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Industrie pharmaceutique : Croissance assurée jusqu’en 2019

Le cabinet Roland Berger présente son diagnostic du secteur pharmaceutique. Les acteurs internationaux et locaux sont face à des perspectives de croissance favorables. Cependant, des risques sont à surveiller de près.

Le secteur de l’industrie pharmaceutique connaît un démarrage de l’année 2016 placé sous le signe de l’optimisme. Les craintes des industriels de voir leur chiffre d’affaires fondre suite à la baisse des prix médicament ne se sont pas matérialisées. Au contraire, la demande et le volume des ventes progressent et, partant, l’accès au médicament par une proportion accrue de citoyens. Les chiffres des ventes à l’unité (voir graphique) confirment cette tendance. La baisse du CA devrait être compensée par cette hausse des volumes de vente. L’étude Roland Berger prévoit une croissance du secteur d’environ 6% d’ici 2019, soit un CA
de 20 MMDH contre 13,1 MMDH actuellement. Cette étude confirme les fondamentaux solides du secteur.

Une industrie «très compétitive»
Les trois groupements professionnels du secteur, l’Association marocaine de l’industrie pharmaceutique (AMIP), les Entreprises du médicament (LEEM) et l’Association marocaine du médicament générique (AMMG) avaient commandé cette étude pour y voir plus clair dans un contexte qualifié de «difficile» par ces industriels. Parmi les principaux constats, «Le Maroc présente des zones de force claires pour le développement de l’industrie pharmaceutique». Pour le cabinet de consulting, le marché marocain se caractérise par «des infrastructures solides et un fort niveau d’investissements». Un des indicateurs de cette solidité est le taux de couverture par l’industrie locale des besoins nationaux en médicament qui atteint les 65%.

Ce chiffre est en baisse depuis la montée des importations des traitements innovants. Il demeure que «le secteur pharmaceutique marocain est bien développé en comparaison avec les autres territoires africains», comparent les consultants. Une autre caractéristique du marché marocain est la présence à la fois de forts acteurs globaux et des acteurs locaux du secteur privé. «La présence historique des laboratoires internationaux a contribué à la croissance du marché marocain via le développement de capacités de production et de distribution ainsi que des partenariats avec les acteurs locaux qui fabriquaient et distribuaient sous licence des produits de laboratoires internationaux», décrypte cette nouvelle étude. L’industrie locale est décrite comme «très compétitive» et aux «standards de production de haute qualité», accompagnée par «des fortes compétences et RH formées sur les 10 dernières années». Seul bémol, l’industrie nationale demeure cantonnée à la production de génériques.

Le risque de la cherté des médicaments
L’étude s’arrête sur les opportunités et les risques pour ce secteur. Côté opportunités, le cabinet Roland Berger note l’élargissement de la couverture de l’assurance santé permettant un meilleur accès aux soins et une plus forte consommation des médicaments par les citoyens. Une consommation aujourd’hui ne dépassant pas les 388 DH/citoyen. Deuxième opportunité selon le cabinet, l’émergence d’une classe moyenne avec une demande accrue pour les traitements. La troisième opportunité à saisir pour l’industrie touche l’environnement commercial du Maroc avec la signature d’une multitude d’accords de libre-échange qui devrait «améliorer les échanges commerciaux liés à ce secteur», estime le cabinet. Les risques à surveiller sont au nombre de trois.

Il y a d’abord la politique des prix des médicaments poursuivie par le ministère de la Santé pour viabiliser l’élargissement de la couverture médicale aux plus démunis (RAMED). «Il y a un équilibre à trouver entre cette politique et des prix acceptables pour préserver l’industrie», recommande le cabinet Roland Berger. La rubrique «médicament» absorbe 22% des dépenses de santé au Maroc, selon les chiffres de cabinet. Un chiffre qui dépasse les 33% chez les caisses d’assurance, notamment l’AMO. Ensuite, le deuxième risque pour le chiffre d’affaires de l’industrie concerne «la durabilité du financement du système de santé», spécialement dans un contexte de vieillissement de la population au Maroc et la «cherté des prix des médicaments». Le dernier risque pour l’industrie concerne les lourdeurs que connaît le système d’enregistrement et de délivrance des autorisations de mise sur le marché (AMM). Le nouveau décret devrait permettre de pallier ce risque, permettant célérité et transparence dans le processus, marqué jusque-là par une opacité et une lourdeur administratives.  


 

2016, l’année de l’écosystème
Les industriels du secteur ont décroché leur écosystème prévu dans le cadre du Plan d’accélération industrielle (PAI). Le document est aujourd’hui prêt, et la signature devrait se concrétiser dans les prochaines semaines, «courant janvier», promet Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique. Le développement des bio-technologies, des essais cliniques, la fabrication des médicaments au niveau local et les dispositifs médicaux sont les quatre composantes de l’écosystème du médicament retenues suite à l’étude réalisée par le cabinet Valyans. L’objectif est de créer 3.900 emplois et générer un CA de 10 MMDH additionnels. Pour y arriver, ce secteur bénéficierait d’un soutien financier de 440 MDH.



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