Maroc

Mobilisation pour les femmes-mulets

Dans son rapport annuel, l’association andalouse pro-droits humains a rappelé la situation dramatique des porteuses de fardeaux entre les frontières de Sebta et le Maroc et a appelé le Maroc et l’Espagne à agir pour améliorer leurs conditions de travail.

«C’est une honte institutionnalisée». C’est ainsi que résume le rapport annuel de l’association Pro-droits humains d’Andalousie (APDH) la situation des femmes porteuses à Sebta et Mélilia. Selon ce rapport, les droits de ces femmes sont violés systématiquement aux frontières sud de l’Union européenne. Selon Cristina Fuentes, auteure de l’étude, ces femmes sont exclues socialement et doivent faire face à des charges familiales, dans un environnement de pauvreté extrême. «Elles doivent transporter des cabas pesant plus de 50 kilos, sur le dos, debout dans des files interminables, sans eau, ni ombre, ni toilettes», décrit amèrement la chercheuse espagnole.

Celle-ci insiste dans son document sur les abus sexuels et chantages dont sont victimes ces femmes, auxquels s’ajoutent une discrimination de la part des agents de police et le rejet de la société. Le document rappelle que malgré cette mauvaise image que reflète les files et le débordement au niveau de la frontière de Tarajal (Bab Sebta), cette activité est tolérée par les autorités sebties au vu de son apport à l’économie locale. En effet, ce commerce de la contrebande représente 70% de l’activité économique de la ville.

En 2015, ce flux incessant de marchandises vers le Maroc a permis de récolter 25,7% du total des recettes liées à l’impôt sur les importations. «46% des importations de Sebta se transforment en des exportations vers le Maroc, totalisant une valeur de 405.285,933 euros annuels», souligne le rapport. En ce qui concerne le Maroc, la rédactrice de cette enquête a conclu que malgré les dommages que provoque cette activité à son économie locale, et ceci en freinant la consommation des produits nationaux, les autorités marocaines préfèrent fermer les yeux pour ne pas alimenter une gronde sociale en cas de suppression de cette activité illégale, certes, mais qui entretient des familles entières.

Ce n’est pas le premier coup de gueule de cette association contre le mauvais traitement réservé à ces femmes. L’Ong andalouse a promis de porter ce dossier devant les instances onusiennes pour sensibiliser sur l’ampleur et la gravité de ce phénomène social, passé sous silence au Maroc et en Espagne. 



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