Sports

Clubs d’élite au Maroc : Un modèle économique obsolète

La gestion des clubs d’élite au Maroc présente plusieurs dysfonctionnements à défaut d’imagination et de créativité. En effet, le noyau composé des principaux clubs présente, depuis au moins un quart de siècle, des structures de financement devenues obsolètes. En 2016 comme en 1990, les recettes sont toujours composées de billetteries, de sponsoring et de subventions étatiques.

Il n’y a point d’imagination dans la conclusion de partenariats public-privé pour diversifier les recettes notamment dans le merchandising, la commercialisation des espaces des stades les jours des matchs, la lutte contre la contrefaçon et autres formules d’abonnement des socios, comme étage inférieur à l’adhésion. Aujourd’hui, la méthode de choix des managers des clubs et le cadre réglementaire n’aident pas à drainer des fonds à même de tirer vers le haut un football en proie à la précarité de concepts et de moyens. Et pour ne rien arranger, les associations sportives croulant déjà sous les dettes, du fait d’une gestion approximative, somment, depuis un moment, le président de la FRMF, Faouzi Lakjaa, de reporter l’échéance de règlement des impôts, prévue à fin 2016, d’une année supplémentaire, soit à décembre 2017.

Il faut rappeler que la loi de Finance 2012 avait marqué la fin d’exonération du sport marocain d’imposition, mais depuis, et en dépit d’une période de franchise de trois années, aucun club n’a versé le moindre dirham au fisc ! Aujourd’hui, Lakjaa en fait une priorité, avec le passage du statut de l’association au statut de Société anonyme. Il l’avait déclaré dans son projet de campagne et il tient à le réaliser. De sources proches du dossier, la FRMF est, plus que jamais, décidée à assainir la fiscalité des clubs en dépit des difficultés qui se pointent. Car, dans le contexte actuel, et en l’absence du fair-play financier, les associations sportives dépensent l’argent qu’elles n’ont pas grâce aux emprunts bancaires et aux crédits fournisseurs. Étant déjà surendettées, payer leurs impôts relève de l’impossible dans les conditions actuelles.

Concrètement, deux clubs supposés être des locomotives et des modèles, à savoir le Raja et le Wydad, sont aujourd’hui plombés de dettes, redevables au fisc de 25 millions de DH chacun et devant servir de pilote pour le passage au statut de Société anonyme ! Comment faire alors? C’est un véritable dilemme, puisque la FRMF ne dispose, pour l’heure, en matière d’outils de dissuasion, que des avances de droits TV et sponsoring. Quelque 8 millions de DH par an, qui figurent déjà comme des recettes fixes et stables des clubs qui ne supporteraient aucune ponction sans risque de déséquilibre total de leurs finances. C’est dire la vulnérabilité, voire la précarité du modèle économique des clubs marocains. 



Parlement : Moudawana et retraites, les dossiers chauds de la rentrée


Recevez les actualités économiques récentes sur votre WhatsApp Suivez les dernières actualités de LESECO.ma sur Google Actualités

Rejoignez LesEco.ma et recevez nos newsletters




Bouton retour en haut de la page