Maroc

Diplomatie économique : Washington confirme son soutien aux investissements au Maroc

Le dernier rapport du Département d’État américain sur le climat de l’investissement au Maroc salue les réformes menées par le Royaume et son rôle de hub régional, tout en rappelant des défis persistants. Dans le même temps, Washington a réaffirmé son intention d’encourager les entreprises américaines à investir, y compris dans les provinces du Sud.

Le Royaume s’impose de plus en plus comme un point d’ancrage pour les investisseurs internationaux. Le rapport 2025 du Département d’État décrit un pays «qui se présente comme la passerelle vers l’Afrique pour les investisseurs». Il met en avant une stratégie claire qui repose sur la stabilité politique, le développement d’infrastructures modernes et l’ouverture sur l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique subsaharienne.

Dans son analyse, Washington relève que le Maroc «encourage activement l’investissement étranger à travers des politiques macroéconomiques positives, la libéralisation du commerce, des incitations à l’investissement et des réformes structurelles».

Cette dynamique, qui s’appuie notamment sur le Nouveau modèle de développement et la Stratégie digitale 2030, vise à diversifier l’économie et à créer de l’emploi dans les secteurs porteurs.

Des secteurs en plein essor et des projets structurants
Les priorités sont clairement identifiées, à savoir les énergies renouvelables, l’automobile, l’aéronautique, la pharmacie, le textile et l’agro-industrie. De plus, le Maroc «continue de réaliser d’importants investissements dans les énergies renouvelables et le secteur numérique», rappelle le rapport.

L’objectif est de porter la part des énergies vertes à 40% de la consommation énergétique d’ici 2035. La stratégie digitale 2030, lancée en septembre 2024, vise à créer 240.000 emplois et à former chaque année 100.000 jeunes dans les métiers du numérique. Des ambitions qui s’ajoutent à de grands chantiers d’infrastructures, notamment, le développement du port de Nador West Med, la construction de Dakhla Atlantique, l’expansion des aéroports et le renforcement des réseaux routiers et ferroviaires, liste le rapport.

À l’horizon 2025, l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations, puis la co-organisation de la Coupe du monde 2030 avec l’Espagne et le Portugal, constituent autant d’occasions de renforcer l’attractivité du pays auprès des investisseurs étrangers.

Des obstacles persistants pour les investisseurs
Malgré ces avancées, Washington n’ignore pas les défis structurels. Le rapport souligne que les investisseurs se heurtent encore à plusieurs obstacles, parmi lesquels une «bureaucratie gouvernementale» jugée inefficace, la «persistance de la corruption et la lenteur des réformes réglementaires». Des faiblesses qui continuent de pénaliser certains investisseurs, notamment dans la gestion des autorisations ou la transparence des procédures.

Par ailleurs, la perception de la corruption reste préoccupante. Le rapport relève qu’en 2024, le Maroc se classait 99e sur 180 pays dans l’indice de perception de Transparency International, et que «74% des Marocains interrogés estiment que la corruption est présente dans les institutions de l’État dans une large ou moyenne mesure».

Une fenêtre d’opportunité pour le Royaume
Les États-Unis rappellent que le Maroc demeure le seul pays d’Afrique à disposer d’un accord de libre-échange avec Washington. Depuis son entrée en vigueur, le commerce bilatéral a été multiplié par huit. Cette relation est consolidée par des mécanismes de dialogue réguliers et par le rôle de Casablanca Finance City comme plateforme régionale. Au-delà du rapport, le message politique reste explicite.

Le secrétaire d’État adjoint américain, Christopher Landau, a affirmé que «dans le cadre des initiatives de l’administration Trump visant à promouvoir la diplomatie économique et commerciale, nous sommes heureux d’annoncer que nous allons encourager les sociétés américaines souhaitant investir dans cette région».

Cette annonce, faite à l’issue d’une rencontre à New York avec le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita, confirme l’appui de Washington aux investissements dans les provinces du Sud. Le rapport du Département d’État insiste sur la capacité du Maroc à attirer de nouveaux flux de capitaux, en particulier dans des secteurs stratégiques.

Selon ses auteurs, «l’accord de libre-échange avec les États-Unis soutient les objectifs du Maroc de se développer en tant que centre financier et commercial régional».

Pour Rabat, ces conclusions constituent à la fois une reconnaissance des progrès réalisés et un appel à accélérer les réformes. L’appui affiché par Washington ouvre une fenêtre d’opportunité : attirer davantage d’investissements américains dans les industries vertes, le numérique et les infrastructures, tout en consolidant le positionnement du Royaume comme hub incontournable entre l’Europe et l’Afrique.

Faiza Rhoul / Les Inspirations ÉCO



Taxe carbone européenne : l’industrie marocaine sous pression


Recevez les actualités économiques récentes sur votre WhatsApp Suivez les dernières actualités de LESECO.ma sur Google Actualités

Rejoignez LesEco.ma et recevez nos newsletters




Bouton retour en haut de la page