Jeux olympiques de Rio : Quelles sont les chances du Maroc ?
Sur les 10.500 athlètes participant aux Jeux olympiques de Rio, 49 sont des Marocains qui ont réussi les tests d’évaluation. Ils concourront dans 13 disciplines, et entendent tous rapatrier autant de médailles que possible au pays. Il s’agit aussi pour le sport marocain de retrouver sa place sur le podium olympique.
La capitale brésilienne, Rio de Janeiro, accueillera, du 5 au 21 août, pas moins de 10.500 compétiteurs représentant 206 nationalités différentes, dans le cadre de l’édition 2016 des Jeux olympiques. La manifestation, devenue une tradition internationale depuis 1896, verra ainsi ces athlètes mettre leurs aptitudes sportives à l’épreuve dans les 28 disciplines qui les feront se mesurer les uns aux autres. Parmi eux, 49 sportifs marocains qui ont décroché, avec les mérites, leur ticket d’entrée à la manifestation la plus compétitive de l’histoire. Le Comité national olympique marocain (CNOM) a révélé leur identité, et force est d’admettre que le royaume est bien représenté.
Dans l’athlétisme, une discipline avec laquelle le Maroc a une longue histoire, on trouve des noms tels que Aziz Ouhadi (100m), Abdelaati Iguider (1.500, 5.000 m), Fouad El Kaam (1.500 m), Youness Essalhi (5.000 m), Soufiane Bouqantar (5.000 m), Brahim Kaazouzi (1.500 m), Mostafa Smaili (800 m), Abdelatif Elguesse (800 m), Hamid Ezzine (3.000 m steeple), Hicham Seguini (3.000 m steeple), Hicham Kisri (marathon), Abdelmajid Elhissouf (marathon), Rabab Arafi (800, 1.500 m), Malika Akkaoui (800, 1.500 m), Siham Hilali (1.500 m), Kaoutar Boulaid (marathon), Fadoua Sidi Madane (3.000 m steeple), Salima Alami Ouali (3.000 m steeple), Hayat Lambarki (400m haies). Les compétitions de boxe connaîtront la participation de Mohamed Hamout (56 kg), Mohamed Rabii (69 kg), Achraf Kharroubi (52 kg), Hassan Saada (81 kg), Mohamed Arjaoui (91 kg), Zohra Ez Zahraoui (- 51kg), Hasnaa Lachgar (-60 kg), Khadija Mardi (-75 kg).
Pour leur part, Mouhssine Lahsaini, Anas Ait El Abdia et Soufiane Haddi concourront dans l’épreuve de cyclisme. En arts martiaux asiatiques, la représentation marocaine comprendra Imad Bassou (66 kg), Asma Niang (70 kg) et Rizlen Zouak (63 kg) au judo, ainsi que Omar Hajjami (58 kg), Naima Bakkal (57 kg) et Wiam Dislam (+67 kg) au Taekwando. L’épreuve de lutte gréco-romaine connaîtra la participation de Zied Ait Ouagram (75 kg) et Messaoudi El Mahadi (59 kg), tandis que Chakir Ansari (57 kg) portera le drapeau national dans la discipline «lutte libre». En natation, Driss Lahraichi et Noura Mana représenteront le pays respectivement dans les 100 m dos et 50 m nage libre. Des participations uniques sont prévues en canoë-kayak (Hind Jamili), sports équestres (Abdelkebir Ouaddar), escrime (Yousra Zakarani), haltérophilie (Khalid El Abdi (85kg) et Samira Ouass (75kg) ) et en golf (Maha Haddioui).
