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Circonscriptions «de la mort» : Course effrénée à la députation

À J-1 du rendez-vous avec les urnes, la course à la députation s’avère on ne peut plus effrénée entre des figures politiques de proue dans les «circonscriptions de la mort».Le suspense est à son comble.

Le compte à rebours est enclenché. La concurrence entre les candidats s’annonce rude dans certaines «circonscriptions de la mort» où la confrontation est musclée en raison du calibre des candidats. Dans les grandes villes, les partis politiques ont misé sur des valeurs sûres pour percer aux élections. Or, rien n’est moins sûr dans certaines circonscriptions. À Salé Medina, à titre d’exemple, la mission du chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane, ne sera pas facile face à ses adversaires d’autant plus que le PJD entend remporter plus d’un siège à l’instar de 2011. Le Mouvement Populaire a mandaté dans cette circonscription un poids lourd des élections, Driss Sentissi, pour décrocher l’un des quatre sièges à pourvoir alors que le Rassemblement national des indépendants mise sur l’ex-maire de Salé et député sortant, Noureddine Lazrek. À Rabat, la bataille électorale est serrée dans les deux circonscriptions de la capitale. Rien n’est tranché d’avance.

La course à l’un des quatre sièges est essentiellement lancée entre le PJD qui a opté pour le maire de la ville, Mohamed Sadiki, le RNI qui compte sur l’ancien député du Mouvement populaire, Abdelkader Tatou, et la Fédération de la Gauche Démocratique. Après les résultats probants aux élections communales de 2015, la FGD qui a accrédité Omar Balafrej pour cette circonscription aspire gagner au moins un siège. Le PPS souhaite aussi percer dans cette circonscription de la mort en mandatant le membre du bureau politique, Karim Taj. En 2011, trois partis avaient réussi à obtenir un siège à Rabat Océan : PJD (2), MP et PAM. À Rabat Chellah, le PAM et le PJD croisent le fer pour les trois sièges à pourvoir. Le face à face est tendu entre Sidi Brahim Joumani du parti du tracteur qui entend conserver son siège à la Chambre basse et le pjdiste Slimane El Omari. À Kénitra, le duel est serré entre le maire de la ville et ministre sortant Aziz Rabbah et Faouzi Chaabi, l’une des figures très populaires dans la capitale du Gharb. En choisissant cet homme d’affaires, le PAM veut s’assurer une victoire certaine dans ce fief du PJD.

Le parti de la lampe avait raflé deux sièges sur quatre en 2011. À Tanger, où le PJD avait arraché aux élections anticipées trois sièges sur cinq, le parti de la lampe compte contrecarrer le pamiste Fouad El Omari en mandatant le ministre du Transport, Najib Boulif. Celui-ci devra aussi faire face au bleu Hassan Bouhriz, un autre adversaire de taille. À Casablanca, la course à la députation est effrénée au regard des profils des candidats et leur expérience électorale. À Anfa, à titre d’exemple, la concurrence est rude entre l’istiqlalienne Yasmina Baddou, Said Naciri du PAM et Abdessamad El Haiker du PJD. Dans les autres circonscriptions aussi, le suspense est au rendez-vous. L’issue de la confrontation dans chacune des circonscriptions dépend du profil des candidats, de leur force de persuasion et de mobilisation mais aussi du taux de participation.  


Ahmed El Bouz
Professeur en sciences politiques

Les Inspirations ÉCO : Des surprises sont-elles attenduesdans les circonscriptions «de la mort» ?
Ahmed El Bouz : Il existe certaines circonscriptions où la concurrence est rude et qui connaîtront probablement des changements au niveau des résultats. Il s’agit de celles où le PJD arrive à gagner deux sièges ou plus comme Mohammédia, Kénitra et Tanger. Il se pourrait que le PJD n’arrive pas à décrocher le même résultat pour trois raisons. La première a trait au seuil électoral qui va limiter les chances du parti de décrocher plus d’un siège dans une circonscription. La deuxième est que dans toutes les circonscriptions où le PJD est fort, le PAM a mandaté des joueurs ayant des moyens et une force de concurrence. Le troisième facteur: dans certaines villes, le PJD décrochait des voix grâce au soutien des salafistes. Pour ces élections, les salafistes ont leurs propres candidats et représentants. La question reste en suspens en ce qui concerne l’ampleur de l’impact de ce facteur sur les résultats du PJD.

Quel regard portez-vous sur la concurrence entre les candidats dans les provinces du Sud ?
Dans ces circonscriptions, la concurrence ne se jouera pas entre le PJD et le PAM, mais entre le PAM et l’Istiqlal. Le RNI est aussi présent dans certaines régions. Le facteur tribal s’impose. Là-bas, les choses dépendent de la structure sociale. La présence des partis est secondaire.

Le discours politique lors de cette campagne a changé…
Il s’agit du retour des grands rassemblements, notamment ceux du PJD, PAM et FGD. La violence verbale a diminué. Des incidents ont été constatés, mais ils sont isolés.    l



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