L’inquiétude perdure
Pour le Maroc, l’unique évolution enregistrée est l’acceptation du pourvoi par la Cour de justice européenne. Aziz Akhannouch souligne que le Maroc demande toujours des garanties fortes à son partenaire européen pour le maintien des relations agricoles.
«La mobilisation et la vigilance sont toujours de mise et demeurent le mot d’ordre pour le Maroc dans le traitement de cette affaire de justice». C’est ce que vient de déclarer le ministre de l’Agriculture et de la pêche maritime, au sujet de l’affaire de l’annulation de l’accord agricole par le tribunal de l’Union européenne. Les autorités marocaines semblent donc toujours inquiètes de l’issue de l’affaire de l’arrêt du Tribunal européen qui a décidé en 1re instance d’annuler l’application de l’accord agricole pour manquement de la part du Conseil de l’UE.
Comme nous l’indiquions dans nos dernières publications concernant le sujet, la publication du pourvoi en appel n’est que le début d’un processus qui s’annonce très long. Il ne faudrait voir dans l’acceptation du pourvoi par la Cour de justice européenne qu’une formalité. Dans une récente déclaration à l’agence de presse MAP, Aziz Akhannouch, a précisé que le Maroc demande toujours des garanties fortes à son partenaire européen pour le maintien des relations agricoles. Il précise que l’acceptation du pourvoi par la Cour de justice européenne initie un long processus judiciaire d’analyse des arguments du Conseil européen et des États membres qui interviendront en soutien au Conseil. «Il est encore trop tôt de voir en cela une issue à ce dossier», a-t-il insisté.
Akhanouch tient donc à rappeler la gravité de la situation qui prévaut depuis la publication de l’arrêt du tribunal européen du 10 décembre dernier. Selon une source proche du dossier, l’Union européenne a, bel et bien, fourni plus d’efforts en termes de communication en réaction au coup de gueule du Maroc en février dernier. Mais il n’en demeure pas moins que plus de garanties doivent être fournies afin de rassurer les autorités marocaines.
La balle est actuellement dans le camp de la Cour de justice. Celle-ci devra revérifier les arguments et preuves des deux parties avant de se décider. Lorsqu’on voit le temps qu’il a fallu à la huitième chambre du tribunal pour se décider en première instance sur le sujet (près de 3 ans de procédure), mieux vaut s’armer de patience.