Maroc

Larache, Une affaire de trafic de poulpe fait jaser au port

Certains professionnels dénoncent des ventes illicites de grandes quantités de poulpe au port de Larache. Les responsables de la délégation régionale rejettent ces faits. Ces opérateurs menacent de remonter l’affaire à la tutelle du secteur.

Les contrebandiers ont de l’imagination. Et c’est cela même qui complique la mission de la gendarmerie royale et la délégation de la pêche maritime de Larache qui ne peuvent être partout pour contrôler les captures de poulpe. De grandes quantités, capturées de manière illégale, seraient débarquées dans ce port, selon des certains opérateurs. «Le quota mensuel réservé à ce céphalopode est très faible par rapport à d’autres ports du pays. Les chiffres officiels sont là pour le prouver. Pourtant, cela fait plusieurs mois que nous assistons à une activité clandestine qui sévit dans le port de Larache», témoigne, sous couvert d’anonymat, un professionnel de la pêche côtière. Ce port, affirme-t-il, est le théâtre de gros trafics de poulpe de contrebande. Pour la même source, c’est un manque à gagner important qui échappe aux statistiques officielles de l’Office national de la pêche (ONP).

Cette situation inquiétante a été découverte, en juin dernier, lorsque des associatifs professionnels à Larache ont déploré «des transactions commerciales illégales dans ce port (cf:www.leseco.ma)». En septembre dernier, une enquête avait été ouverte suite à des courriers adressés par l’Association des barques de l’avenir pour le développement humain et de la coopération (segment de la pêche artisanale). Et c’est cette même association qui tire, de nouveau, la sonnette d’alarme.

Dans une déclaration aux Inspirations ÉCO, son président, Mustapha Mehdi assure que «le trafic de poulpes a pris de l’ampleur depuis l’été dernier». Un trafic dans lequel seraient impliqués des mareyeurs grossistes, des chalutiers, des intermédiaires et même certains agents de l’administration. «Une partie de ce poulpe est pêchée en dehors du quota fixé, mais une quantité importante est pêchée dans d’autres ports du royaume, comme à Dakhla où des intermédiaires achètent ce céphalopode à 8 DH/kg. La marchandise est ensuite vendue, à Larache, à des mareyeurs grossistes à un prix plus élevé», déclare Mustapha Mehdi. «Il est à noter que ce poulpe de contrebande est blanchi par des documents administratifs», ajoute-t-il. Des accusations rejetées par la délégation de la pêche maritime de Larache : «toutes les captures de produits de la mer sont contrôlées. Ces deux derniers mois, les captures ont été importantes au port de Larache. En témoignent les déclarations concernant le poulpe, qui sont très importantes». Les professionnels ne semblent pas convaincus. Mustapha Mehdi annonce qu’il compte interpeller le département de tutelle pour diligenter une équipe d’inspecteurs au port de Larache. 



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