Pêche/Casablanca : Du juvénile dans les filets des pêcheurs !
Visiblement, le port de pêche de Casablanca n’a pas fini de faire la polémique, ces derniers jours. Quelques jours après que des mareyeurs grossistes opérant au sein de ce port ont dénoncé ce qu’ils ont qualifié «d’opérations informelles» (www.leseco.ma), lesquelles seraient menées par des contrebandiers dans l’enceinte de ce port, une nouvelle affaire surgit. En effet, d’autres voix professionnelles évoquent un nouveau dossier ; cette fois-ci, il s’agirait de «poulpes juvéniles», lesquels seraient capturés par certains opérateurs.
Ainsi, à une vingtaine de jours de la fin de la campagne de pêche du poulpe, qui s’étale sur trois mois (du 1er juin au 30 août), cette espèce se fait de plus en plus rare, comme le laissent croire nos sources bien informées. Explication : les bateaux de pêche côtière et artisanale autorisés à opérer dans la zone de Casablanca sont déjà arrivés à plus de 80% du quota accordé à ce port. «À ce stade de la campagne, on ne trouve plus de poulpe dans la zone de pêche autorisée. De ce fait, certains n’hésitent pas à pêcher même le poulpe juvénile (moins de 200 grammes)», affirment des représentants d’associations professionnelles, qui tirent la sonnette d’alarme.
Pour ceux-ci, les débarquements de poulpes «juvéniles» mis en cause concernent, en fait, la période allant de juin à août. «Entre 600 et 700 caisses de poulpes sont capturés chaque jour au port de Casablanca. À l’approche de la fin de la campagne, la ressource se fait rare. Du coup, ces derniers jours, certains opérateurs se rabattent sur le poulpe juvénile, ce qui représente pour nous, les mareyeurs, un problème car le calibre de ce poulpe juvénile est très petit (moins de 200 grammes) et il est interdit de le pêcher ou de le commercialiser. Sachant que nous en avons même avisé la DPM, qui a promis de prendre les décisions qu’il faut contre ces gens impliqués dans cette pêche illégale», affirme Redouane Rochdi, président de l’Association nationale des mareyeurs grossistes de poissons blancs au port de Casablanca. Un port connu pour ses faibles stocks de poulpes.
D’ailleurs, le quota mensuel qui lui a été réservé est, en moyenne, de seulement 80 tonnes, soit un quota qui représente moins de 5% de toute la flotte opérant au nord du port de Sidi El Ghazi, laquelle est autorisée à pêcher 1.591 tonnes (Sur la seule période du 1er au 30 juillet 2016). Interpellé sur la question, Larbi Lamhaidi, président de la Fédération des chambres de pêche maritime reconnaît, lui aussi, que ce problème ainsi que celui de l’informel inquiètent. Les deux problématiques seront d’ailleurs à l’ordre du jour de la réunion qui sera organisée le 23 août à Rabat, fait-il savoir. Il ne manquera pas toutefois de souligner que la pêche du poulpe juvénile est interdite. «L’administration se montre très ferme quant à cette question. Les opérateurs qui s’adonnent à cette pêche illégale doivent s’acquitter de sanctions très élevées, voire même de l’interdiction d’exercer l’activité», lance Lamhaidi qui est aussi vice-président de la Chambre de pêche maritime de l’Atlantique nord.