Espoirs de médailles
Avant leur départ pour Rio, le président de la FRMA, Abdeslam Ahizoune, a fait montre, lors d’une cérémonie tenue à l’honneur des participants, de sa confiance en «la capacité des athlètes marocains à briller lors de cette manifestation sportive. Certains experts s’accordent à dire que c’est dans les épreuves de boxe que le royaume a le plus de chances de remporter des médailles. Pour autant, les participants, dans leur intégralité, partent avec l’ambition de rapatrier autant de médailles que possible. De plus, les 49 héros nationaux ne se sont laissé impressionner ni par les risques liés à la présence encore significative du virus Zika, ni par les scandales de corruption et de dopage qui entachent aujourd’hui l’image de l’organisation, privée d’un nombre important de sportifs russes. E
t malheureusement, ce ne sont pas là les seules «anicroches» qui caractériseront dorénavant cette édition. Plusieurs sportifs chinois se sont plaints de vols et de divers désagréments depuis leur arrivée à Rio. Ils ont rendu publiques leurs mésaventures sur les réseaux sociaux, où les critiques sur les défaillances d’’organisation de la manifestation fusent. Ces vols auraient été, selon le maire de la capitale brésilienne Eduardo Paes, le fait d’ouvriers mécontents de leurs conditions de travail. «Les portes sont restées à moitié ouvertes, il y a eu un manque d’attention du comité organisateur, objectivement. C’est une faille inacceptable», a-t-il déclaré. Ce désagrément vient s’ajouter au scandale des toilettes défectueuses du Village olympique Rio2016, jugé «inhabitable» par la fédération australienne, qui n’a pas manqué de mentionner, dans un communiqué public, que «de l’eau a coulé le long des murs.
Il y avait une forte odeur de gaz dans certains appartements et un court-circuit électrique», assurant que «les Britanniques et les Néo-Zélandais souffraient des mêmes problèmes». S’ajoute à cela l’état particulièrement déplorable de la baie de Rio, au niveau de laquelle certaines épreuves aquatiques devraient être tenues. L’eau y serait 1,9 million de fois plus polluée que la normale, du fait du nombre impressionnant d’excréments et d’ordures qui y flottent. Pour masquer le problème, la fédération a dépêché sur place une flotte de 12 bateaux nettoyeurs. Ces derniers ont pu récupérer l’équivalent de 45 tonnes d’ordures par mois, soit une tonne et demi par jour.
La fédération tente toutefois de se rattraper sur le dispositif de sécurité, fort de pas moins de 85.000 membres des forces de l’ordre mobilisés pour l’occasion. Les autorités brésiliennes avaient en effet indiqué, voilà quelques semaines, que le dispositif de sécurité serait renforcé essentiellement au niveau des postes de contrôle. C’est désormais chose faite. Au démarrage des compétitions, certaines voies seront interdites à la circulation, et les véhicules non autorisés ne pourront, par conséquent, pas se rendre près des quatre zones où se dérouleront les épreuves olympiques. Les contrôleurs des voyageurs et de leurs bagages pour les vols intérieurs sont d’ores et déjà renforcés dans l’ensemble des aéroports du pays.
L’Agence brésilienne de l’aviation a récemment expliqué, dans un communiqué, que l’instauration de ces nouveaux dispositifs de sécurité était relative à la «mise à jour des normes» prévue par le plan d’amélioration des conditions de sûreté dans les zones qualifiées de sensibles. La perspective des Jeux Olympiques n’a donc fait qu’accélérer le processus. Notons que, parmi les efforts de préparation à l’événement, la simulation d’une attaque à la bombe a été effectuée avec succès dans une gare de Rio. Un stress test en temps réel organisé afin de tester la réactivité, la vigilance et l’efficacité des unités mobilisées.
Cela dit, ces mesures ne sont que préventives puisque, selon les responsables de la sécurité des Jeux, «il n’y aucune menace concrète contre le Brésil». Le niveau d’alerte de ce pays est «jaune». Pour autant, les avis sont partagés sur cette question, notamment par la Commission d’enquête parlementaire française qui, elle, avance que l’idée d’un projet d’attentat visant des sportifs français lors de cette édition était à prendre au sérieux. Sur la question du dopage, l’Agence mondiale antidopage relève que, depuis 2010, 2.700 à 3.800 tests positifs sont recensés annuellement. 2016 ne fera pas l’exception, et plusieurs stars internationales ont déjà déclaré forfait pour protester contre le manque de réactivité et le «laxisme» des autorités compétentes.