Bonne gouvernance : Un baromètre en préparation
Le baromètre de la bonne gouvernance devra regrouper un ensemble d’indicateurs quantitatifs de sorte à donner plus de consistance aux réformes en matière de
gouvernance. Cet outil servira notamment aux investisseurs internationaux, aux agences nationales et multilatérales d’aide publique au développement et, globalement, au monde des affaires.
La gouvernance pourrait-elle être quantitativement mesurable? Oui, à condition d’avoir les mécanismes adéquats dont le Maroc dispose, mais qui n’ont pas encore été mis en convergence. C’est la raison pour laquelle le ministère des Affaires générales et de la gouvernance veut mettre en place un baromètre de la gouvernance. Un outil à même de déterminer les fondamentaux d’une bonne gestion de la chose publique, utilisable par l’ensemble des administrations et institutions publiques. Alors que le terme «gouvernance» est galvaudé et utilisé à tout-va, il est urgent de bien délimiter ses contours. En effet, lorsque la gouvernance, grâce à des indicateurs précis, devient quantifiable, elle peut directement agir sur la croissance.
Les principaux utilisateurs de ces indicateurs sont les investisseurs internationaux, les agences nationales et multilatérales d’aide publique au développement et, globalement, le monde des affaires. L’intérêt pour la qualité de la gouvernance a significativement augmenté durant les 10 dernières années, chez les pays en développement (PED). Le Maroc, qui aspire à intégrer le club des PED, s’inscrit aujourd’hui dans cette configuration. Il l’a montré durant les 15 dernières années à travers son engagement dans un processus global de modernisation, dont l’objectif principal est d’asseoir les fondements d’une bonne gouvernance publique.
Cette dernière ne déroge pas aux principes reconnus universellement à savoir l’intégrité, la reddition des comptes, la planification stratégique, l’équité, la liberté, le respect de l’environnement, l’égalité d’accès aux services publiques de qualité, le droit d’accès à l’information, etc.
En tout cas, ces principes sont prônés par la Constitution de 2011 qui vise la concrétisation de la bonne gouvernance dans tous ses aspects. Parmi les dispositifs les plus en vue figurent le droit d’accès à l’information, le droit de pétitions, la création d’une charte des services publiques, ou encore le renforcement des institutions et l’indépendance accrue de la Cour des comptes.
Ce sont là des sujets qui ont occupé l’opinion publique, montrant ainsi l’existence d’une forte attente de la part des citoyens concernant les différents aspects de la bonne gouvernance. C’est dans ce sillage qu’un certain nombre de réformes, qui permettront d’alimenter le baromètre de la gouvernance, ont été menées. Citons la réforme budgétaire et la gestion des programmes, axées sur les résultats à travers la nouvelle loi organique des finances, la réforme fiscale, qui promeut notamment l’efficacité, et la qualité du service fiscal. S’y ajoutent le renforcement de la participation citoyenne dans la gestion de la chose publique, à travers des outils tels que les motions et les pétitions, l’amélioration des relations entre l’administration et le citoyen par l’accroissement de la qualité des services publics, ainsi que le droit d’accès à l’information et les mécanismes de lutte contre la corruption.
Bonnes pratiques mondiales
Le baromètre de la gouvernance s’appuiera sur un ensemble d’indicateurs quantitatifs mesurables, pertinents, crédibles et comparables d’un pays -et d’une échelle administrative- à l’autre. Les indicateurs seront définis en fonction des dimensions de la gouvernance, en s’inspirant des bonnes pratiques internationales telles que le projet Worldwide Governance Indicators (WGI) de la Banque mondiale et les indicateurs de l’OCDE et en considérant les spécificités du contexte marocain. Si on prend en compte l’e-gouvernance, le Maroc tire son épingle du jeu en se positionnant à la 4e place en Afrique.