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Tourisme : Le patronat décortique le secteur

Lors d’une rencontre avec les opérateurs économiques de la région Souss-Massa, Miriem Bensalah, présidente de la CGEM, a qualifié le tourisme de secteur malade. Selon elle, l’actuel mode de fonctionnement du Conseil national du tourisme (CNT) est plus virtuel que réel, et le gouvernement doit faire de ce secteur une priorité économique.

Les prochaines années seront-elles prometteuses pour la région Souss-Massa? C’est la question qui taraude actuellement l’esprit de plusieurs opérateurs économiques. Contexte oblige, les trois moteurs historiques de croissance que sont l’agriculture, la pêche et le tourisme se sont essoufflés. Par conséquent, l’attractivité économique régionale a décliné, au cours des dernières années, à travers le déclassement de la Région du palmarès des territoires les plus créateurs de richesse en termes de PIB et la faiblesse de l’investissement public injecté dans la Région.

Au cours de l’année 2016, la Région n’a accaparé que 3,1% des investissements des établissements et entreprises publics, alors que d’autres régions ont enregistré des quotes-parts à deux chiffres. Ce n’est donc pas un hasard que Miriem Bensalah Chaqroun, présidente de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), se soit déplacée, en fin de semaine dernière, à Agadir pour s’entretenir avec les opérateurs économiques du Souss-Massa dans le cadre d’une rencontre initiée par la nouvelle équipe régionale de la CGEM, présidée par Majid Jondy. «Les patrons des PME du Sud crient à l’abandon et aucun secteur productif n’est actuellement épargné», se désole Yassine Rhanmouni, député de la CGEM à la Chambre des conseillers, avant d’ajouter que la «prise de conscience est la première pierre à apporter à l’édifice pour amorcer une vraie dynamique». Une dynamique qui passe, selon Miriem Bensalah Chaqroun, par l’implication du secteur privé. «La CGEM doit être présente dans la préparation des programmes de développement régionaux afin d’apporter des solutions concrètes aux différentes problématiques économiques», a insisté la patronne des partons. En dépit de la crise qui frappe de plein fouet l’activité touristique, à cause de facteurs aussi bien conjoncturels que structurels, les différentes interventions ont insisté sur la redynamisation du secteur touristique à Agadir, qualifié de secteur malade par la présidente de la CGEM.

Au-delà des problèmes liés au positionnement du produit, à la vétusté du parc hôtelier, au manque d’attractivité, à l’insuffisance des liaisons aériennes et au recul de l’investissement touristique, la destination Agadir a «perdu», l’année dernière, 19.423 touristes et 397.074 nuitées, et cela continue encore durant les premiers mois de 2016. Le fait d’aborder la situation du tourisme dans ses multiples dimensions a également suscité le débat sur la création du Conseil national du tourisme (CNT). «Le mode de fonctionnement du CNT est plus virtuel que réel; c’est pourquoi il faut lui donner du contenu. Actuellement, une cellule du patronat se penche sur la question», explique Miriem Bensalah.

Il est nécessaire aussi, selon la CGEM, que le gouvernement fasse du tourisme une priorité économique. C’est justement la première fois que le groupe de la CGEM au sein de la Chambre des conseillers s’oppose au budget dédié à ce secteur. L’autre point abordé au cours de cette rencontre a concerné les délais de paiements. En dépit de l’application de la loi 32-10 sur les délais de paiement fixés à 60 jours, assortie d’un intérêt moratoire, les entreprises souffrent encore des arriérés de paiement. Dans sens, la CGEM espère que le projet d’amendement de la loi sur les délais de paiement sera adopté avant la fin des prochaines élections. «Ce projet, pour lequel la CGEM a bataillé depuis des années, a intégré les entreprises et établissements publics en plus de la progressivité dans l’application du texte et les spécificités sectorielles», explique Fayçal Mekouar, vice-président de la CGEM. Par ailleurs, d’autres sujets ont été à l’ordre du jour de cette rencontre.

Il s’agit de l’adaptation de la formation au marché de l’emploi, du déficit hydrique auquel la région Souss-Massa est exposée, mais aussi de l’opérationnalisation du Comité régional de l’environnement des affaires (CREA), dont la convention a été paraphée depuis juin 2014 à Agadir par la section patronale de la région Souss-Massa-Drâa (ancien découpage), le Centre régional d’investissement et le conseil régional en plus de la wilaya, qui assure la présidence de cette instance de concertation public/privé. Alors que le Comité national de l’environnement des affaires (CNEA) a été institué en décembre 2009, les professionnels et institutionnels sont d’avis que l’ensemble des mesures et dispositions mises en place par le CNEA ne pourrait avoir de résultats tangibles sans une dimension régionale où l’acte d’investir est assujetti à une amélioration constante de l’environnement.

Actuellement, les axes du plan d’action de la CREA, qui se fait toujours attendre, ont été arrêtés, se déclinant en cinq axes. Une plénière est prévue le 20 mai prochain pour la présentation des grandes lignes de plan d’action. Elle sera suivie de l’émission de recommandations relatives à l’amélioration de l’environnement des affaires.


 

Abdellatif Jouahri explique aux patrons sa prévision de croissance

Comme attendu, le Conseil d’administration de la CGEM et son conseil national dédié à l’entreprise (CNE) ont été marqués, ce samedi à l’hôtel Hyatt Place à Taghazout, par la présence de Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib. Ce dernier a présenté la situation de l’économie nationale par rapport aux économies émergentes et la stabilité politique qui est un critère important permettant au Maroc de préserver son attractivité vis-à-vis des agences de notation. Lors de son conseil, tenu le mois dernier, la Banque centrale a déjà revu à la baisse sa prévision concernant la croissance pour 2016 en fixant le taux à 1%. Étaient également présent, à au cours de ce conseil est Aziz Akhannouch, ministre de l’Agriculture et de la pêche maritime, ainsi que des présidents de sections régionales de la CGEM. Abdellatif Jouahri n’a pas manqué l’occasion pour demander aux banques de respecter les directives du BAM en ce qui concerne le taux directeur, mais aussi de faciliter l’accès au financement des entreprises et de notifier les rejets de crédits de la part des banques.



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