Éco-Business

Capital investissement : Cap sur l’Afrique !

L’attractivité de l’Afrique a connu une progression constante pour devenir une réalité incontournable pour tous les acteurs économiques. L’industrie du capital investissement marocaine s’y positionne déjà et envisage de s’y renforcer.

«Le capital investissement du Maroc vers l’Afrique», tel a été l’objet de la 5e journée du capital investissement, tenue hier à Casablanca. Selon Omar Chikhaoui, président directeur général de Capital Invest et président de l’Association marocaine des investisseurs en capital (AMIC), «sur les plus de 6 MMDH, investis par les opérateurs marocains en capital investissement, 20% sont investis en Afrique et plus précisément en Afrique francophone, tel le Sénégal, la Côte d’Ivoire et certains pays de l’Afrique de l’Ouest». D’après Chikhaoui, il s’agit essentiellement des opérations de capital développement dans des PME africaines de la région. Cet investissement est opéré soit directement dans des PME locales, soit à travers des sociétés marocaines qui souhaitaient s’installer dans la région. Ces investissements étant réalisés pour la plupart en 2014, les sorties sont prévues dans 5 à 6 ans pour un rendement espéré au minimum égal à celui réalisé sur le marché marocain. Une prouesse eu égard à la jeunesse de l’industrie marocaine.

Celle-ci a, en effet, à peine quinze ans et a tout de même réussi à se structurer, se professionnaliser, gagner la confiance des investisseurs et se bâtir une solide réputation auprès de ceux-ci. L’expérience acquise par les professionnels du secteur dans un marché en développement et initialement dépourvu de cadre réglementaire constitue, sans nul doute, un atout de taille pour aborder le continent africain. Un point que souligne, d’ailleurs, Said Ibrahimi, directeur général de Casablanca Finance City Authority, en précisant lors de son intervention qu’«une expertise d’Afrique est en train de se développer parmi les gestionnaires de fonds, au même titre que des stratégies d’investissement propres, pour tenir compte des particularités de l’environnement financier et juridique du continent». Le continent moins servi Il y a lieu de rappeler que depuis 2013, 94% des montants levés pour le Maroc le sont par des fonds transrégionaux, actifs dans le royaume mais également en Afrique du Nord et dans d’autres pays africains.

Toutefois, «malgré cet engouement notable, le capital investissement reste modeste en Afrique. Le continent africain a capté l’équivalent de 5% des capitaux levés par les pays émergents, et seulement 1% des investissements mondiaux par les fonds de private equity. Ce qui fait qu’il y a une marge de croissance extraordinaire», rappelle Ibrahimi. Quant à Ismail Douiri, directeur général d’Attijariwafa bank, il a surtout mis en garde contre les dangers liés à l’instabilité de certains pays du continent, en citant la mauvaise expérience qu’a vécue la banque qu’il dirige en Côte d’Ivoire et qui consistait en la perte de contrôle de la filiale ivoirienne pendant 3 à 4 mois. Douiri a aussi souligné que compte tenu de la jeunesse du capital investissement au Maroc, il serait plutôt opportun de saisir tout le potentiel qu’offre le marché marocain avant d’aller en Afrique et a précisé que si les taux de rentabilité interne de 8% à 15% en DH paraissent importants, ils sont loin d’attirer les investisseurs étrangers. 



PLF 2026 : cap sur l’investissement et l’inclusion


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