Croissance : Le CMC pessimiste
Pour le Centre marocain de conjoncture, les orientations de l’activité économique en ce début d’année annoncent un repli du cycle de production à cause notamment du déficit pluviométrique. Pis, le secteur non-agricole ne sera pas en mesure de limiter la casse.
Les pronostics du Centre marocain de conjoncture (CMC) n’augurent rien de bon pour l’économie nationale. Dans sa dernière livraison, le Centre présidé par Habib El Malki a mis en garde contre la «forte contraction du cycle de croissance» de l’économie du pays. Pour lui, les orientations de l’activité économique en ce début d’année annoncent un repli du cycle de production. Le déficit pluviométrique particulièrement sévère au cours des derniers mois pèsera lourdement sur les performances du secteur agricole, les revenus et la demande.
La perspective de contraction de l’activité sera d’autant plus marquée que le secteur non-agricole, qui fait face à un affaiblissement de la demande tant au plan interne qu’externe, ne sera que d’un apport limité pour compenser le déficit prévisible de production. Le rythme de croissance ne pourra, dans ce contexte, dépasser 1,2 %. Cette perspective qui implique un repli de la croissance estimé à 3,8 points par rapport à l’exercice 2015 aura d’importantes répercussions sur les revenus, les niveaux de vie et l’emploi. Le CMC a également passé au scanner plusieurs indicateurs de l’économie nationale.
Et le constat est que «le chemin reste encore long pour avoir une attractivité économique assez forte». Et d’ajouter : «les indicateurs liés aux flux d’investissements étrangers et aux implantations des entreprises étrangères restent relativement faibles par rapport aux atouts du Maroc, ainsi que par rapport aux besoins en investissements pour assurer des taux de croissance assez élevés». Côté tourisme, le tableau n’est guère reluisant. Le nombre de touristes internationaux dans le monde a atteint un chiffre record en 2015 et devrait encore croître de 4% en 2016. Cette performance n’a cependant pas profité au Maroc. Le nombre de touristes étrangers a baissé de 7% en comparaison à 2014. «Si les prévisions officielles sont optimistes pour 2016, elles restent incertaines au regard de l’évolution internationale. Un gap énorme nous sépare, par ailleurs, des ambitions de la vision 2020», rappelle le CMC.