l’on a baptisé «projet BFR 100». L’objectif est la réduction de ce dernier, sur un montant touchant les trois composantes, à savoir les stocks, les fournisseurs, les créances clients pour un montant total avoisinant les 100 MDH. Actuellement, nous en sommes à 50% de taux de réalisation de ce programme qui se déroule sur une période de 18 mois, avec en parallèle une amélioration quasi équivalente de la trésorerie.
ALM arrive quasiment au terme de son plan stratégique 2015/2017. Quelles sont les réalisations atteintes et celles attendues ?
Dans un plan stratégique, l’entreprise se doit toujours d’être ambitieuse. Pour Aluminium du Maroc, dont le plan stratégique porte sur trois ans, c’est à la fois une durée courte et suffisamment longue pour que des hypothèses de marché se modifient. Nous avons réalisé jusqu’ici une partie importante des programmes fixés qui concernent entre autres l’ouverture à l’international, le fait de conforter notre position de leader, de travailler sur «l’humain» et de le mettre au cœur des préoccupations, mais également d’opérer des synergies sur certaines fonctions, certains supports communs aux sociétés filiales. Ainsi, une grande partie de ce plan a été atteinte; maintenant, il va s’agir de réfléchir aux prochaines perspectives avec des projets d’investissements et des projets d’expansion à l’international au «Nord» comme au «Sud», d’où le plan stratégique 2017-2020.
L’entreprise veut investir en Afrique. Quels sont les pays qui vous intéressent le plus ?
En effet, nous nous sommes implantés au Sénégal en 2015 et nous regardons aujourd’hui vers les autres pays dits «de la sous-région». Nous travaillons avec d’autres pays comme le Mali, la Côte d’Ivoire, le Cameroun ou encore le Tchad. La diversification géographique est indispensable car elle constitue à la fois des relais de croissance et des amortisseurs de chocs conjoncturels, locaux, ici au Maroc. Le marché marocain est actuellement en stagnation ou croissance plus faible que par le passé en ce qui concerne les segments de marché de prédilection d’Aluminium du Maroc. Et c’est essentiellement la raison pour laquelle nous aspirons à être présents dans d’autres pays, et à ce que l’export puisse venir compenser une limite naturelle due à une croissance moins soutenue de la demande locale.
S’agissant des exportations dans les régions africaines, à combien celles-ci se sont élevées en termes de volume et de marge durant l’année en cours ?
Il faut noter qu’en termes de volumes et de marges liés aux exportations en Afrique, ceux-ci restent faibles, vu que c’est un marché que nous tentons toujours de pénétrer. Toutefois, nos marges et nos volumes d’exportations en Afrique ont doublé par rapport à ce que nous avions réalisé l’année précédente. Actuellement, dans nos volumes d’affaires à l’export, l’Afrique représente un peu moins de 10% du volume global.
Où en est l’enquête concernant l’affaire d’escroquerie dont Aluminium du Maroc a été victime ?
Il y a deux volets dans cette affaire d’escroquerie. Il y a tout d’abord le volet comptable, dans lequel le montant de cette escroquerie a été comptabilisé en charge non courante. Ensuite il y a le volet juridique lié à la plainte en question. Pour ce dernier, l’enquête suit son cours; toutefois, nous respectons le secret de l’instruction et de la procédure pénale. Aluminium du Maroc reste bien entendu très attentif à toute avancée concernant cette affaire, mais il faut savoir que les enquêtes en cours sont conséquentes et demandent beaucoup de temps pour aboutir.
Retour sur les résultats semestriels
Aluminium du Maroc (ADM) a pu réaliser, au terme des résultats semestriels, un chiffre d’affaire d’un montant de 402 MDH, en appréciation de 2% par rapport à une année auparavant, sous un effet volume favorable (+8%) tiré par l’activité export. Le résultat financier a pour sa part marqué une forte appréciation, passant du rouge à un «terrain» positif. Compte tenu d’une gestion rigoureuse des charges opérationnelles conjuguée à l’amélioration du résultat financier, le résultat courant d’Aluminium du Maroc s’élargit, lui, de 54% à 43 MDH. Intégrant des charges non courantes de 49,6 MDH, relatives au préjudice subi par Aluminium du Maroc dans le cadre d’une opération d’escroquerie, le résultat net comptable se fixe à -8,6 MDH. En dehors de cet élément exceptionnel, le résultat net ressortirait à 30,4 MDH, en accroissement de 51,2% comparativement à la première moitié de 2015.