Campagne électorale : Un seuil record pour les couvertures des circonscriptions
Au 3e jour de la campagne électorale, les choses sérieuses commencent pour les principaux partis en lice pour les législatives du 7 octobre. Le PJD, le PAM et l’Istiqlal se présentent au sein de toutes les circonscriptions. Le PPS, l’USFP et la Fédération de la gauche démocratique dépassent, pour la première fois, le seuil de 98% du taux de couverture des circonscriptions.
Après le coup d’envoi de la campagne électorale, le 24 septembre, les dirigeants des partis politiques ont choisi, chacun à sa manière, d’entamer la dernière ligne droite avant le scrutin du 7 octobre. Ils ont ainsi clairement affiché leurs objectifs à onze jours de la fin de la bataille électorale. Si le chef de gouvernement a choisi le 2e jour de la campagne pour réunir les militants de son parti à Rabat, le leader du PAM a préféré anticiper et a donné le signal de départ à Casablanca, samedi dernier, durant une conférence de presse dédiée exclusivement aux préparatifs à la rude épreuve consistant à dialoguer directement avec les électeurs. Pour l’Istiqlal, l’entame de la campagne s’est fait dans son fief à Fès, dans un climat qui rappelle celui des régionales de septembre 2015 où le parti de la balance avait pu tirer son épingle du jeu. Le SG du PPS a, quant à lui, choisi de délocaliser l’annonce du démarrage de la campagne, en se déplaçant à Témara au sein de la section locale du parti du livre, qui ne cache pas ses ambitions de renforcer son assise parlementaire durant la prochaine rentrée. Du point de vue «communication», il est à noter que les slogans de la campagne des partis sont pratiquement les mêmes annoncés lors de la présentation des programmes économiques et sociaux durant la campagne médiatique qui a démarré il y a plus d’un mois sous l’œil vigilant de la HACA.
Un taux de couverture élevé
Les 28 partis qui participent au scrutin du 7 octobre ont présenté un total de 6.992 candidats, répartis sur 1.410 listes, pour la couverture des circonscriptions locale et celle nationale. Le bilan provisoire du département de l’Intérieur, chargé du volet de la réception des demandes, indique que la moyenne des candidatures oscille entre 9 et 25 listes, avec un total de 4.742 candidats, hommes et femmes, qui sont regroupés dans 1.385 listes pour les circonscriptions locales. La moyenne des listes par circonscription est de l’ordre de 15, selon le recensement de l’Intérieur. Hormis les deux listes dans lesquelles sont rangés les Sans appartenance politique (SAP), le principal fait marquant est la forte couverture de l’USFP et du PPS qui occupent respectivement 98 et 97% des circonscriptions, au moment où la Fédération de la gauche a elle aussi dépassé le seuil de 97% des circonscriptions couvertes.
La montée en puissance de ces trois partis en termes de candidats, s’est accompagnée par une présence plus ciblée du RNI qui a choisi de ne se présenter qu’au sein de 84 listes, soit un peu plus de 90% de la «surface» électorale, au moment où un autre parti de la majorité, en l’occurrence le Mouvement populaire, a cru opportun de ne mener sa bataille électorale qu’au sein de 78 listes, soit 84%. À noter également que les données provisoires de la carte des candidatures laissent dégager un face-à-face entre le PJD et le PAM au niveau de plusieurs circonscriptions vitales pour les deux formations, mais aussi au sein d’autres lieux où les deux partis veulent avoir des députés pour la 1re fois. Ainsi, les deux partis ont couvert la totalité des circonscriptions (100%) avec 92 listes qui ont été déposées, à côté de l’Istiqlal qui a montré aussi son intention de défendre, jusqu’au bout, ses chances au sein de l’ensemble du territoire national. Pour les 15 autres partis qui se sont présentés, notons que le Front des forces démocratiques (FFD) et le Mouvement démocratique et social (MDS) ont choisi de livrer respectivement 69 et 66 listes, soit 75% et 71,7% des circonscriptions.
En attendant la fin du recensement de l’Intérieur
Le département de l’Intérieur a précisé que les résultats détaillés et définitifs de la carte des candidatures ne sont pas encore arrêtés. Ceux-ci demeurent de caractère provisoire «jusqu’à la réception par les mandataires, qui ont déposé leurs listes de candidatures durant les deniers moments de la période réservée à cette fin», selon le département de Mohamed Hassad. Le nouveau statut de la Chambre des représentants indique, quant à lui, que les listes des candidats ainsi que les candidatures individuelles doivent être impérativement accompagnées de leurs programmes et des sources de financement de leur campagne électorale. Chaque candidat doit également verser un cautionnement de 5.000 DH, un montant qui ne sera restitué qu’au cas où il réussit à obtenir 5% des voix exprimées. À rappeler que l’un des faits marquants durant cette étape de dépôt des candidatures est, sans aucun doute, la mise en œuvre de la nouvelle procédure des listes conjointes de candidature présentées par des alliances de partis. Une procédure qui n’a pas été encore activée par les formations en course.