Maroc

Campagne électorale : La HACA joue la carte de la sensibilisation

À trois jours de la fin de la campagne électorale, la HACA surveille de très près l’accès à l’antenne des acteurs politiques, la participation des femmes aux programmes ainsi que le traitement équitable pour tous les candidats. Un double dispositif a été mis en place en vue d’opérer les ajustements nécessaires et protéger les règles fondamentales de la compétition électorale.

La HACA ne veut laisser aucune place à l’erreur durant cette étape de campagne électorale. En effet, le gendarme de l’audiovisuel semble vouloir prévenir, plutôt que sanctionner.  À quelques jours du tomber de rideau de la campagne électorale, prévu le 6 octobre, la Haute autorité «relance les opérateurs médias à une semaine du scrutin et poursuit son suivi quotidien des programmes de la période électorale». La Haute autorité de la communication audiovisuelle «vient de s’adresser, de nouveau, aux opérateurs concernés, publics et privés, pour les inciter à redoubler d’efforts». Le bilan d’étape s’est basé sur l’évaluation globale des programmes qui ont été réservés aux partis politiques, essentiellement, l’accès à l’antenne de l’ensemble des acteurs politiques qui participent au scrutin ainsi que la garantie d’une participation féminine d’au moins un tiers, en termes de nombre de participantes et en termes de durée d’intervention. L’évaluation du rendement des médias a porté également sur «l’invitation d’actrices politiques et expertes, outre l’expression des citoyennes», souligne la HACA. Un traitement particulier doit être également accordé, durant le reste de la campagne, aux candidatures spécifiques au sein de plusieurs circonscriptions électorales, dans un souci d’équité.

Le CSCA en session ouverte jusqu’au 6 octobre
Pour garder le seuil de vigilance, le Conseil supérieur, en session ouverte jusqu’à la fin de la campagne, a émis un constat plutôt favorable à propos de «l’adhésion croissante de tous les opérateurs publics et privés dans l’animation de cette période électorale, que ce soit par le biais de leurs journaux télévisés, leurs magazines d’information ou de débats, ou de leurs spots de sensibilisation, ou encore à travers la production, par la majorité des opérateurs, de nouveaux programmes spécialement dédiés». Parmi les points de satisfaction, «l’invitation faite par la plupart des opérateurs aux représentants des partis politiques, aussi bien qu’à des universitaires et d’autres acteurs pour traiter des questions en relation avec les élections législatives, outre la diffusion de reportages sur le terrain en rapport avec les attentes des citoyennes et des citoyens», a indiqué la HACA durant sa dernière évaluation.

Pour la campagne électorale, la haute instance décisionnelle de la HACA procède à l’accompagnement des opérateurs en leur fournissant nominativement les résultats en temps réel de l’accès des partis aux services, mais aussi «d’effectuer, le cas échéant, les ajustements nécessaires à même de garantir l’accès équitable des acteurs politiques aux services audiovisuels et de permettre aux citoyens et citoyennes l’accès à une diversité de courants de pensée». Les nouvelles mesures autorisent les partis politiques à produire, par leurs propres moyens, leurs spots ainsi que la totalité des émissions relatives à la campagne électorale. Pour les «petites» formations, le droit d’accès englobe l’ensemble des formations qui participent aux élections sans pouvoir atteindre le seuil leur permettant d’avoir un siège au sein de l’une des deux Chambres. Cette catégorie s’est vue attribuer 20% du volume horaire global des émissions.

Parallèlement, le dispositif est complété par des interpellations destinées à recadrer certains opérateurs qui n’ont pas été fidèles au schéma tracé par la HACA avant le démarrage de la campagne médiatique, avec la garantie de ne pas perturber leur travail avant le 6 octobre. Le CSEA ne procédera à la publication de ce genre de décisions «qu’après le jour du scrutin, et ce, afin d’assurer la bonne marche de la période électorale et d’éviter d’impacter négativement les règles fondamentales de la compétition électorale», souligne le gendarme du secteur de l’audiovisuel. Au lieu de sévir, le Conseil a appelé les opérateurs à prendre conscience de l’ampleur de leurs devoirs et a préféré la sensibilisation en vue d’aboutir à une application scrupuleuse et volontariste des obligations légales et déontologiques, tout en insistant sur le rôle des partis politiques à ne pas entraver le calendrier établi par les organes audiovisuels. Rappelons que le dernier rapport de la HACA, publié début septembre dernier, avait montré l’insuffisance des efforts déployés par les médias régionaux dans l’animation des débats électoraux et a insisté sur la reprise du principe de la proximité lors du scrutin du 7 octobre.



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