Éco-Business

Métallurgie : Comment l’industrie compte soigner ses maux

Compétitivité en berne, coûts exorbitants, accès au financement limité… la conjoncture est morose en ce début d’année pour les Industries métallurgiques, mécaniques et
électromécaniques (IMME). La fédération cherche des solutions «durables» aux problèmes qui entravent son développement.

L’année 2016 sera-t-elle celle de la transformation de la filière métallurgique ? Rien n’est moins sûr. Beaucoup d’attentisme semble marquer les opérateurs. «2016 sera, et tel est notre objectif, l’amorce de la mutation souhaitée, pour peu que certains problèmes soient traités en parallèle des actions préconisées dans le cadre de notre vision stratégique», estime Abdelhamid Souiri président de la Fédération des industries métallurgiques, mécaniques et électromécaniques (FIMME).

L’industrie est aujourd’hui consciente qu’il faut trouver des solutions durables aux problèmes qui entravent le développement du secteur et qui persistent depuis de longues années. Pour la FIMME, plusieurs obstacles ont mis à mal les différentes activités des industriels. D’abord, la profession entend s’attaquer à l’amélioration de la production de produits plats en acier en vue de répondre aux besoins nationaux en termes de qualité, coûts et délais de livraison. Ensuite, l’impact des mesures de défense commerciale relatives aux tôles d’acier sur les filières en aval (sauvegarde pour produits froids et antidumping pour produits chauds) semblent également préoccuper une partie de la profession.

D’ailleurs, la reconduction imminente des mesures de sauvegarde portant sur les importations de fil machine et fer à béton fait grincer des dents auprès de certains opérateurs-importateurs. Bien plus que ces problématiques conjoncturelles, la profession doit également composer avec un manque de ressources humaines et financières. Les industriels se plaignent d’une carence en main-d’œuvre spécialisée et d’un accès au financement difficile auquel s’ajoute un environnement défavorable à la compétitivité des entreprises. Les IMME pestent en outre contre des coûts logistiques élevés, une faible disponibilité de la ferraille locale et de coûts d’approvisionnement en énergie importants. La cherté du foncier finit de plomber une compétitivité déjà pas très reluisante.

Intégration industrielle
Cette situation a imposé un sérieux revers pour le secteur en 2015. «De nombreux problèmes ont en effet touché plusieurs industriels opérant dans certaines de nos filières phares, les acculant à adopter une posture d’attentisme, dans le meilleur des cas. Ceci a, inévitablement, conduit à une perte en termes de dynamisme, réduisant ainsi les perspectives de développement». Du fait d’une visibilité réduite eu égard au contexte morose qui prévaut depuis un certain temps, les investisseurs potentiels affichent une certaine frilosité qui a pour corollaire de freiner, ou de reporter, tout au moins, toute décision de mise à niveau, pour tenter de gagner en compétitivité. «Il faudra d’abord s’occuper de ces points pour tourner définitivement la page de l’année 2015», précise le président de la FIMME. Une tâche qui ne risque pas d’être aisée, étant donné la multiplicité des filières.

Pour sa part, la convention avec les pouvoirs publics pour le développement du secteur, dans le cadre du Plan d’accélération industrielle, s’inscrit dans la continuité. «Il s’agit d’un processus qui exigera des efforts constants sur une première période de 5 années et dans lequel la FIMME a tenu, en concertation permanente avec ses membres, à identifier et prioriser les mesures de développement à mettre en place», poursuit Souiri. La feuille de route pour assurer la mutation stratégique, envisagée pour le secteur, connaîtra un déploiement progressif et devrait permettre de réaliser quelques ambitions et de créer de nouvelles opportunités pour les industriels. Pour atteindre les objectifs assignés à l’horizon 2020, ladite vision s’articulera autour de plusieurs volets, tels que la reconfiguration du tissu industriel à travers des mesures incitatives, le renforcement de la compétitivité des entreprises locales à travers des programmes dédiés, le déploiement d’un plan de développement des débouchés à l’export,… etc.

La vision proposée pour le développement des IMME s’appuiera également sur une forte volonté d’intégration industrielle, rendant indispensable un renforcement de la compétitivité du secteur et permettant, à terme, le développement d’une réelle stratégie à l’export autour de la maîtrise progressive de la chaîne de valeur industrielle. «Pour notre fédération, ce travail est porteur d’un avenir prometteur grâce, d’une part, aux perspectives offertes par le développement des marchés applicatifs (énergies renouvelables, ferroviaire, automobile, construction, etc.) et, d’autre part, des opportunités offertes par les débouchés africains dans le cadre de la nouvelle donne ouverte par des projets de délocalisation avec des partenaires internationaux».  



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