Le réseau, fer de lance d’Auto Hall
Le distributeur automobile se prépare à une augmentation de capital par conversion de dividendes exceptionnels. Une approche qui lui permet de satisfaire à la fois les actionnaires qui veulent renforcer le capital et ceux qui privilégient de toucher du cash. À l’occasion, il dévoile son ambition d’étendre davantage son réseau.
Auto Hall a annoncé le lancement d’une opération d’augmentation de capital par conversion, optionnelle, du dividende exceptionnel accordé au titre de l’exercice 2014 d’un montant unitaire de 2,5DH.
Cette décision prise lors de l’assemblée générale extraordinaire du 26 août 2015 permettrait d’accéder à la demande de certains actionnaires qui «ne sont pas intéressés par les dividendes en numéraires mais privilégient plutôt le développement de la société», souligne Abderrahim Bachiri, directeur général des activités support d’Auto Hall. Toutefois, laissant l’augmentation optionnelle au lieu de la puiser directement dans les réserves sans passer par le dividende exceptionnel, répond à un souci d’amélioration du taux de distribution tout autant que le rendement de l’action pour augmenter, in fine, son attractivité sur le marché boursier.
En laissant le choix à l’actionnaire, celui qui est intéressé par le dividende, optera pour ce dernier, celui qui est intéressé par le développement et la détention des actions additionnelles optera pour la conversion. D’une pierre deux coups ! Amélioration de l’attractivité de l’action, couplée à une consolidation des fonds propres. Bachiri rappelle par ailleurs qu’il ne s’agit pas d’une première augmentation par conversion. «Nous avons réalisé une opération similaire en 2011 qui a été bouclée en 2012, 3 ans après, nous avons considéré, comme le dividende reste constant chaque année, que tous les 2 ans ou 3 ans si possible il serait opportun de réaliser cette opération».
100 succursales en 2020
La note d’information revient par ailleurs sur les perspectives d’évolution de l’activité. Les projections tablent sur un chiffre d’affaires consolidé qui devrait s’inscrire dans une tendance globalement haussière. Il devrait ainsi suivre un rythme annuel croissant sur la période prévisionnelle 2015-2017 de 14,7% pour s’établir à 5,79MMDH en 2017 contre 4,40MMDH en 2015. Cette évolution résulte principalement de la hausse des ventes qu’anticipe Auto Hall sur les véhicules.
En effet, le chiffre d’affaires prévisionnel serait réalisé majoritairement par la vente des véhicules particuliers et utilitaires qui représentent en moyenne sur la période 2015-2017 plus de 81,7% du chiffre d’affaires total, suivi par les véhicules industriels qui représentent en moyenne 13,2% du chiffre d’affaires. Le réseau de distribution y serait pour beaucoup. Si aujourd’hui avec une cinquantaine de succursale, il y contribue à hauteur de 70%, «dans le schéma actuel, la contribution du réseau devrait progresser pour atteindre jusqu’à 80%». En effet, la société a entamé l’ouverture de 15 succursales en 2016. En 2017, 5 nouvelles succursales devraient voir le jour.
Pour une enveloppe d’investissements globale sur 2016 et 2017 qui s’élève à 694MDH. L’objectif final est d’atteindre 100 succursales à l’horizon 2020. Fer de lance de la société, le réseau lui permet d’économiser sur la marge des concessionnaires estimée entre 6 et 12%.
Abderrahim Bachiri
Directeur général des activités support d’Auto Hall
Les Inspirations ÉCO : Au niveau des projections, on constate un ralentissement de la croissance du chiffre d’affaires entre 2015 et 2016 comparé à 2014-2015. Il passe d’un revenu additionnel d’1MMDH à seulement 300MDH…
Abderrahim Bachiri : Le 1MMDH additionnel que nous avions réalisé en 2015 est généré par la nouvelle carte de Nissan. Nous n’allons pas avoir une nouvelle carte chaque année. Une fois dans le portefeuille, la carte Nissan va croître normalement. La première année, elle a permis une croissance importante parce que tout d’abord elle n’était pas représentée comme il le faut et puis parce que ce chiffre d’affaires de Nissan était nul l’année précédente. Aujourd’hui, on va le comparer aux 1,3MMDH. Toutefois, il y a lieu de souligner que la croissance ne viendra pas que de Nissan.
Est-ce qu’il n’y a pas en filigrane une estimation d’une conjoncture difficile en 2016 ?
La conjoncture, elle, est ce qu’elle est. Dans le business plan, on prévoit un léger redressement du marché de l’utilitaire et du camion et même de la croissance. La croissance de 30% de 2015, est une croissance exceptionnelle grâce à une carte qui n’existait pas avant. Hors impact de Nissan, notre chiffre d’affaires n’a pas trop progressé, il était stable et l’année en cours et prochaine, on prévoit une augmentation, donc nous sommes plutôt optimistes.
Qu’en est-il de la croissance entre 2016 et 2017 où l’on prévoit un chiffre d’affaires additionnel d’1MMDH ?
Pour cette période, nous prévoyons l’atteinte d’un régime de croisière de notre réseau. L’année dernière, nous avions ouvert plusieurs succursales et nous estimons que le régime de croisière de l’ensemble des succursales sera atteint à partir de 2017-2018. Pour ouvrir une succursale, il faut une année de construction. Une fois construite, il faut la préparer, la lancer, que les équipes prennent leurs repères, que les clients repèrent le nouvel endroit. Autrement dit, il faut au moins 1 à 2 ans pour qu’une nouvelle succursale donne pleinement ses fruits et comme on a investi dans le réseau en 2015 et en 2016, on pense que le résultat devrait paraître plus tard.