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Port de Larache : Nouvelle plateforme pour les contrebandiers ?

Le port de Larache est dans le collimateur ! Le Syndicat de la pêche côtière, affilié à la CDT, a interpellé la SG du ministère de tutelle, Zakia Driouch, sur plusieurs problématiques dans ce port, notamment la croissanc de la pêche illégale.

Ça va toujours mal au port de pêche de Larache. Déjà évoqué  par les Inspirations ÉCO  il y a plus d’un an, le problème de la pêche illégale n’a toujours pas été réglé dans ce port du nord, d’après des sources bien informées. Il y a un mois, des syndicalistes de la pêche côtière, l’ont d’ailleurs fait entendre aux responsables. Le Syndicat de la pêche côtière, affilié à la CDT de Larache, pour ne citer que lui, a, d’ailleurs, adressé un courrier -dont Les ÉCO détient copie- à la secrétaire générale du département de la Pêche pour l’interpeller sur la question. Les sardiniers, eux-aussi, viennent de tirer la sonnette d’alarme.

Plus de sardines ?

«On ne trouve plusde sardines dans le port de Larache. La raison en est la surexploitation et l’activité illégale de certains armateurs», avance l’un des sardiniers, qui pointe du doigt des chalutiers. À l’heure où nous mettions sous presse, nous avons appris, auprès de sources sûres, que les sardiniers et le syndicat diffuseront, incessamment, un communiqué dans lequel ils dénonceront la diminution, depuis un an, du stock des petits pélagiques dans ce port. De plus, toutes les espèces seraient concernées par cette problématique de pêche illicite. Et les quotas, dit-on, ne sont pas respectés par la majorité des opérateurs. Non sans colère, un syndicaliste de la pêche côtière assure  que «près de 50% de la production viennent de l’activité illégale de ces contrebandiers». Au Syndicat de la pêche côtière, affilié à la CDT de Larache, on est plus direct. «De grandes quantités de poisson sont capturées de manière illicite dans ce port. Elles ne sont pas déclarées à l’administration et ne passent pas par la halle aux poissons de ce port. C’est dire le manque à gagner qui échappe à l’Office national des pêches (ONP)», est-il indiqué. Selon ces mêmes sources, le phénomène aurait, en fait, des conséquences graves sur les quantités des pélagiques existantes dans la région de Larache. Une chose est sûre, le constat serait, on ne peut plus, alarmant. Pour des associatifs, l’absence du délégué de la pêche maritime, qui a été récemment muté au port de pêche de Tanger, rend difficile la mission de contrôle.

Démenti

Le nouveau délégué devra entamer sa nouvelle mission au port de Larache, d’ici une semaine, en remplacement de Mouhyeddine El Mouden, est-il précisé de sources professionnelles. Dans une déclaration accordée aux Inspirations ÉCO, celui-ci avait démenti toutes les informations selon lesquelles, la région de Larache serait transformée en une plateforme pour les contrebandiers qui viennent pour y «blanchir» leur poulpe.

En septembre 2015, rappelons-le, suite à des réclamations de l’Association des barques de l’avenir pour le développement humain et de la coopération (segment de la pêche artisanale), l’inspection de la pêche au département de la tutelle avait même désigné des inspecteurs pour ouvrir une enquête au sujet de la contrebande, notamment, en ce qui concerne le poulpe. Le président de cette association, Mustapha Mehdi, qui ne mâche pas ses mots, évoque, de nouveau, que de grandes quantités de poulpe seraient «blanchies» par des documents officiels.

Il tient à signaler que le port de Larache serait devenu, depuis plus d’un an, une plateforme pour les contrebandiers venus de tous les ports. Certes, indique-t-il, un quota est fixé pour la pêche de poulpe. Mais, ajoutera-t-il, «les quantités énormes commercialisées sur le marché, via des circuits illégaux, prouvent notre constat». Quelque 120 chalutiers et 80 sardiniers seraient impliqués dans ce trafic illégal, lequel concernerait tout type de poisson, notamment, le poulpe, dont une quantité très importante serait capturée dans les ports du sud. Des mareyeurs, des armateurs et l’administration seraient impliqués dans cette affaire. Contactée, la SG de la tutelle est restée injoingable.  



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