Festival : le 23e L’Boulevard bat son plein

Jusqu’au 21 septembre, le stade du R.U.C. de Casablanca résonne des musiques actuelles du Maroc et d’ailleurs.

Le Stade du R.U.C. vibre de nouveau au rythme des musiques actuelles. La 23e édition du L’Boulevard se tient du 18 au 21 septembre et transforme Casablanca en capitale des cultures urbaines, réunissant sur scène artistes du Maroc, de Palestine, du Niger, de France, de Suède, de Hongrie et de Trinité-et-Tobago. Quatre jours intenses où se mêlent concerts, compétitions, cirque, danse, ateliers et espaces de rencontre. L’accès reste entièrement gratuit.

Une scène qui révèle et accompagne
Depuis 1999, L’Boulevard défend une conviction simple : les artistes émergents ont besoin d’une scène réelle pour se former, rencontrer leur public et affirmer leur identité. Le festival n’est pas seulement une vitrine : c’est un espace d’apprentissage et de partage.

Cette philosophie s’incarne dans le Tremplin, une compétition qui a vu passer plus de 750 groupes et artistes marocains et cartographie chaque année les nouvelles tendances musicales du pays. Cette année, 340 candidatures ont été reçues : 309 dans la catégorie rap/hip hop, 21 en fusion/autres musiques actuelles, et 10 en rock/métal.

Venues de tout le pays — d’Agadir à Nador, de Smara à Casablanca, en passant par Kelaât M’Gouna, Taroudant, Rabat, Tinghir, Ouarzazate, Zagora, Laâyoune, Oujda, Meknès, entre autres villes —, ces propositions témoignent de la vitalité d’une scène jeune, engagée et en constante évolution. Le jury a retenu 15 projets : 7 rappeurs, 4 groupes rock/métal et 4 projets fusion/autres musiques actuelles.

Pendant trois jours, du 18 au 20 septembre, ces artistes se produiront en live devant le public de L’Boulevard et un jury composé de professionnels. La remise des prix aura lieu le 21 septembre, toujours sur la scène du festival. Chacun des six lauréats bénéficiera d’un prix (10.000 dirhams pour le premier, 5.000 dirhams pour le deuxième), d’une semaine de formation avec des professionnels de l’industrie musicale et de la scène, et de l’enregistrement d’un morceau au Studio Hiba, partenaire du festival.

Une programmation éclectique
Au‑delà du Tremplin, L’Boulevard propose une programmation où se croisent têtes d’affiche, découvertes et créations inédites. Dans la catégorie rap 100% marocain, se produisent 7ari, Madd, Mehdi Black Wind, Fetah, Loun, figures d’une scène en pleine expansion. Le genre Fusion/musiques actuelles comprend Bombino (Niger), Soukaina Fahsi, Isam Elias (Palestine), ainsi que la la performance électro-amazighe Azmz.

Le rock/métal résonne avec Katatonia (Suède), Gorod (France), Pagan Ulver, Moroccan Tribute to Death. La clôture festive se fera avec Tasuta N-Imal, Zar Electrik, Bohemian Betyars, Saad Tiouly, Queen Omega (Trinité-et-Tobago). Chaque jour, la scène est rythmée par une alternance entre compétitions et concerts invités, pour offrir un panorama riche et exigeant des musiques actuelles d’ici et d’ailleurs.

Un festival ancré dans son territoire
L’Boulevard, c’est aussi le Souk, cœur battant du festival, où près de quarante exposants font circuler idées, créations et engagements : labels indépendants, collectifs, associations, artisans, créateurs venus de tout le Maroc. L’ambiance sera ponctuée d’animations, de performances spontanées, d’ateliers et d’une piste de danse participative animée par la coopérative Liquid Bridge. Le public retrouvera aussi la Compagnie Colokolo, pionnière du cirque urbain marocain, avec ateliers et performances spectaculaires au cœur du Souk.

Un engagement social et culturel affirmé
Fidèle à ses valeurs, L’Boulevard poursuit par ailleurs ses initiatives de sensibilisation et de transmission. Le Souk Rassek, organisé avec l’association 4S, propose un espace d’écoute, de prévention et de médiation contre les violences basées sur le genre, ateliers participatifs et patrouille de terrain.

Des visites pédagogiques permettent une immersion dans les coulisses des métiers du festival pour de jeunes étudiants de Casablanca. Le programme panafricain Gender@Work favorise la montée en compétences des femmes dans les métiers techniques du spectacle.

Enfin, du 22 au 27 septembre, après le festival, les lauréats du Tremplin bénéficieront d’une semaine de formation intensive au Boultek et au Technopark : ateliers techniques, coaching scénique et vocal, droit d’auteur, communication digitale, santé & musique, développement de carrière… Mais pour l’heure, c’est le moment de plonger dans l’effervescence de la scène urbaine et de vibrer au son d’artistes émergents comme de figures majeures, venus du Maroc et du monde entier. L’Boulevard est là, plus vivant et international que jamais !

Sami Nemli / Les Inspirations ÉCO