Marché boursier : En 10 ans, les OPR dominent
Sur la dernière décennie, période régie par la loi sur les offres publiques, le marché a recensé une trentaine d’opérations, obligatoires pour la plupart.
Dans sa newsletter du dernier trimestre de 2015, le Conseil déontologique des valeurs mobilières (CDVM) s’est attardé sur la pratique des offres publiques au Maroc après plus de 10 ans d’existence. Il y présente un bilan plus quantitatif que qualitatif de cette décennie qui a enregistré une trentaine d’opérations. Dans son analyse, le CDVM revient sur les offres publiques ou encore celles qui s’y assimilent d’avant la mise en place du dispositif législatif encadrant les offres publiques sur titres cotés -soit avant 2004- mais concentre son analyse sur l’après-réforme.
Ainsi, depuis 2004, le marché boursier marocain a connu 13 offres publiques d’achat, 16 offres publiques de retrait, 1 offre publique d’échange et 1 offre publique de vente (OPV). Concernant cette dernière, opérée par Lesieur Cristal en 2014, le CDVM souligne que même si elle visait pour l’essentiel les mêmes objectifs qu’une OPV classique, c’est le régime général de l’appel public à l’épargne qui a été appliqué. Autrement dit, aucune OPV n’a été réalisée au sens de la loi sur les offres publiques. Par ailleurs, pour ce qui est des offres publiques d’achat ou de retrait, elles sont majoritairement obligatoires, avec 26 opérations sur un total 30. Les offres publiques d’achat, lancées suite au franchissement du seuil de détention de 40%, sont au nombre de 12 opérations tandis que les offres publiques de retrait recensent 14 opérations obligatoires, dont deux suite au franchissement du seuil de 95%. Les opérations publiques de retrait comptent, par ailleurs, uniquement deux cas d’offres volontaires.
La radiation de la cote reste le fait générateur majoritaire avec 13 cas recensés de 2004 à 2015. Si ces offres sont dites publiques, leur taux de réponse n’est pas aussi élevé pour autant. Si certaines OPA sont proches de 0% et d’autres ne dépassent pas les 7% (4), les taux de participation les plus élevés sont enregistrés par les offres publiques de retrait. D’après le CDVM, «de toute évidence, dans la perspective d’une radiation de la cote de la Bourse des valeurs, les actionnaires minoritaires préfèrent se retirer du capital de la société pour éviter les déconvenues d’un titre sans marché et sans les obligations d’information et de publication qu’exige un marché réglementé». En somme, le gendarme de la Bourse souligne que le taux de réponse aux offres publiques est très disparate d’une opération à l’autre en raison des particularités de chaque offre.