Maroc

Fès-Meknès : La région se penche sur la gestion de l’eau

La plaine de Saiss a connu une réduction des ressources hydriques de l’ordre de 30% durant les trente dernières années. Le projet de Contrat de la nappe de Saiss, dont le coût devrait s’élever à 4,5 MMDH, intervient comme un moyen d’adaptation aux changements climatiques et de gestion intégrée, inclusive et durable des ressources en eau.

La gestion des ressources en eau, un grand défi ! Pour débattre de cette problématique, et dans le cadre des séminaires préalables à COP22, l’Agence du bassin hydraulique de Sebou (ABHS), en partenariat avec l’Association Citoyens universels-Maroc et sous l’égide du ministère délégué chargé de l’Eau, a organisé une conférence autour de «La gestion des ressources en eau dans la plaine de Saiss face aux défis des changements climatiques», lundi dernier à Meknès. Cette rencontre a connu la participation de plusieurs acteurs locaux et nationaux en relation avec la recherche et l’environnement.

Pour Charafat Afilal, la ministre déléguée auprès du ministre de l’Énergie, des mines, de l’eau et de l’environnement chargée de l’Eau, «il faut savoir que l’eau est la première victime des changements climatiques, puisque 90% des catastrophes naturelles sont liées à l’eau et ce, par la survenue des inondations, le retard des précipitations pluviométriques et le manque de ressources hydriques». Il y a lieu de souligner, également, que la plaine Saiss alimente les villes de Fès et Meknès en eau potable et participe considérablement au développement de l’agriculture de la région. Cependant, cette nappe se caractérise par l’irrégularité des précipitations dans le temps et l’espace, et subit les effets des changements climatiques. Il faut savoir que la plaine de Saiss a connu une réduction de l’ordre de 1.200 millions de m3 (30%) durant les trente dernières années. En matière de pollution de l’eau, il faut noter que 80 millions de m3 d’eaux usées sont rejetés dans les oueds avec un taux de dépollution qui ne dépasse pas 40%, et que 70% de la pollution provient des huileries, papeteries et sucreries. D’après les responsables de l’ABHS, le coût annuel induit par la pollution dépasse les 3,5 MMDH. En ce qui concerne la surexploitation des nappes, le déficit annuel a atteint 100 millions de m3 dans la nappe de Saiss contre 37 millions de m3 dans la nappe du Gharb et 12 millions de m3 dans la nappe de Maâmora. S’agissant des inondations, l’ABHS a recensé plus de 100 sites exposés aux risques, dont la fréquence est de plus en plus importante du fait des changements climatiques.

4,5 MMDH pour le Contrat de la nappe du Saïss
Par ailleurs, cet événement a également été l’occasion de présenter le projet de Contrat de la nappe de Saiss comme moyen d’adaptation aux changements climatiques et de gestion intégrée, inclusive et durable des ressources en eau, d’un coût de 4,5 MMDH. En effet, dans un contexte de déficit qui se traduit par la baisse continue du niveau piézométrique (3m/an en moyenne), le recul de l’aire d’artésianisme et l’assèchement des cours d’eau, des lacs et le tarissement des sources, les responsables de l’ABHS ont mis en place un nouveau mode de gouvernance des eaux souterraines. «Ce dernier repose à la fois sur la participation et l’engagement des partenaires régionaux et locaux dans la gestion de ces ressources selon une démarche participative et de concertation, à travers la mise en place d’un contrat de nappe».

Pour la directrice de l’ABHS, Samira El Haouat, «Ce nouveau contrat a pour objectif de rééquilibrer le bilan de la nappe, la restauration des débits des sources, lacs, etc., mais aussi la protection et la préservation des systèmes écologiques (dayas, zones humides…). Il a aussi pour objectif le développement socio-économique durable, en particulier dans le secteur agricole». Ce plan d’action repose sur 4 axes principaux visant le développement de l’offre des ressources en eau (projets structurants, barrages…), la gestion de la demande et la protection des ressources en eaux souterraines, tout en privilégiant le recours à l’eau de surface, et la préservation de la nappe comme ressource stratégique. Il vise également à améliorer la connaissance de l’état quantitatif et qualitatif de la nappe en vue d’une meilleure gestion, et d’un renforcement de la coordination et de la capacité des acteurs à s’approprier la gestion durable de la nappe.



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