Aquaculture : l’ANDA entame la révision des plans régionaux

L’Agence nationale pour le développement de l’aquaculture a entamé la révision de ses plans régionaux d’aménagement, en débutant par celui de Dakhla-Oued Eddahab. Cette actualisation du premier plan aquacole au niveau national coûtera près de 4,7 MDH. Elle est rendue nécessaire par un nouveau cadre réglementaire et l’évolution de l’occupation des espaces par les projets aquacoles.
La région Dakhla-Oued Eddahab a été choisie par l’Agence nationale pour le développement de l’aquaculture (ANDA) pour l’actualisation du plan aquacole au niveau national. Cette opération intervient une décennie après le lancement des Plans régionaux d’aménagement et de gestion aquacoles (PAA), qui consistaient en la mise en place de huit plans d’aménagement couvrant plus de 2.400 km de côte, soit 70% du littoral national.
Leur révision s’inscrit en droite ligne avec le décret n°2.23.1032 relatif aux plans régionaux d’aménagement et de gestion, récemment publié au Bulletin officiel. Ce dernier a clarifié les procédures d’approbation et d’évaluation des projets aquacoles, avec la mise en place d’un cadre juridique et réglementaire de nouvelle génération.
4,7 MDH ont été consacrés à l’élaboration d’un PAA pour Dakhla-Oued Ed Dahab. Il est notamment question d’une évaluation environnementale stratégique (EES), d’un projet des structures aquacoles (PSA), ainsi que son étude d’impact sur l’environnement.
Cette démarche de mise à jour et de révision répond aussi à l’actualisation en cours de l’ancien schéma directeur d’aménagement urbain. Celui-ci, homologué en 2015, ne répondait plus aux nouvelles réalités territoriales. Face à cette donne, le ministère de l’Urbanisme a donc pris les devants en lançant une actualisation de cette étude pour une durée de 25 ans. Une actualisation rendue d’autant plus nécessaire que la configuration de l’occupation des espaces par les projets, notamment aquacoles, a fortement évolué.
Se conformer au nouveau cadre réglementaire
De nouveaux enjeux en matière d’aménagement et de développement étant apparus, il était devenu indispensable de se conformer au nouveau cadre réglementaire de l’aquaculture. Cela a rendu impératif l’adaptation des orientations du plan aux données socio-économiques, environnementales et techniques les plus récentes.
Cette initiative de révision, pour la région Dakhla-Oued Eddahab , s’inscrit dans la continuité de la concrétisation de l’approche de planification aquacole. La mise en œuvre de ce processus a démarré par l’identification de près de 24.000 hectares de zones adaptées pour accueillir des projets diversifiés d’investissement en aquaculture marine. Ces derniers portent sur les trois principales filières à savoir la pisciculture, la conchyliculture et l’algoculture.
Ce secteur, qui a nécessité 1,5 MMDH d’investissements publics, a enregistré en 2024 une production de 7.000 tonnes, pour un chiffre d’affaires de 310 MDH. Quelque 200 fermes aquacoles ont vu le jour en 2024 dans les différentes régions du Royaume, et ce, conformément aux plans d’aménagement aquacoles. 322 conventions de création et d’exploitation d’unités ont été publiées au Bulletin officiel en plus du développement des écloseries.
Au total, le Maroc mise sur le développement de 450 projets aquacoles, dont 123 à caractère social au profit des jeunes entrepreneurs et des coopératives de pêche artisanale, devant permettre d’atteindre une production annuelle de 390.000 tonnes, avec 6.300 opportunités d’emplois à la clé.
Évolution de la situation d’occupation des espaces par les projets aquacoles
Pour rappel, la mise en œuvre des PAA a fait l’objet d’appels à manifestation d’intérêt lancés par l’ANDA pour la sélection des projets à autoriser pour l’exploitation des espaces propices identifiés.
À l’issue de ce processus de sélection, plusieurs projets, dédiés à ces trois filières, ont été retenus et ont démarré leurs activités. Après plusieurs années de mise en œuvre du plan aquacole de la région de Dakhla-Oued Eddahab, le statut d’occupation des espaces a évolué.
C’est ainsi que de nouveaux enjeux en matière d’aménagement et développement sont apparus, d’où l’importance de la mise à jour de ce plan. L’objectif est d’abord de se conformer au nouveau cadre réglementaire de l’aquaculture au Maroc (loi 84-21). Il s’agit par ailleurs d’en adapter les orientations aux changements intervenus dans les données socio-économiques, environnementales et techniques ayant servi à son élaboration.
Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO