Le trident sur les pas du modèle allemand

Sans diversification de l’offre, point de salut ! Telle semble être la notion définitivement admise par une grande firme comme Maserati qui a fini par admettre que pour vendre des voitures ou plus précisément, plus de voitures, il fallait inévitablement élargir la gamme. Après une première phase d’élargissement vers le bas, concrétisée avec succès à travers la Ghibli et soutenue par l’introduction de motorisations diesel, la marque au trident s’est enfin lancée sur le marché très juteux des SUV. Une diversification bien pensée et, elle aussi, promise au succès. Et pour cause. Synergie oblige, cette toute première Maserati haute sur pattes cache dans ses entrailles tout le savoir-faire d’un grand spécialiste du 4×4 et même l’inventeur du véhicule tout-terrain : Jeep. Une façon de dire que le Levante, bien que destiné à la route, aura bien les moyens de s’aventurer en dehors des sentiers battus. De quoi faire le bonheur des clients européens et marocains, certes, mais surtout des Américains et des Chinois. Du coup, l’arrivée de cet SUV sonne ainsi comme le début d’une nouvelle ère, Maserati évoluant progressivement du statut de label de niche à celui de constructeur à volumes. Ce revirement stratégique n’est pas sans rappeler celui d’un concurrent allemand, dont les dirigeants d’il y a dix ans passent aujourd’hui pour de véritables visionnaires. Reste à voir comment évoluera l’autre marque sportive affiliée au groupe Fiat d’ici la prochaine décennie. Cette diversification sera-t-elle judicieusement menée et jusqu’à quelle limite ? La «démocratisation», un tant soit peu, des automobiles au trident ne risque-t-elle pas d’aboutir à une démystification, voire «banalisation» de la marque ? Deux questions auxquelles seul l’avenir répondra.