Cinéma : le 7e art marocain brille sur les canaux vénitiens

Prix, distinctions et encouragements ont plu sur les cinéastes du Royaume, confirmés ou débutants, lors de la Mostra de Venise. Une reconnaissance et des aides qui récompensent un long travail.
Lors du festival du film de Venise, la réalisatrice Maryam Touzani et le producteur Nabil Ayouch ont obtenu le Prix du public, dans la catégorie Spotlight de la 82e Mostra de Venise, pour le long-métrage «Calle Malaga». Maryam Touzani a fait sensation sur le tapis rouge avec un sac à main décoré d’un keffieh, sur le rabat duquel le public a pu lire «Stop the genocide in Gaza».
Par ailleurs, le Lion d’argent et le Grand prix du jury sont allés à la Tunisienne Kaouther Ben Hania, pour «The Voice of Hind Rajab», qui retrace les dernières heures de la malheureuse fillette de cinq ans assassinée à Gaza. Pour sa part, «Calle Malaga» s’envole maintenant pour le Festival international de Toronto (TIFF).
Tourné au Maroc en langue espagnole, le film raconte l’histoire de Maria Angeles (Carmen Maura), une Espagnole de 79 ans qui vit seule à Tanger, dans le nord du Maroc, où elle profite de sa ville et de son quotidien. Sa vie bascule lorsque sa fille Clara (Marta Etura) arrive de Madrid pour vendre l’appartement dans lequel elle a toujours vécu. Déterminée à rester dans cette ville qui l’a vue grandir, elle met tout en œuvre pour garder sa maison.
Hind Bensari doublement encouragée
Le Venice Production Bridge organisait la 13e édition de Final Cut, une section parallèle dédiée à l’industrie, qui se déroule dans le cadre du Festival international du film de Venise. Depuis 2013, cette section soutient la post-production de films provenant du continent africain et de six pays du Moyen-Orient (Irak, Jordanie, Liban, Palestine, Syrie et Yémen).
Parmi ces projets figurait le VPB Focus on Morocco. Ce programme offre la possibilité de présenter des films encore en phase de production à des professionnels de l’industrie cinématographique afin de faciliter le processus de post-production et de les aider à accéder au marché. «Out of School», un documentaire sur l’exode rural réalisé par la Marocaine Hind Bensari, a remporté deux prix à l’issue du vote du jury : un premier de 5.000 euros remis par le Red Sea Fund et un deuxième de 2.500 euros de la part du Festival international d’Amiens.
L’animation marocaine à l’honneur
Pour la première fois, l’animation marocaine a été mise à l’honneur sur la scène internationale à travers un panel dédié, toujours dans le cadre prestigieux de la Biennale de Venise. Cette initiative était portée par le Centre Cinématographique Marocain (CCM), avec le soutien du Festival d’Annecy et de CITIA, et organisée par le Venice Production Bridge. Intitulé «When Moroccan Animation Shapes Global Imaginary, Cultural Treasure to Share», ce panel s’est inscrit dans le programme officiel. Il a réuni des experts internationaux et mis en lumière les talents émergents ainsi que les ambitions créatives du Maroc dans un secteur en plein essor.
Ce rendez-vous a constitué le premier panel international exclusivement consacré à l’animation marocaine. Il a offert une vitrine à plusieurs productions phares, parmi lesquelles figurent «Tourat Al Maghreb» et «Les Marocains du ciel», deux créations signées Artcoustic Studios qui revisitent le patrimoine national à travers une écriture visuelle contemporaine.
Le court métrage «Harun & Mamun», réalisé par Jihane Joypaul, met en avant une approche artisanale et poétique du stop-motion, tandis que «L’Ombre des papillons» de Sofia El Khiyari déploie un univers sensible et onirique déjà reconnu sur la scène internationale. Ensemble, ces œuvres traduisent la richesse d’un imaginaire puisant dans les racines culturelles marocaines tout en affirmant une portée universelle capable de séduire un public global.
M.C. / Les Inspirations ÉCO