Éco-Business

Les walis boostent le marché de la sécurité

Selon une circulaire des walis et gouverneurs des différentes villes du Maroc, les établissements touristiques et hôteliers étaient obligés de s’équiper de portiques de sécurité avant le 25 décembre. Dans le cas contraire, les fêtes du réveillon qui génèrent pour eux un chiffre d’affaires conséquent leur étaient interdites. 

Le marché de la sécurité ne connaît pas la crise. Il se porte même très bien surtout depuis la fin de 2015. Une circulaire du ministère de l’Intérieur a été envoyée en décembre dernier  à tous les hôtels, restaurants et pubs des  villes du royaume pour les obliger à installer des portiques de sécurité. Ceux-ci sont obligatoires pour toute organisation du réveillon du nouvel an.

Le boom des portiques détecteurs de métaux
«Dès lors, il y a eu une ruée des patrons d’établissements touristiques vers les entreprises de sécurité électronique pour s’équiper de portiques détecteurs de métaux. Pendant tous le mois de décembre, le téléphone ne sonnait que pour les portiques. Preuve en est, nous avons vendu 142 portiques entre les attentats du Bataclan à Paris (le 13 novembre) et la fin du mois de décembre alors qu’on en vendait habituellement une dizaine par an», déclare Salwa Arouch, directrice générale d’ISB (International Security Business), entreprise de sécurité électronique.   Pour répondre à la demande grandissante, la PME a accéléré l’importation de   portiques par avion. Un mode de transport cher, certes, mais efficace. «Un portique venant de Chine, de Turquie ou des États-Unis coûte entre 20.000 et 48.000DH selon la qualité et le pays d’importation», explique Salwa Arouch. Néanmoins, passée la période de rush, certains établissements ayant répondu à l’appel des walis délaissent l’utilisation des portiques. C’est la raison pour laquelle les entreprises de sécurité veulent faire accompagner l’installation des portiques de contrôle avant qu’ils ne soient utilisés. «On aimerait que la police nationale donne une formation aux vigiles en termes de procédures à suivre s’il y a un soupçon qui pèse sur une personne. Les vigiles doivent connaître le numéro à appeler pour dénoncer le présumé terroriste…», déclare la dg d’ISB.

Caméras de surveillance, un must pour tous
Outre les portiques détecteurs de métaux, la ruée concerne les caméras de surveillance qui ne sont plus l’apanage des grands magasins ou des banques et grandes entreprises. Aujourd’hui, même les épiceries, les magasins de quartier, les cafés et les maisons en construction y recourent. «Dans les années 2000, on devait sensibiliser les clients à l’importance que revêt le fait de se doter de caméras de surveillance. On nous répondait que le quartier disposait déjà d’un gardien de nuit, mais l’on omet que 80% des vols viennent de l’intérieur, c’est-à-dire du personnel de maison. Néanmoins, depuis 3 ans, les magasins, qu’ils soient petits ou grands, de luxe ou pas, s’équipent naturellement de caméras de surveillance. Or, ils omettent les alarmes qui préviennent lors de l’intrusion d’un individu étranger et préviennent le propriétaire par téléphone», explique la spécialiste de sécurité.

Au Maroc, ce sont surtout les banques et les bijouteries qui s’équipent d’alarmes de sécurité car cela est devenu obligatoire. Toutefois, l’équipement en alarmes reste encore embryonnaire. Cela pourrait changer. Les attentats terroristes de Paris et Tunis ont déjà permis une mise à niveau relative de la sécurité du pays. Certains grands établissements commencent même à envisager l’équipement en détecteurs d’explosifs pour verrouiller leur sécurité. Ceux-ci restent chers, leur prix se situe autour de 200.000DH la pièce. Les entreprises de sécurité, elles, se frottent déjà les mains. 



PLF 2026 : cap sur l’investissement et l’inclusion


Recevez les actualités économiques récentes sur votre WhatsApp Suivez les dernières actualités de LESECO.ma sur Google Actualités

Rejoignez LesEco.ma et recevez nos newsletters




Bouton retour en haut de la page