Conjoncture : dynamique économique tenace

La note de conjoncture d’octobre 2025 dresse le portrait d’une économie marocaine résiliente, capable de s’adapter et de maintenir le cap malgré un environnement extérieur imprévisible.
Face aux tensions géopolitiques, à la volatilé économique et aux incertitudes climatiques, le Maroc continue de faire preuve de résilience. C’est ce que confirme la dernière note de conjoncture de la Direction des Études et des Prévisions Financières (DEPF), qui met en lumière une économie nationale dynamisée par la consommation des ménages, la relance de l’emploi et la stabilité des fondamentaux macroéconomiques, tout en restant exposée aux soubresauts de l’économie mondiale.
Une consommation des ménages solide et un emploi en reprise, mais…
Le premier moteur de cette résilience est la demande intérieure. La consommation des ménages se maintient à un niveau soutenu, portée par les politiques publiques de soutien au pouvoir d’achat, une inflation contenue (+0,4 % en septembre), et une hausse des crédits à la consommation (+3,9 % à fin août). Les transferts des Marocains résidant à l’étranger, qui atteignent 81,7 milliards de dirhams à fin août, participent également à ce soutien de la demande.
Dans le même temps, le marché du travail montre des signes tangibles de redressement, avec la création de 132.000 emplois rémunérés au troisième trimestre, répartis entre les secteurs des services, de l’industrie et de l’agriculture.
Par ailleurs, les premiers indicateurs relatifs au climat des affaires laissent entrevoir une reprise progressive de la confiance des opérateurs économiques, notamment dans les secteurs manufacturier et tertiaire. En revanche, sur la scène internationale, les indicateurs sont moins encourageants.
La DEPF souligne un environnement marqué par le ralentissement économique mondial, des tensions géopolitiques persistantes, des prix des matières premières instables et une inflation élevée dans plusieurs régions. Malgré ce climat tendu, l’économie marocaine parvient à tirer parti de ses secteurs d’exportation les plus performants – automobile, phosphates, aéronautique et agroalimentaire – grâce à une diversification industrielle de plus en plus aboutie. Une stratégie qui amortit les chocs extérieurs et contribue à équilibrer la balance commerciale.
Finances publiques : prudence avant tout !
La gestion budgétaire du Royaume reste prudente mais stratégique. Les recettes fiscales progressent, portées par la reprise économique et l’amélioration des mécanismes de recouvrement. Les dépenses, elles, sont orientées vers des secteurs prioritaires comme les infrastructures, la santé ou l’éducation.
Côté financement, les crédits bancaires repartent lentement à la hausse, notamment au profit des entreprises. Mais cette reprise reste conditionnée par la politique monétaire nationale et l’évolution des taux d’intérêt internationaux, qui influencent le coût du crédit. Mais, au-delà des indicateurs macroéconomiques, la DEPF met en avant l’évolution structurelle de l’économie nationale.
Plusieurs secteurs-clés, tels que le tourisme, le bâtiment, les énergies renouvelables ou encore les industries de transformation, bénéficient d’un accompagnement actif de l’Etat à travers des plans sectoriels et des investissements ciblés. La poursuite des réformes, notamment dans les domaines de la gouvernance, de la protection sociale et de la digitalisation, devrait à moyen terme renforcer la capacité du pays à absorber les chocs et à amorcer une croissance plus inclusive.
S.N. / Les Inspirations ÉCO







