COP22 : La science face aux enjeux politiques
Avant tout politique et diplomatique, les COP reposent sur des données concrètes, chiffrées et scientifiques. La COP22 de Marrakech qui se tiendra en novembre n’échappe pas à cette règle. Dans la préparation de ce rendez-vous planétaire, une étape fondamentale se déroule aujourd’hui à Rabat, où sera présentée la Troisième communication nationale (TCN) sur le changement climatique. «Ce rapport doit être préparé par les pays prenant part à la Conférence Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique.
Le document dresse l’état des lieux du pays (eau, agriculture, littoral…) et fait l’Inventaire des Gaz à effet de serre », explique le département chargé de l’Environnement. Sous la présidence de Hakima El Haité, à la tête de ce département, la rencontre d’aujourd’hui devrait poser les bases techniques de l’action que mène le Maroc en la matière. Ça sera également le moment de faire le bilan des actions. Un bilan plutôt mitigé, les politiques publiques restant toujours déconnectées des impératifs qu’imposent les changements climatiques aux secteurs vitaux de la nation. «Notre pays a été plutôt bien servi par le climat depuis la seconde communication nationale sur le changement climatique, tenue en 2009.
Si la situation reste favorable, ce n’est pas du fait des politiques publiques menées par les gouvernements successifs», estime Mohammed-Saïd Karrouk, professeur de climatologie, membre du GIEC, référence scientifique en matière de changement climatique. Aussi l’enjeu est d’arriver à mettre le politique au service du scientifique et donc de l’environnemental, et non l’inverse. Un défi qui risque difficile à relever. Pour le moment, une chose est sûre: la mobilisation autour du rendez-vous de novembre sera à son apogée.