Mehdi Alaoui Mdaghri, fondateur du Forum de la mer: «Un réel pont entre la COP 21 et la COP 22»
Mehdi Alaoui Mdaghri: Nous souhaitons cette année que le Forum de la mer soit un réel pont entre la COP 21 et la COP 22. L’Océan a fait partie des problématiques abordées en novembre dernier, et prend aujourd’hui de plus en plus de place dans les échanges autour du changement climatique. Le Forum de la mer s’inscrit donc dans cette continuité. Nous recevrons cette année beaucoup de personnalités ayant participé aux échanges de la COP21 (Françoise Gaill, Gilles Bœuf, Catherine Chabaud, Nicolas Imbert entre autres) ainsi que des membres du comité de pilotage de la COP 22, comme Nizar Baraka, Hakima El Haité, Saïd Mouline et Mohamed Benyahia. Se déroulant quelques jours après la cérémonie officielle de la signature de l’Accord de Paris, le forum sera l’occasion de discuter de l’avancée des décisions prises pendant la COP 21 et de continuer à faire avancer les débats en vue de la COP 22. Nous programmons d’ailleurs une conférence intitulée «D’une COP à l’autre», spécifiquement consacrée à cet entre-deux COP.
«Le climat change. Et la mer?»: tel est le thème de cette année. Quel message voulez-vous faire passer à travers cette interrogation?
L’objectif est ici de faire comprendre que nos mers et océans, et donc notre environnement, sont directement touchés par les changements climatiques. Le climat change, c’est un fait. Par cette question, nous invitons chacun à s’interroger sur l’impact de ces changements climatiques sur la mer, les océans, les littoraux et leur biodiversité.
Le changement est le leitmotiv de l’édition 2016 du Forum de la mer, ce qui implique un travail à plusieurs échelles. Par quoi peut passer ce changement?
Le changement doit s’effectuer à plusieurs niveaux. Au niveau individuel, il faut réussir à changer les mentalités et comportements, et cela passe par une forte sensibilisation du grand public aux différentes problématiques environnementales. Le changement doit également se faire dans les relations et les échanges entre les différents acteurs de l’activité économique. Il faut notamment favoriser les partenariats public–privé–associatif afin d’apporter des solutions pérennes aux enjeux environnementaux actuels. Il est important que toutes les parties prenantes collaborent et prennent part à ce changement. Les thèmes des ateliers et conférences du Forum de la mer, cette année, résument d’ailleurs très bien la réponse à votre question: «changer nos modèles économiques», «changer nos façons d’échanger», «changer nos modes de pensées», «changer nos littoraux», «changer nos modes de gouvernance».
Quel bilan tirez-vous des trois dernières éditions, et que deviennent les recommandations du Livre bleu?
Il en ressort aujourd’hui que le Forum de la mer est un événement légitime dans le débat sur la préservation des mers et des littoraux. Il a notamment permis la mise en relation entre différents acteurs (institutions, ONG, entreprises…) ayant abouti à des avancées et des projets concrets (la loi sur le littoral, la législation liée à l’exploitation du sable, des projets liés à la voile, etc.). En ce qui concerne le Livre bleu, ses recommandations sont disponibles en ligne en libre usage, il a également été envoyé aux intervenants, aux décideurs et aux ministères concernés. Nous comptons également cette année le distribuer à tous les intervenants et invités de cette 4e édition du Forum de la mer.